« Don’t you know that I be out in France, Where the fans throw they hands like Pacquiao » – (J Cole – Sideline Story)

J. Cole ne pouvait pas si bien dire, achevant une tournée mondiale ponctuée par un passage remarqué à Paris le 12 décembre dernier. Encore inconnu il y a trois ans, Jermaine Lamarr Cole enchaîne désormais les apparitions et pose aux cotés de grands noms comme Jay-Z, Beyoncé, Drake, Missy Elliott…

Il fait partie de la nouvelle vague d’artistes hip-hop autodidactes et polyvalents qui composent, rappent et chantent. Ces artistes sont novateurs ou tout simplement talentueux à l’instar de B.o.B., Odd Future, Pusha T et j’en passe…  Voilà deux ans qu’il évolue sous l’égide bienveillant de Jay-Z (signé chez Roc Nation) qui, paradoxalement, ne l’a jamais vraiment mis en lumière, sachant éperdument que son talent parlerait de lui-même. Il sort Cole World : The Sideline Story en 2011 après deux ans de travail acharné à la production et l’écriture. Un premier album qui n’est pas sa première réalisation puisque le rappeur de 26 ans avait déjà entretenu son buzz depuis 2007 grâce à trois excellentes mixtapes (The Come Up, The Warm Up, Friday Night Light) et une omniprésence sur scène qui lui a permis de conquérir toujours plus de fans. Tâche ardue a une époque ou les artistes et les sons défilent et s’oublient aussi vite. Le jeune Simba, comme il aime s’appeler, n’est plus le lionceau mal assuré des débuts et se fait définitivement une place chaude à l’écart des hyènes et branleurs de la savane hip-hop.

Si on devait qualifier son œuvre, je commencerais d’abord par les morceaux qui exprime l’ambition d’un jeune rappeur prêt à rugir et régner en roi sur le hip-hop.

J. Cole – Rise and Shine

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J. Cole – Sideline story

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 Ah non, ce n’est pas du rap Gansta, ni du trash Dirty South,  pas de gros beat abrutissants… Ces productions mettent parfaitement en valeur l’émotion de ses textes. D’autres morceaux sont plus introspectifs, à l’instar de Lost Ones ou Breakdown :

J. Cole – Lost Ones

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J. Cole – Breakdown

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Mais parce que le rap n’est pas qu’un exutoire et une perpétuelle lamentation, Cole propose quelques sons plus « funs », moins intimes, plus « radio friendly » du genre :

J. Cole – Can’t Get Enough

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J. Cole – Work Out

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Comment le définir ? Trop profond pour être mainstream mais trop flashy pour l’underground. Peut-être que c’est dans cet entre-deux qu’on retrouve la vraie richesse du rap. J Cole a su trouver une vraie consistance dans son œuvre et peut réconcilier les puristes avec les simples consommateurs de rap.

Refrains accrocheurs, flows variés, paroles affutées et profondes, il a trouvé la formule qui le propulse aujourd’hui sur le devant de la scène hip-hop américaine. Résultat, son premier album est déjà disque d’or (50 0000 copies) outre-Atlantique et le rappeur est en lice pour le Best New Artist qui sera décerné aux  prochains Grammy Awards. Espérons, en l’honneur du bon vieux rap, qu’il reparte avec le gramophone doré mais surtout qu’il continue de nous abreuver de morceaux de qualités.

J. Cole – Who Dat

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