Albums de la rentrée

Crédits photo: Rubens Ben @ Halcyon Vinyl Shop, Brooklyn NY

Les vacances sont belles et bien terminées et vous avez sans doute été déconnectés de l’actualité en tout genre, et surtout musicale, pendant ces deux mois. C’est la raison pour laquelle nous avons rédigé cette petite liste des meilleurs albums qui sont sortis pendant l’été et à côté desquels vous avez pu passer ou ceux qui vont marquer la rentrée. On en a choisi neuf, de styles et d’artistes différents mais qui sauront ravir tous les amateurs de musique. Ce n’est pas un véritable classement, car l’ensemble de ces albums sont de très bonne qualité et se valent largement tous. En gros, c’est comme si on avait donné au premier la note de 5/5 et enlevé 0,1 points aux suivants. Bonne lecture et bonne écoute.

 

KING KRULE – 6 FEET BENEATH THE MOON (TRUE PANTER / XL RECORDINGS)

King Krule - 6 Feet Beneath The Moon

6 Feet Beneath The Moon, littéralement « six pieds sous la Lune », exactement l’endroit où m’a emporté le premier LP du jeune producteur anglais tant par sa qualité et l’audace qu’y en émane. Un projet dont le succès n’était pourtant pas assuré mais qui a réussi à faire l’unanimité.

Tout d’abord pour l’attente qu’il y a eu autour de la sortie de cet album. Retour en 2010 : Archy Marshall, de son vrai nom, est à peine diplômé de la Brit School qu’il se lance dans ses premiers projets musicaux et sort en auto-produit U.F.O.W.A.V.E, sorte de mini album de sept titres sous le nom de Zoo Kid. Malgré un esprit assez dépouillé, U.F.O.W.A.V.E parvient à séduire le label House Anxiety qui sortira le premier single du garçon avec les sublimes « Out Getting Ribs » et « Has This Hit 7 ». La machine est lancée et bientôt tout le monde parle de ce jeune rouquin britannique à la voix mystérieuse. Et le mystère, Archy Marshall, sait le travailler. En 2011, il signe sur True Panther et change de nom pour devenir King Kule et nous livrer un excellent EP éponyme. Et puis, plus rien…

Jusqu’à ce qu’on reparle de lui petit à petit et qu’il nous mette en ligne (rappelez-vous le streaming avec les vidéos de la CCTV londonienne) cet album d’une qualité rare. Mais cependant une qualité qui n’est pas évidente dès la première écoute. Il faut y aller, se concentrer parfois même tendre l’oreille pour réussir à comprendre ce qu’il nous raconte. Et au bout d’un moment, on en oublie tout le reste et on finit par se laisser bercer par la musicalité, parfois un peu écorchée, de la voix de King Krule. Et c’est dans ça que réside la force de Six Feet Beneath The Moon ; dans cette simplicité, cette beauté quasi brute, sans artifice, qui s’en dégage. La voix, souvent suivie par cette guitare aérienne, sorte de machine à gimmick infernale, et des productions/beats plus en arrière venant rajouter de l’excentricité à l’univers du personnage. Une méthode efficace et qui n’empêche pas King Krule de créer des titres forts et évocateurs : le tube « Easy Eeasy », « Neptune Estate » et son saxophone traînant, la mélancolie de « Bathed in Grey », l’entraînante « Krockadile » ou encore la célèbre « Out Getting Ribs » sur laquelle on note un changement de style par rapport à la première version.

Un style qui fait au final de King Krule, un véritable personnage à part entière et bien au-dessus des artistes de sa génération. Avec cette manière de chanter qui parfois,  s’apparente plus à un râle empli d’interrogation et de colère, le jeune King Krule nous transporte dans un univers froid et vide dans lequel sa voie résonne et apparaît comme le seul signe d’espoir auquel on peut s’accrocher.

