Il est impossible de nos jours d’aborder le spectre des musiques électroniques ou encore, de manière plus précise, la techno de Détroit sans retrouver le nom de Kraftwerk. La formation allemande est en effet considérée, à juste titre, comme pionnière dans l’histoire de ces musiques, ayant apporté à la fois aux mondes du mainstream et de l’underground de nouveaux usages musicaux, matériels et esthétiques : de David Bowie à Afrika Bambaataa, le spectre d’influences est vaste. Cependant, il serait injuste de réduire la formation de Düsseldorf à un simple groupe electro-pop, aussi précurseur et novateur soit-il.

Fondé en 1970 autour du duo Florian Schneider-Esleben/Ralf Hütter, Kraftwerk a tout d’abord pour terrain la musique expérimentale et avant-gardiste : mêlant flûte, glockenspiel et instruments à cordes aux synthétiseurs et effets électroniques, leurs trois premiers albums – Kraftwerk (1970), Kraftwerk 2 (1972) et Ralf und Florian (1973) – traduisent cette prédisposition à l’expérimentation sonore propre à la mouvance krautrock qui sévit alors en Allemagne. Ce sont par la suite les albums Autobahn (1974), Radio-Aktivität (1975) et Trans Europa Express (1977) qui contribuent à donner à Kraftwerk son esthétique sonore et visuelle, qui prend ensuite toute son ampleur avec Die Mensch·Maschine (1978) et Computerwelt (1981). La carrière du groupe semble ensuite s’essouffler avec le peut-être trop sous-estimé Electric Café (1986) et The Mix (1991), double compilation d’auto-remixes des plus grands succès de la formation, tentant de les moderniser avec les moyens de production digitale de l’époque.

Sans avoir la prétention de résumer en quinze morceaux une carrière aussi longue, cette playlist chronologique tend à souligner son incroyable diversité via les partis pris esthétiques, album après album. Pour en savoir plus sur le Krautrock, découvrez notre article Aux origines de la Techno (Episode 2) – Elektronische Krautrock.