L’industrie musicale offre un vaste répertoire de métiers, du plus ingrat comme celui de dame pipi au plus convoité, celui de star. Entre ces deux professions les plans de carrières sont légions : gérant de label, producteur, ingénieur du son régisseur technique, perchman etc.  etc.  Parmi toutes ces possibilités il existe cependant une profession tout à fait singulière celle de “personal dealer”. Ne voyez ici aucune allusion à la vente de psychotropes, cette profession très spécifique consiste à vendre des disques, à l’instar du disquaire mais dans un cadre à part. Tel le personal shopper d’une boutique de luxe qui  vous conseillera la bonne chaussure pour le bon pied, le personal dealer vous proposera le bon disque pour la bonne oreille.

 Victor Kiswell exerce ce métier depuis un petit moment déjà. Anciennement disquaire chez Youri, dans la rue d’Argout dans le 2e arrondissement à Paris, il a troqué sa boutique et son catalogue contre son appartement et sa collection. Réputé aux quatre  coins de la planète pour la qualité de sa collection, M. Kiswell vend des disques de collections et abreuve  l’industrie musicale à tous ses échelons.  Producteurs avides de samples, réalisateurs en quête de la bonne BO, djs à la recherche de perles rares, ou simples mélomanes, tous ont été reçus dans son salon, pour écouter de la musique autour d’un verre et repartir avec quelques plaques.

 Le côté addictif des séances d’écoute chez Victor c’est que derrière chacun de ses disques se cache une histoire, un voyage, une aventure. De la disco syrienne aux classiques de chez CTI en passant par le Jazz égyptien, ou les musiques orientales il serait étonnant de ne pas découvrir de nouveaux horizons en sortant de ce salon.  L’équipe du Phonographe a trouvé intéressant de rencontrer ce personnage à part de l’industrie musicale exerçant une profession particulière dans ce milieu. Voici un extrait de ma première séance.

Max Berlin – She and I (Elle et Moi) – ( Melodi’s Records, 1978, Fr )

– Qu’est-ce qui fait le prix d’un disque?

Victor Kiswell : Pour moi, le prix du disque c’est le prix auquel il s’est vendu. Je fais une distinction entre l’étiquette et sa valeur réelle. Par exemple, si un disque est mis chez un marchand à deux cents euros, il ne les vaudra que s’il part à se prix là. S’il n’est pas vendu, c’est un délire du vendeur, ou une preuve de son inaptitude. Le vrai prix du disque, même si ça paraît paradoxal, on ne l’a que si la transaction est finalisée. Il y a beaucoup de vendeurs qui se targuent d’avoir des disques très chers, parce que ce sont eux qui ont fixé les prix, parfois des prix exorbitants qui sont sans communes mesures avec ce que j’appelle les prix du marché. Il y a des mecs qui veulent vendre des Manu Dibango à 300 euros… Pas des Dibango hyper bons et hyper rares comme African Voodoo ou Countdown at Kusini, mais des Dibango qui sont proposés à 15 ou 20 euros partout. Pour moi pourquoi pas hein, le vendeur est libre de faire ce qu’il veut, mais je ne dis bravo que s’il réussit à le vendre. Si le mec n’y arrive pas, il est juste bête.

Adolfo Waitzman – Lady Fortuna (Movie Play, Spain, 1974)

– Et donc toi tu détermines comment la valeur de tes disques ?