 

 

JAGWAR MA – HOWLIN (FUTURE CLASSIC)

Jagwar Ma - Howlin

A la différence de King Krule, chez qui on a au final du mal à reconnaître les influences, Jagwar Ma est un groupe riche en références. Pour moi, ce duo australien a pris tout ce qu’on a fait de mieux dans la pop et l’indie depuis ces cinq dernières années et l’a remanié à sa sauce. Une technique efficace, puisque Howlin est un album d’une rare fraîcheur auquel on a peu de choses à reprocher.

Jagwar Ma on les a découverts au Midi Festival l’année dernière (comme toute la presse musicale prétend le dire, mais sauf que nous on y était vraiment). A cette époque on ne pouvait qu’écouter que « Come and Save Me » ou « What Love » si on achetait Fifa 2013 qui figurait dans la BO du célèbre jeu de football. Leur prestation ne m’avait pas laissé de marbre et ce que j’en ai retenu ce fut leur capacité à fédérer et que l’on retrouve parfaitement bien sur leur premier album. Il y en a pour tous les goûts : les fans d’indie apprécieront ce côté légèrement Psyché-Pop (« Man I Need », « Did You Have To », « Let Her Go »); les amateurs de Dance se laisseront entraîner facilement par les envolées électroniques du groupe sur la fin des morceaux (« The Throw », « Uncertainty », « Four »); et même tes parents pourront te dire que ça leur rappellent le Madchester des années 80 avec les Stone Roses et les Happy Mondays. Moi personnellement je trouve que ça sonne plus Primal Scream et leur excellent Screamdelica !

Enfin, bref tout n’est qu’une question de goût. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que Jono Ma et Gabriel Winterfield, les deux membres fondateurs de Jagwar Ma ont apporté une certaine fraîcheur au sein de la scène indie et ont réussi un pari audacieux: mélanger plusieurs styles, à la manière de DFA Records avec LCD Soundsystem et The Rapture, il a près de dix ans maintenant. Après Tame Impala, on peut dire que la scène australienne se porte bien.

Jagwar Ma seront en concert à La Flèche d’Or le 9 Septembre aux côtés de Money et à la prochaine édition du Pitchfork Festival.

 

 

JACKSON SCOTT – MELBOURNE (FAT POSSUM)

Jackson Scott - Melbourne

S’il a choisi d’appeler son premier album Melbourne ce n’est pas parce qu’il est originaire de la ville australienne lui aussi; ni parce qu’il vit à Melbourne en Floride. En fait je n’en ai aucune idée, mais je sais que Jackson Scott est né à Pittsburgh en Pennsylvanie et qu’il est désormais établi à Asheville en Caroline du Nord, au cœur des Appalaches. Là vous vous dîtes, « encore un de ces américains qui fait de la folk avec une barbe et des chemises de bucheron !! ».

Non, Jackson Scott ne ressemble pas à ça. En fait il ne ressemble pas à grand chose et a plus une dégaine de gamin de 15 ans qui n’a pas encore mué. Si on ne savait pas qu’il allait bientôt fêter ses 22 ans on aurait pu parier qu’il avait justement 15 ans rien qu’a entendre sa voix : perchée, déraillée comme s’il avait chanté avec de l’hélium dans la bouche et rajouté une légère distorsion dessus. Etrange, mais plaisant, je pense que c’est le premier sentiment quant à l’écoute de son premier album et de la douzaine de balades alambiquées qui le composent. Un son encore enfantin, presque inachevé auquel il manquerait sans doute une centaine de choses et d’arrangements mais auquel on ne souhaite en aucun cas toucher, car c’est dans ça que réside toute la beauté de ses morceaux aux sonorités lo-fi.

« Sandy » reste au-dessus de toutes et sonne comme une comptine. Puis vient « That Awful Sound », plébiscité par Pitchfork et qui a été l’élément déclencheur d’une reconnaissance par la scène indie. « Together Forever » et « Doctor Mad » où les guitares garages donnent cette énergie nécessaire à l’album. Chaque chanson dégage une grande sincérité et une sorte d’émotion assez mystique que l’on retrouve chez des artistes comme Conan Mockassin et qui a suffi à convaincre le célèbre label américain Fat Possum pour cet artiste prometteur. A suivre.

