Artiste de Leeds, Krotone est un des noms prometteur de la scène anglaise récente. Dans la veine à 130 bpm, entre la techno et la bass, développée depuis 2011-2012 par exemple par les sorties de Boom Ting ou certaines de Keysound, et extrêmement influencée par l’usage des percussions de Pearson Sound, Krotone s’est fait une place bien à lui et fait partie de son renouveau. Ses sorties d’abord chez Heretic (Sleep Paralysis), puis Jelly Bean Farm (Bubbles) – label qui incarne, précisément, ce renouveau -, se construisent sur cette héritage, en se distinguant par une maîtrise très fine de l’énergie de ses morceaux. Caractérisée par la juxtaposition de nappes mélodiques (Talk to me), aux accents sombres, et de drops très forts voire brutaux, sa musique joue avec les sons de basses de… la bass, des percussions analogiques (Club Scene) et des sons d’ambiance pour créer une dynamique toujours disciplinée, qui n’explose jamais.
La création de son propre label Krotone marque cependant une nouvelle voie, et un désir d’explorer des sonorités plus douces et proches de la house que ses productions précédentes. La seconde sortie, prévue pour bientôt, ainsi qu’une prochaine sortie de garage chez DPR, et d’autres productions à venir encore, nous en diront plus sur la ligne choisie…
Ce podcast est à l’image de l’artiste. Autour de la bass à 130, il mélange atmosphère de house, sample de voix comme en garage, et une nette présence de percussions (rythmes de jungle rapportés à 130 par exemple). Le contraste entre ces percussions sèches et les textures (plus communes) du début, avec quelques sons de techno industrielle, se mue en un jeu doux et un roulement continu, emprunt rythmes de breakbeat : l’essentiel est dans l’enchaînement des nappes. Le style s’épure, presque méditatif, et passe en 4×4 (8-9e min) vers de la house. Un passage de garage, comme on en entend trop peu, nous rappelle pourquoi on l’aime ; un synthé de grime se glisse parfois. La suite est à la frontière entre techno régulière et house, au nappes synthétiques bien présentes encore. Un long passage de house calme et profonde, presque introspective, précède une explosion énergique très bien amenée (46e), avant que l’on ne retourne progressivement au calme.