Design Default s’est pris la vague beat californienne en pleine face : le mélange audacieux entre jazz, musique électronique et beats hip-hop qui a beaucoup sévi à la fin des années 2000 avait de quoi rassembler sous la même bannière les amateurs de chaque genre. Porté par ce son aux multiples facettes, il a affiné sa culture musicale en tirant vers le Jazz et les musiques expérimentales, ce qui l’a amené à plonger tête la première dans l’ambient, influencé par les maîtres du genre. A tel point que nous l’avons, à tort, mis dans cette case alors que son spectre musical s’avère être bien plus large. Avant même qu’il ne porte ce nom, Design Default a commencé à tâter les différents logiciels et plug ins de MAO d’où sont sortis quelques premiers jets représentant à chaque fois un aspect de la discipline. De là est sorti un premier morceau ambient qui commençait à avoir vraiment de la consistance. Le morceau en question a attiré l’oreille de Raphaël, le boss de Fragil Musique, qui pousse depuis plusieurs années déjà de jeunes producteurs à un niveau international. Design Default répond alors en lui envoyant un album complet et cohérent qu’il se décide à signer. Trois ans après les faits, le disque est (presque) disponible. On retrouve donc sur ce long format des mélodies aux accents Jazz qui confirment la maturité musicale du producteur parisien d’adoption qui fait de ces 11 morceaux non pas une réplique mais une réponse à ce qui se fait dans son univers. On l’a vu ces 2 dernières années, le genre ambient – réputé inaccessible auparavant – est sur toutes les lèvres et sort de tous les claviers. Pour autant, Dawn Chorus parvient à un résultat travaillé avec peu de moyens, contemplatif mais pas ennuyant grâce à ses pointes de percussions et ses envolées electronica. L’album dans son ensemble évoque des thèmes assez communs au genre (la réflexion, l’horizon, les couchers de soleil) et un certain conservatisme liés à ses assonances New Age mais parvient à maintenir l’auditeur attentif pour qui se donne la peine d’écouter les 2 faces en intégralité, jusqu’à provoquer une certaine addiction. Le choix des morceaux est intelligent, leur longueur correct, les rythmes variés et les mélodies réussies. Notre choix s’est porté sur l’énigmatique “The Forrest”, un des tracks les plus minimalistes mais également le mieux taillé pour l’hiver.

On nous glisse dans l’oreillette que le disque ne sera disponible qu’en janvier, il faudra donc prendre son mal en patience pour dépenser ses étrennes !

Label : Fragil Musique

Tracklist :

A1 – Bell Plays

A2- Ecce

A3- Morning Chorus

A4- Peak and Notes

A5- Two Mirrors

A6- Up In Clouds

B1- The Forest

B2- Wood Carving

B3- Vacuum State

B4- Escale

B5- Farewell

 

Date de sortie : Janvier 2018