VK : A la rareté, par exemple à force de voir des disques je me rends compte de ce qui est rare et de ce qui n’est pas rare. Si je vois un disque que je ne connais pas, a priori c’est qu’il est un petit peu rare. Mais ce n’est pas le seul critère. Le prix se fait aussi au potentiel, ou au fait qu’il puisse y avoir de la demande aujourd’hui ou demain. Il y a aussi l’analyse du « cours » du moment. Je peux tomber sur un disque qui était très demandé il y a dix ou quinze ans et qui ne l’est plus aujourd’hui. Eh oui, il y a des disques dont le prix a baissé, dont la valeur marchande s’est totalement effondrée, qui étaient très chers il y a une ou deux décennies et qui aujourd’hui ne valent plus grand-chose, c’est le cas de beaucoup d’albums de jazz funk et de soul US. Inversement, il y a des disques qui ne valaient pas grand chose il y a quinze ans, parce que méprisés ou inconnus et qui maintenant valent une fortune.  Je peux aussi me dire que tel disque est sous-coté, pas assez exploité, et je considèrerai que le prix auquel il part en général est trop peu élevé par rapport à sa qualité musicale, mais aussi sa mythologie, son histoire. En faisant ça je peux prendre un risque mais je peux aussi créer l’engouement. Voilà, il faut prendre en compte tous ces facteurs, et également considérer la personne à qui je vais le vendre car je ne suis pas une boutique, je ne vais pas juste placer les disques les uns à côté des autres dans un bac en attendant le client : il y a des disques que j’achète en sachant à qui je vais les vendre et combien. Je me dis « ça, ça va plaire à telle et telle personne, tel producteur, tel dj, tel collectionneur » et je fais les prix en fonction de tout ça.

 – N’as tu jamais pensé avoir une vraie boutique ?

VK : Si j’y ai pensé, il y a une douzaine d’années, mais le fait de recevoir dans mon salon me permet de prendre vraiment le temps avec chaque personne. Je peux aussi mettre certaines personnes en relation en les recevant dans mon salon. J’ai aussi tous les disques et livres sous la main. Les miens et ceux que je propose. Et puis ça me laisse libre. Je ne suis pas forcé d’être scotché dans un seul endroit pendant huit heures, je peux bouger, je peux me déplacer, sortir, aller dans les studios… Et ça m’évite plein de casse-couilles qui font comme à la Fnac, qui viennent écouter, qui repartent sans rien, et qui vont acheter ailleurs. Ça m’évite une perte de temps avec les gens qui ne font que perdre leur temps.

Avoir une boutique chez soi, en appartement, ça a donc beaucoup d’avantages, mais ça a, je dirais, deux inconvénients, dont un très embêtant : on ne me ramène plus de disques. Quand je travaillais dans une vraie boutique, pendant mes études, plein de gens ramenaient des disques. Des habitants du quartier qui me disaient « j’ai des disques à vendre ». Le fait d’avoir une boutique physique avec pignon sur rue, ça attire, forcément. Les gens du quartier savent que tu es là. Ceux qui passent par hasard voient que tu es là. Ici, là où j’habite, il y a plein de gens qui passent dans la rue et qui ne savent pas qu’il y a des disques là, au troisième étage. On me trouve plus difficilement. Il y a donc deux inconvénients : le manque de visibilité, parce que je suis un peu caché ; et le fait qu’on ne m’amène pas des disques tout cuit sur mon comptoir. C’est à moi de les trouver tous.

Rajesh Roshan Telephone (T Series, India, 1985)

– Donc en fait tu alloues un temps pour défricher des disques, ou c’est un peu quand ça t’arrange ?

VK : Ça dépend de mon humeur et de mon énergie. Je peux dire voilà aujourd’hui je vais dans tel et tel quartiers voir si dans les endroits où je sais qu’il y a des disques des nouveaux trucs sont arrivés. Je peux passer des coups de fil à des contacts pour leur demander ce qu’ils ont trouvé, s’ils pourraient m’échanger tel ou tel truc. Mais je ne passe pas huit heures par jour à dénicher des disques dans les rues de Paris et des environs. Quand je ne suis pas par monts et par vaux, en Province ou à l’étranger, je passe quinze heures par jour à dénicher de chez moi des disques situés dans le monde entier. Je vais discuter avec un gars à l’autre bout du monde et je vais lui demander s’il n’a pas ça, ça et ça. Il va me dire oui ou non ; peut-être même me dire si tu aimes bien ça je peux aussi te proposer ça. Je vais faire des découvertes sans me déplacer. Dans l’absolu je n’ai pas besoin d’aller en Australie pour chopper des disques mais avec deux trois contacts là-bas je peux avoir tous les disques australiens de jazz, de funk, etc. Il en va de même pour tous les pays en fait. Mais ça je l’ai acquis avec le temps, et ça ne vient qu’en complément des voyages, que je continue de privilégier.

