Discodeine - Swimmer

3/5

L’année 2011 a vu l’avènement de celui que l’on s’est empressé de qualifier de génie, Nicolas Jaar. Dans son ombre, le duo français Discodeine composé du roi de l’edit, j’ai nommé Pilooski, et du producteur Pentile sortait un LP éponyme, premier du nom, où se bousculaient Mattias Aguayo ou Jarvis Cocker. En a résulté un certain nombre de tubes notamment l’excellent “Synchronize” qui a tourné sur beaucoup de platines durant ce premier semestre 2011. Deux ans après, Discodeine s’attaque a second volet de ses aventures et remet les pendules à l’heure.

Ne vous méprenez pas, Discodeine n’est pas un groupe de nu disco. Si une atmosphère et un groove certain draguent les musiques noires, la part belle est faite à une pop électronique flirtant avec le krautrock dont les 2 producteurs sont de grands fans. “Disco” donc, pour le côté club de leur musique, et “Codéine” pour le lent tempo des productions qui se ressent fortement en live. La ligne directrice est conservée le long de ce nouvel album qui finalement, surprend peu, voire pas du tout. La progression entre les morceaux est quasiment nulle (entendez par là qu’il subsiste une solide homogénéité entre les 10 pistes) et la production est maîtrisée, là aussi, sans surprise.

On retiendra de cet album “Aydin” qui illumine cet ensemble sombre et dépressif par moment, que l’on a pourtant plaisir à écouter. Le groupe est aidé par le chanteur Mark Kerr qui brouille encore plus les frontières entre les différents genres mis à l’honneur sur Swimmer. En revanche, on ne peut pas en dire autant des remixes, pauvres en créativité, qui sortiront sur des EPs différents (avec Para One, Jeremy Greenpan, Timothy J Fairplay) À l’heure où un nombre croissant de studios s’amenuisent pour laisser la place au “tout numérique”, certains résistent encore et toujours aux nouvelles technologies. Discodeine en fait partie et garde un fort côté instrumental, comme leur ami Joakim peut le faire. Et ça se ressent.

Ce Swimmer nous emmène dans des profondeurs abyssales pour un voyage sous-marin bien senti. Et à 20 000 lieues sous les mers, personne ne vous entendra crier à l’aide… Sortie prévue lundi 21 octobre sur Pschent.

@CyprienBTZ