Moi 04

Alias mystérieux dont les fréquentes sorties ne paraissent que sur son propre label du même nom, MOi produit de manière anonyme une œuvre efficace et intelligente dont la musique est seule actrice. Si les rumeurs et hypothèses avancées sur Discogs par quelques diggers semblent confirmer qu’il s’agirait du prolifique Ukrainien iO (Mulen), notamment par la ressemblance du pseudonyme, peu de doutes subsistent à l’écoute des morceaux.

Effectivement, les deux présentent de nombreuses similarités dans la construction de longs morceaux dépassant régulièrement les 10 minutes : une introduction sobre avec un drum kit bien en place laisse venir peu à peu des plages de sons planants et entraînants, l’arrivée de basses imposantes, d’abord discrètes, finit de rendre le tout irrésistiblement dansant. Quelques notes retenues répondent à des percussions qui se superposent à leur tour sur une nappe synthétique et aérienne, les sons ne manquent pas et pourtant aucun ne vient entraver l’impact de l’autre. Chaque élément apparaît à point nommé et procure l’impression d’avoir toujours été là, on ne saurait dire quand quoi commence ni finit mais lorsque l’ensemble est constitué force est de constater que tout est parfaitement à sa place. En ce sens, chaque nouvelle écoute offre l’opportunité d’appréhender davantage de sonorités subtiles habilement disséminées au sein du morceau.

Quatrième sortie en moins d’un an, MOi 04 ne déroge pas à la règle et l’on se retrouve avec un EP au croisement d’une micro house épurée et d’une deep house efficace. A ce titre, ce nouvel opus est probablement plus abouti que le précédent dont les deux morceaux étaient plus contemplatifs. Pour autant, chaque EP du label constitue une réussite en brossant diverses facettes du genre, et si le tapage s’est calmé (certains prix délirants pour les deux premières sorties) la qualité n’en souffre pas. Au contraire, le mystérieux producteur signe ici deux nouveaux morceaux aussi dansants qu’intelligemment construits, il ne nous reste plus qu’à espérer que ce dernier reste sur un tel rythme.