– Récemment on a vu Dez Andres poster un message sur Facebook par rapport à la session qu’il a passé chez toi. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ta clientèle ?

VK : Pendant longtemps, au début des années 2000, j’ai vendu à des dealers japonais, le son français ou latin était à la mode là-bas. Je vendais de la bossa européenne, de la pop 60’s, du jazz. Ensuite les Japonais ont arrêté d’acheter comme des dingues et je me suis mis à vendre aux producteurs de hip-hop américains, aux programmateurs de radio, aux DJs, à des réalisateurs de musique de film ou à des compositeurs. Je fournis aussi des mecs qui font des compilations ou des rééditions, qui tiennent des labels … Et des particuliers, simples amateurs de musique. Tout un tas de clients aux histoires et aux goûts différents ! J’ai des clients plus ou moins réguliers, de nouveaux clients régulièrement, ou des clients qui s’orientent vers de nouveaux genres musicaux. Avant je ne vendais pas trop aux DJ de house. Depuis quelques temps, c’est devenu plus fréquent.

Alex Weiss – ‘Beat’ from LP ‘Mazel Tov’

– Tu as beaucoup de collectionneurs qui ne reviennent que pour leur collection, indépendamment de ces gens de l’industrie de la musique ?

VK : Bien sûr, heureusement. Les personnes qui viennent chez moi ne sont pas forcément de gros collectionneurs, il peuvent n’avoir qu’une centaine de disques chez eux, ou moins. Je suis  sur le disque rare que l’on ne trouve pas ailleurs, c’est sûr, mais j’ai aussi des disques pas trop chers et hyper bons. J’ai des clients riches qui s’en foutent des prix, des clients dont l’achat des disques est remboursé par leur maison de disques, et des clients passionnés et désargentés. Il y a des clients qui m’achètent un disque, d’autres trente d’un coup…

– Tu réussis à vivre de cette activité ?

VK : Oui je fais ça à mon compte depuis 2001. C’est parfois difficile, mais si je n’en vivais pas je serais contraint de faire autre chose.

– Qu’est ce qui t’a détourné de tes études pour vendre des disques ?

VK : J’ai fait sept ans à l’université. Je trouvais un boulot en rapport à mes études, ou je continuais dans les disques. Le choix a été vite fait. Dans ma branche, je n’aurai pas eu de temps à consacrer la musique. Je faisais de l’anthropologie, de la sociologie et des langues orientales ; ça aurait été trop prenant, ça aurait pris le pas sur la musique. Donc vers 24 ans, je me suis lancé à corps perdu dans la musique et c’est à ce moment que je me suis demandé si j’allais ouvrir une boutique. Et j’ai bien fait de ne pas le faire parce que j’aurais certainement fermé au bout de quelques années. C’est pas que j’aurais perdu mon temps, mais je n’aurais pas eu la même vie… et là je suis libre, je peux aller chercher mon fils à l’école, je peux bouquiner, je suis maitre de mon temps. Si j’ai envie de bosser, je bosse. Si je ne bosse pas, j’ai pas de thune et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Je n’ai de comptes à rendre à personne, sauf à mon frigo. Et ça me laisse beaucoup d’autonomie. Je préfère de loin cette situation.

Martial Solal – Un train vaut mieux qu’un tu l’auras – (PSI 20707, France, 1974)

– Quel rapport a ton fils à la musique ?

VK : Il adore, il connait quelques uns des disques que j’ai, et quand on va dans une boutique tous les deux il me dit « ah ça tu l’as papa ». Il a ses petites préférences…il écoute beaucoup de hip-hop en ce moment. Et il joue avec la table de mixage, le cross fader, le pitch. Il est petit mais il kiffe. Pour l’instant il est dans le hip-hop c’est vrai, mais dans son baladeur je lui mets les morceaux de rap qu’il aime et les samples originaux. Il connait François de Roubaix, David Axelrod et tous ces trucs-là.

