Lors de mon retour à Bordeaux, j’ai fait quelques rencontres qui m’ont donné l’envie de parler d’un label, j’ai nommé Smallville Rec.

Commençons par le commencement, écoutons une petite histoire. Tout débute lorsque 3 amis, Peter Kersten (aka Lawrence), Julis Steinhoff et Stella Plazonja, créent un shop en 2005 dans la charmante ville d’Hambourg , Smallville, au 56 Hein-Hover-Strass. Un an plus tard, étant tous trois passionnés de musique électronique et voyant qu’il y manquait quelque chose, ils décident de créer un label, Smallville Rec, recrutant en 5 ans des Djs plus pointus les uns que les autres : Christopher Rau, Jacques Bon, Move D, STL, Dionne, Benjamin Brunn, Lowtec, etc… et bien évidemment ses créateurs.

Puis, fort de sa qualité phonique et afin d’étendre sa sphère, Smallville Rec. ouvre une antenne parisienne en 2007, dirigée par Hendrik Weber (aka Pantha du Prince) et Jacques Bon, dans la rue Sainte Marthe du 10ème arrondissement. Avec l’ouverture de cette antenne s’ensuit des soirées «Smallville» organisées au Nouveau Casino et au Rex.

De cette histoire, de cette double localité, de ce mélange d’influences principalement allemand et français, découle un univers tout particulier. Un univers profond, d’un enivrement délectable. Chaque artiste ayant pourtant sa griffe, son signe distinctif le rendant unique et faisant la richesse de cette écurie, le tout reste cohérent dans une ambiance homogène, nous transportant tous pour notre plus grand plaisir dans les méandres les plus hypnotiques et doux de la deep music. Qualité est le maître mot de cette maison, émotion et élégance en sont les portes d’entrée. Il n’y a pas de tapis au sol pour s’essuyer les pieds, on y pénètre en planant. Fermez les yeux et laissez vous guider.

Voici quelques titres de certains artistes que l’on trouve dans ce label (liste non exhaustive bien entendu, même par sa qualité) :

Un son rythmé, un corps puissant, ponctué de cris enjoués d’enfants en arrière plan. Un titre voyageur et berçant.

Christopher Rau – Childhood

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Sur un fond de beat lourd et grave, une mélodie aérienne se pose là pour nous amener loin, loin, tranquillement, avec l’élégance qu’elle se doit.

Rau & Bon – Talk

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D’une douceur des plus délicieuses, ce titre est une ode à la légèreté. Une rythmique s’invitant quelque peu, le morceau évolue dans une intensité troublante. Difficile de trouver les mots justes pour qualifier le pouvoir de cette mélodie. Le mieux est de l’écouter.

Lawrence – Somebody Told Me

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Le bord de mer, les cheveux volant au vent, les embruns salés chatouillant notre odorat. Ce titre nous conduit vers un romantique abandon, les pieds dans l’eau.

Moomin – Doobies

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Une phrase au piano légère et sourde, rythmée par un beat claquant, mettant en exergue toute son intensité et sa puissance, elle pénètre en vous et ne vous lâche plus, vous enivre. Vous ne l’oubliez plus. Elle vous charme. Vous vous abandonnez à elle, elle vous transporte. Mais elle reste inchangée, répétitive, une lassitude pourrait s’installer si le tempo n’évoluait pas. On en vient à se demander pourquoi. Tout son caractère équivoque est là. Et ça rappelle celui ou celle que l’on cherche.

Moomin – You

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Grâce à ces morceaux, vous avez donc pu avoir un petit aperçu de l’atmosphère délicate et élégante que peut avoir ce label. Il me semble ici essentiel de parler du graphiste Stefan Marx qui sait très justement sublimer cette ambiance par ses visuels, à la fois épurés et d’un trait que l’on pourrait qualifier d’enfantin, bien souvent en noir et blanc, nous ramenant à chaque fois vers cette douceur et cette légèreté. L’omettre aurait été un affront tant son travail fait corps avec la musique. Un artiste au juste titre du label, dont on retrouve l’un de ses travaux en entête, réalisé pour la cover du Smallville 21.