 

 

WILLIS EARL BEAL – NOBODY KNOWS (XL RECORDINGS)

Willis Earl Beal - Nobody Knows

Phonographe Corp : “musiques électroniques et cultures urbaines”. C’est la raison pour laquelle Willis Earl Beal a toute la légitimité pour qu’on parle de lui dans cette chronique. Parce que ce gars-là, vient de la rue. Originaire de Chicago, la « Windy City », il part installer à Albuquerque, vous savez la ville horrible où se passe Breaking Bad. Comme le montre bien la série, là-bas, il n’y a rien à faire. Le bonhomme passe donc de petits boulots en petits boulots et finit même par vivre dans la rue comme un hobo mais avec un esprit de Soul Man. Et c’est dans la rue justement, qu’il va commencer la musique. Il joue avec sa guitare et vend ses CD à ceux qui souhaitent les acheter. Des démos un peu crados, enregistrées sur un vieux magnétophone.

Oui mais voilà, cela suffit à XL Recordings pour être séduit, comme nous l’avons été, par ce personnage sorti de nulle part. En 2012, paraît Acousmatic Sorcery. Un premier album rapidement salué par la presse spécialisée, digne des plus grands song writers, avec un son brut et parfois même lo-fi. En témoigne la cover : un portrait au crayon de Willis Earl Beal derrière lequel se dresse une femme nue surplombée par un dessin de Bob Dylan dans un cadre accroché au mur.

Un an après, l’auteur-compositeur revient avec Nobody Knows. Fini les enregistrements à l’arrache, maintenant il est temps de passer en studio et ça se ressent. La voix de Willis est imprégnée d’une essence Blues, Folk et Soul et nous touche au plus profond de nous-même. « Wavering Lines » nous rappelle presque l’origine même du Blues et les chants de prisonniers ou encore des cueilleurs de coton de l’Amérique ségrégationniste. Suit « Comin Through » sublime morceau Soul sur lequel Cat Power accompagne Willis Earl Beal. Puis « Everything Unwinds », « Too Dry Too Cry », « Ain’t Got No Love », « Blue Escape »,… Une succession de morceaux et de ballades auxquels il est impossible de rester indifférent, qui nous rappellent tantôt Tom Waits, tantôt Otis Redding. Song writer, poète et personnage venue d’une autre époque, Willis Earl Beal pourrait incarner la figure de l’Afropunk de notre génération.

 Willis Earl Beal sera en concert le 7 Octobre prochain au Point Ephémère.

WASHED OUT – PARACOSM (DOMINO)

Print

Les avis ont été plutôt mitigés sur ce second album de Washed Out. Il est vrai qu’après avoir écouté « It All Feels Right » qui pour moi a tout d’un tube,  on s’attendait à ce qu’Ernest Greene nous livre un album bien ficelé aux ambiances aériennes et langoureuses dont il avait fait sa marque de fabrique avec  Within And Without. Un style que le producteur originaire de Perry en Géorgie, avait d’emblée imposé dès ses débuts alors qu’il enregistrait ses premiers morceaux dans sa chambre de sa maison familiale (et jouait dans un groupe qui s’appelait Bedroom). Une sorte d’esprit et de démarche DIY qui anima beaucoup de musiciens et producteurs à cette époque, en pleine explosion des réseaux sociaux ou de Myspace. Et c’est justement par ces canaux qu’Ernest Greene fut remarqué par Mexican Summer et sortit son premier long EP, Life Of Leisure, sur lequel figure « Feel It All Around » morceau qui présenta au grand public son univers et son style electro-pop sensuel et harmonique.