– Comment tu vois évoluer ton métier dans les prochaines années ?

VK : Je suis sur une niche très spéciale, elle existera toujours je pense. J’avais peur à un moment, je pensais que les jeunes générations ne se mettraient pas du tout aux disques mais en fait elles s’y mettent. J’avais peur que les vieux lâchent l’affaire et les gens de mon âge s’est détournent pour un autre support. Certes, ce n’est plus comme il y a trente ans où tout le monde avait des vinyles. Aujourd’hui les gens préfèrent dépenser le peu qu’ils ont ailleurs que dans la musique. C’est dommage, et c’est pareil pour le cinéma ou les bouquins, on met beaucoup moins de budget pour les loisirs culturels, il faut dire. On est passés dans l’ère de la technologie, le coût de la vie a augmenté, et les gens croient que tout est gratuit, pour résumer de manière schématique. Donc il y a moins d’acheteurs, mais il en reste suffisamment, heureusement. Et comme je suis sur les raretés, ça va. Si je m’étais mis aux cds par exemple, ou si j’aimais la variété cheap, j’aurais eu beaucoup de mal. Je suis sur un créneau qui se renouvelle assez régulièrement, et que je renouvèle moi-même. Je suis un des maillons de la chaine, je crois faire modestement partie du processus de création de la musique. Je l’alimente en quelque sorte.

Si j’étais un peu pessimiste il y a quelques années, je l’avoue, ça va mieux maintenant. Quand on reste dynamique, discipliné et curieux dans son travail, on y arrive, on ne ferme pas boutique. A Paris il faut le savoir on doit être trois / quatre à faire ça bien ; c’est une ville phare, pionnière, car peu de gens sont organisés comme nous : avec un site internet mis à jour très souvent, la possibilité de voir la pochette, d’écouter des extraits sonores, d’avoir une description de la musique et des musiciens impliqués, de pouvoir être reçu à n’importe quelle heure du jour et de la nuit (ou bien je me déplace avec une mallette pleine de disques dans un hôtel ou un studio). Fournir ce genre de services, on est peu à le faire, c’est vrai.

– Quel est le déplacement le plus improbable que tu aies eu à faire ?

VK : Ah je suis allé voir Lord Finesse dans un hôtel en banlieue sud pour lui proposer des sons. Il neigeait abondamment, j’étais affreusement malade et un peu perdu dans une ville que je ne connaissais pas, errant avec mon sac à disques sur le dos, de la neige jusqu’aux genoux, et Finesse calfeutré dans cet hôtel excentré que j’avais un mal fou à atteindre.

Ça m’arrive régulièrement de me déplacer, soit ce sont des mecs qui me font aller à leur hôtel quand ils sont en tournée en France, soit ils bossent dans un studio, dans ce cas-là je les y rejoins. Mais je peux aussi faire une vente au coin d’une rue, à la terrasse d’un café, ou  me poser dans un jardin… je peux même me déplacer avec mon ordi, et je fais écouter les extraits sur mon site s’il n’y a pas de platine à disposition. Et je suppose que mon affaire marche pas trop mal parce que je fais tout ça. Je suis toujours disponible, quinze heures par jour, sept jours sur sept.

Yuji Ohno -“Shinobi Yoru Invader” – (Captain Future Original Soundrack) – (Columbia , Japan)

– Dans quelles autres villes il y a des vendeurs organisés comme toi ?

VK : Il y en a au Japon, en Europe, aux Etats-Unis. Mais organisés comme ça, de cette manière, on est très, très peu. Les Anglais ou les Japonais par exemple ont des sites internet fournis mais ne se déplacent plus. Ils ne le font plus du tout. Il faut je crois être disponible, accueillant, courtois. Et toujours proposer de nouvelles choses, très excitantes, et très régulièrement.

Tu vends des disques relativement anciens. Parmi ces « vieilleries », qu’est-ce qui a suscité ton intérêt récemment ?

