Un club de poche, virtuel et distant, qui s’épanouit dans la noirceur d’un vrai club : c’est toute l’idée du dernier album de NSDOS, Micro Club, qui nous plonge avec puissance et élégance dans de bruts tourbillons techno.

C’était tout d’abord un forum. Une sorte de béquille virtuelle pour aider au manque de clubbing. Un succédané qui prenait place virtuellement, pour des lieux et des publics réduits, de passioné.e.s. Des communautés qui se retrouvaient pour échanger, partager et créer. De ces micro-clubs est advenu Micro Club, une élaboration brute et lo-fi techno. Comme toujours avec NSDOS, l’expérimentation est au cœur du processus créatif ; analogique sans se départir du numérique, Kirikoo Des joue avec les textures. De la techno 4×4 de « Minimal Risk », ouverture frontale et directe, il jongle avec les références indus sur le diptyque (« Automation de l’amour » et « Efficace toujours ») jusqu’au presque noise « Crashing The Box », où on l’imagine volontiers pousser dans le rouge tous les boutons de ses machines. 

Le coup d’éclat vient sur « Fais-moi la paix », breakbeat infernal claudiquant, qui invoque des gimmicks r’n’b – autotune, mélodie entêtante – sur un enfer de beats. Un titre hybride, que l’on oserait définir comme la pierre angulaire et la parfaite synthèse de l’album : beauté martiale, brutalité contrôlée et expérimentations épiques. On hésitait à vous la faire mais on ne peut pas s’en empêcher : Micro Club, maxi ambiance.

NSDOS, Micro Club
Upton Park