Après le succès de Within And Without, on n’avait plus eu trop de nouvelles de Washed Out. On le disait reclu dans la ville d’Athens en Géorgie, vivant au milieu des champs. En réalité, Ernest Greene composait et enregistrait les prémisses de Paracosm dont la principale influence et source d’inspiration fut justement cette nature et cet univers bucolique qui l’entourait. Et on le ressent sur l’ensemble de cet album : de la cover, aux noms de certains titres comme « Great Escape » jusqu’à l’utilisation de guitares slide folk sur le titre « Paracosm ». Au final, une totalité beaucoup plus pop, se rapprochant parfois d’un son à la Tame Impala (« It All Feels Right ») voire même shoegazing sur « Falling Back » (influence Sub Pop sans doute ?). Et même s’il lui manque quelque chose pour en faire un très bon second album, Paracosm montre que Washed Out peut se diversifier, sortir d’un univers qu’il a lui-même construit et nous emmener dans un endroit un peu reclus où il est agréable de passer du temps et que l’on ressent dès le premier morceau « Entrance ».

 Washed Out sera en concert le 26 Octobre prochain au Nouveau Casino. 

FOREST SWORDS – ENGRAVING (TRI ANGLE RECORDS)

Forest Swords - Engraving

Forest Swords c’est typiquement le genre d’artiste auquel je n’ai pas été sensible au moment de la sortie de Dagger Paths en 2010. Mais mon avis a brusquement changé il y a maintenant trois semaines quand je suis tombé sur le titre « The Weight Of Gold », single du nouvel album de Matthew Barnes. Je crois ne pas avoir entendu une telle violence musicale, presque tribale, celle qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus, depuis These New Puritains et leur fameux « We Want War ».

Il y a justement une sorte d’appel au combat et au fracas quasi inhérente à « The Weight Of Gold » et que l’on retrouve sur l’ensemble des titres de Engravings. Un album qui au final pourrait très bien faire office d’une BO de film de guerre. Une intensité donnée grâce à l’omniprésence de ce son qui sonne comme des taiko (tambours japonais), qui ajoute beaucoup de grandeur aux lignes de basses et aux nappes balancées par Forest Swords. Des morceaux sur lesquels on reconnaît une influence post-dubstep au même titre que James Blake, Darkstar ou encore Mount Kimbie. Mais une post-dub beaucoup plus sombre, froide et percutante qui pourrait sans doute être la musique d’un événement apocalyptique. Engravings nous met mal à l’aise mais dégage une sorte de beauté envoûtante. A écouter absolument.

Forest Swords sera en concert le 27 Septembre prochain au Trabendo aux côtés de Oneohtrix Point Never dans le cadre de la soirée In Paradisium. Pour plus d’informations rendez-vous sur l’Event Facebook.

 

 

JACKSON ADN HIS COMPUTERBAND – GLOW (WARP RECORDS)

Jackson and His Computerband

« Glow » c’est un éclat, une lueur ; et c’est un peu l’effet que nous procure l’écoute du second album de Jackson and His Computerband le Frenchie le plus crédible de la scène électronique internationale. Après plus de huit ans d’absence, Jackson Fourgeaud de son vrai nom, nous livre la suite de Smash, un album électrique et pour le moins éclectique qui sort sur le célèbre label anglais, Warp Records.

L’ouverture sur le titre « Blow » annonce la couleur : on y retrouve la voix déformée et distordue de Jackson sur laquelle viennent s’ajouter différentes pistes d’instruments explosant au moment du refrain pour faire de ce morceau un véritable « tube pop ». Une tonalité que l’on retrouve sur des titres comme « G.I Jane (Fill Me Up) », « Memory » et « Vista » et qui donne beaucoup de contraste à cet album. Parce qu’à côté de ces morceaux, Jackson renoue avec son univers habituel et nous livre plusieurs compositions aux envolées électroniques et aux sons compressés qui avait fait son succès il y a maintenant une dizaine d’années. « Seal », « Blood Bust » ou encore « Pump », des titres aux noms un peu ringards qui en plus de ça sonnent parfois comme certains albums d’électro français du début des années 2000. Jackson et ses machines se seraient-ils planté ??