VK : Depuis quelques temps, j’explore la musique du Moyen Orient, du Maghreb, d’Extrême Orient. Je découvre plein de choses, je fais beaucoup de recherches, j’essaie de trouver les disques… Ce que j’aime en ce moment c’est le funk libanais et le folklore groovy du Japon. Mais je ne me cantonne pas à un style, j’adore l’afro et la musique caribéenne, le jazz suédois ou allemand, et même si je connais bien, je fais encore des découvertes tous les jours.

Tu ne vends que des disques que tu aimes ?

VK : J’essaie. Déjà c’est plus simple à vendre, c’est assez logique. Mais je peux faire des entorses à ce principe… Il y a quelques années, la mode était à la Cosmic Disco. C’était pas trop mon truc, j’en ai vendu un peu parce qu’il y avait un potentiel, une demande, notamment dans les pays du Nord, mais ce n’est pas une musique que j’aimais beaucoup. Donc je n’en ai vendu qu’un peu, et je me suis vite arrêté. J’essaie en général, de me concentrer sur les valeurs sûres : les musiques de films, le jazz … des choses que je trouverai toujours bonnes dans vingt ans.

Pour me motiver, j’essaie toujours de découvrir de nouveaux sons. Je peux aussi, en fonction de ce que je vois de l’évolution de la musique, aller vers de nouvelles sonorités afin de proposer de nouveaux genres de samples. Au fur et à mesure de mes découvertes j’essaie de proposer de nouveaux terrains d’exploration aux musiciens. Je ne propose pas que du jazz et du funk US, maintenant je peux leur proposer des B.O italiennes, grecques, japonaises et indiennes, de la musique africaine ou orientale par exemple. Je peux m’adapter à une mode, et répondre à la demande, mais je peux être aussi précurseur, « travailler la ref » comme on dit dans notre jargon. Mais dans l’ensemble je ne vends que des disques que j’aime, que je suis susceptible de garder pour moi.

Que penses-tu de la musique trouvable sur internet ?

VK : Du bien parce qu’on peut y découvrir beaucoup de choses introuvables auparavant. Mais pour moi, c’est peut-être un peu snob, le truc c’est de trouver LE disque. Il y a beaucoup de gens qui disent « ah je l’ai » parce qu’ils l’ont trouvé sur Youtube et transformé en mp3. Je ne les méprise pas mais l’aventure n’est pas la même quand, pour trouver ta musique, tu vas sur un marché ou dans un grenier, avec tout ce qu’il y a autour, les odeurs, les couleurs, les humains et leurs histoires. Je cherche des disques pour vivre des aventures, rencontrer des gens, voir des paysages, sentir, m’émouvoir.

– Donc tu vends tes souvenirs ?

VK : Pas exactement. J’offre un disque, et éventuellement l’aventure qui va avec. Le souvenir, immatériel, je le garde à jamais. Le témoin, la preuve que l’aventure a été vécue, le disque, lui il peut passer de main en main. Un disque, ça se retrouve. Si j’en vends un, je vais m’atteler à en trouver un autre, me remettre en chasse, et ainsi de suite.

Roland Bocquet – Paradia – (Cobra, France, 1977)

– Quel est le disque que tu as vendu le plus de fois ?

VK : Un disque je peux l’avoir trouvé vingt fois et l’avoir vendu vingt fois, comme African Voodoo, Melody Nelson ou Dinha Manta’s Power. Mais si tu veux un exemple récent il y a un truc libanais dont j’ai vendu quatre copies en un mois, là, il n’y a pas longtemps. A priori c’était un artiste que personne ne connaissait, dont j’étais le seul à connaitre la référence ou à avoir capté le potentiel. Donc c’était assez simple à travailler. Sinon l’idéal dans mon taf ce serait de chopper toutes les copies existantes d’un disque très bon et encore inconnu PUIS de le faire découvrir, et de le proposer à tous ceux qui viennent de comprendre qu’il le leur faut ah ah. Mais je ne pourrais pas faire ça avec tous les disques, ce ne serait que de la basse spéculation, et aussi beaucoup trop de travail. Et j’ai autre chose à faire…

Retrouvez les disques de Victor Kiswell sur son site officiel