Favela Brass est le fruit du coup de foudre musical d’un trompettiste pour le Brésil et ses multiples facettes. Imaginez : une école de musique brésilienne ouverte par un anglais et financée par des dîners indiens auxquels assistent des Français. Favela Brass n’est autre qu’un patchwork culturel et générationnel d’une petite Favela carioca de Santa Teresa.
Favela Brass is none other than the fruit of a love at first sight felt by a trumpet player for Brazil, as well as for its multiple facets. Just imagine; a Brazilian Music School opened by an English man and financed by Indian Curry diners attended by French people. Favela Brass is none other than the cultural and generational patchwork of a small Carioca Favela of Santa Teresa.
Terminant ses études à l’Université de Manchester, Tom Ashe voit sa carrière de musicien bridée par le déclin de la musique acoustique en Europe. Témoin de la tombée dans l’oubli des éléments instrumentaux, au profit des sonorités plus électroniques proposées par les artistes de son époque, il décide de quitter le continent. Posant ses valises à Rio en 2008, il s’imprègne et s’émerveille de cette culture à ses yeux presque oubliée de l’instrumental. « Ici n’importe où que vous alliez, vous croisez des poignées entières de musiciens qui jouent d’instruments dans les rues, et cette effervescence, c’est précisément ce qui manque à l’Europe », nous confie-t-il dès les premières minutes qui suivirent notre rencontre. Face à cette abondance instrumentale, Tom ne peut cependant s’empêcher de remarquer l’absence de précision technique de nombreux de ces musiciens, et par conséquent, constate l’absence d’un système éducatif égalitaire efficient au sein même de ce domaine. Absence de moyens financiers pour les élèves, comme pour leurs professeurs, localisation trop lointaine des écoles et coût élevé du système privé sont tout autant de facteurs handicapants pour un pays débordant pourtant de créativité musicale.
Finishing up his studies at the University of Manchester, Tom Ashe sees his musical carrier being limited by the downfall of acoustic music within Europe. Testimony of a generalized forgetting habit of instrumental elements, to the profit of the more electronic sounds offered by the artists of his area, he decides to leave the continent. Travelling to Rio in 2008, he imprints and marvels at this almost forgotten culture of acoustic music. According to him: « Here, anywhere you go, you run into a handful of musicians who play their instruments in the streets, and this is precisely the turmoil which Europe seems to be currently lacking of ». In the face of this instrumental lavish, Tom though can’t help noticing the lack of technical accuracy of many of these musicians, and thus to witness the absence of an efficient apportioned educational system in this field. Lack of financial resources for both the students and the teachers, faraway locations for the schools as well as high cost for the private system ; a whole handful of debilitating factors for a country however overflowing with musical creativity.
Installé au sein de la Favela de Pereira Da Silva à Rio, il décide ainsi en 2013 d’ajouter sa pierre à l’édifice, en ouvrant sa propre école de musique gratuite eu sein de cette communauté. De fait, le financement des infrastructures publiques telles que l’éducation est souvent délaissé par le gouvernement brésilien qui privilégie l’implantation de firmes et d’investisseurs étrangers. Cela explique pour bon nombre de brésilien les carences du système éducatif public. Trompettes, percussions et fiches de grammaire et de phonétique anglaise investissent ainsi l’espace, afin d’accueillir au mieux ces élèves issus des environs et tout aussi souvent issus de milieux plus défavorisés. Plus d’une quinzaine d’élèves s’adonnent ainsi à la tâche, suivant méthodiquement les cours quotidiens et jouant régulièrement aux concerts que Tom organise. Chacun paraît être plus impliqué que l’autre et chaque rythme n’est autre qu’un joli voyage au cœur de leur propre apprentissage. Ce lieu très spécial et particulièrement bien accueilli par les habitants de la favela fait ainsi office à la fois d’école pour les élèves et de logement pour ses fondateurs.
Setted up at the Pereira Da Silva Favela of Rio, he therefore decides to add a brick to the edifice by opening his own free music school within this same community. Joining forces with local musicians and English teachers, as well as relying on multiple teaching techniques, the Favela Brass school engages in a revitalization of an educational system which too often seems to be marginalized by a society in search for economical diversification. Trumpets, percussions, as well as English phonetics illustrations therefore invade the space, in order to better welcome these students coming from the neighbourhood as well as from underprivileged backgrounds. More than fifteen students thereby engage in the task, methodically attending the daily classes, as well as regularly playing at the concerts Tom organizes for their own benefit. Each seeming to feel more involved than the other and each of their rhythms being none other than a beautiful journey through their own learning. This very special place serves as both a school for the children and a home for the project’s founders.
Le financement est aussi ingénieux que peu commun. Louant certaines des chambres de la maison par le biais de la plateforme Airbnb, le trompettiste attire l’attention de l’entreprise. Il décroche par conséquent un partenariat avec le site, lui permettant de lever les fonds nécessaires à la poursuite de son activité. Couplant le tout avec ses soirées « Curry Club » dominicales, au cours desquelles il métamorphose le lieu en un véritable restaurant Indo-Brésilien, Tom parvient à financer les dépenses de l’école d’une manière presque familiale.Les cours se poursuivent et les tables du « Curry Club » se remplissent, enivrant le quartier de notes de musique enjouées et d’odeurs parfumées émanant de la petite maison haut perchée de cette petite communauté.
The financin is as bright as it is uncommon. Renting several of the house’s bedrooms to visitors on the Airbnb online platform, the trumpet player quickly arises the company’s interest, achieving their partial financial endorsement. This enabled him to raise the necessary funds to the pursuit of his activity. Complemented by his Sunday “Curry Clubs”, during which he achieves to turn the house into a genuine Indo-Brazilian restaurant, Tom is able to finance the schools expenses in an almost familial way.The classes are on-going and the « Curry Club »’s tables keep on being filled, invading the whole neighbourhood with cheerful notes of music, as well as scented smells, all emanating from this community’s high-pitched playful house.
Crédits Photo : Sofia Lambrou