J’aurais certainement répondu oui, s’il ne figurait pas sur Glow des morceaux plus calmes comme « Dead Living Things », « Orgysteria » et « More ». Des titres aux ambiances aériennes, qui donnent au final à cet album un troisième niveau d’écoute et tout son intérêt. Trois ambiances totalement différents mais cohérentes dans lesquelles on retrouve l’âme de Jackson. « Glow », un nom évocateur, qui pourrait être alors une lueur que l’on aperçoit au milieu de ces multiples univers sonores et qui nous aide à comprendre la démarche de l’artiste ; à la manière d’un phare qui guide les bateaux. Des lueurs qui pourraient également être les multiples lumières du live de Jackson and His Computerband que le producteur a également créé à l’image de son dernier album pour en faire un projet global (à regarder ici).

 

 

SHIGETO – NO BETTER TIME THAN NOW (THE GOSTHLY INTERNATIONAL)

Capture d’écran 2013-09-05 à 19.10.09

Shigeto. Rien que le nom sonne comme un mélange d’origines et d’influences et ce n’est pas un hasard. Zach Saginaw de son vrai nom, a choisi de se faire appeler Shigeto en hommage à son grand-père d’origine japonaise et qui signifie  « grandir » dans la même langue. Il n’a justement pas eu trop le temps de grandir que son père, dans sa ville natale d’Ann Arbor près de Détroit, lui fait déjà écouter les classiques Motown et le pousse à commencer la batterie. Un instrument qu’il ne quittera plus et qui le conduira à passer trois ans à la New School de New York pour étudier le Jazz.

2010 sera l’année du changement pour lui. De nouveau installé à Brooklyn après un exil de trois an à Londres, il s’adonne à plein temps à la musique électronique et sort en moins d’un an ses deux premiers EP Semi-Circle et What We Held Onto EP ainsi que son premier album Full Circle sur Ghostly International, célèbre label de Samuel Valenti IV lui-même originaire d’Ann Arbor. Trois ans plus tard, plusieurs concerts à travers le monde et un autre LP, Zach Saginaw revient avec un troisième album d’une grande force, No Time Better Than Tomorrow.

Ce qui est remarquable d’abord dans cet album, et globalement dans le style de Shigeto, c’est la recherche des textures sonores. Tout y est travaillé très minutieusement, chaque élément est mis en avant de manière précise avant de donner aux morceaux un son presque organique et très chaleureux. Tout batteur, amateur de beat music ou de Hip-Hop appréciera la manière avec laquelle Shigeto maîtrise ses beats et les sections rythmiques des morceaux, que ce soit de manière acoustique ou électronique à l’aide de sa MPC. No Better Than Tomorrow est comme son créateur, plein d’origines et d’influences : du Jazz, du Hip-Hop, un côté Down Tempo, Chillwave et même Samba. Une sorte de meltin-pot musical bien mené par un Shigeto en digne chef d’orchestre et qui ne semble pas caché non plus son goût prononcé pour Détroit (« Detroit Part 1 » et un « First Saturn Return » qui commence comme le célèbre (« Think Twice » de The Detroit Experiment). No Better Time Than Now porte bien son nom car c’est un album à écouter immédiatement sans plus attendre.

 

 

SANGO – NORTH (SOULECTION)

Sango - North

Au sein de la scène Chillwave et Down Tempo américaine, deux labels sortent du lot. D’un côté Relief In Abstract: basée à Orlando en Floride, la structure regroupe un petit nombre d’artistes parmi lesquels Fortune Howl et le talentueux XXYYXX que l’on a plus besoin de vous présenter. De l’autre côté on retrouve Soulection, sorte de collectif protéiforme basé à LA : organisateur d’évènements, diffuseur du « life style made in LA », animateur d’une émission de radio sur KKJZ 88.1 FM et bien sûr label respecté au parmi la scène indé, la structure créée par Joe Kay, 96 et Andre Power se porte bien et n’arrête pas de développer de nouveaux projets.

Parmi ces projets, North, dernier album de Sango, est celui qui a le plus attiré mon attention. Originaire du Michigan, Sango fait partie de ces « producteurs de chambre » comme beaucoup d’artistes de ce genre de musique qui élaborent et diffusent une musique fluide et limpide puisant ses influences dans le Hip-Hop, le R’n’B et la Beat Music. North est riche en ambiances plus que propices au chill et à la détente, produites entre autres grâces aux samples récurrents de ces voix de femmes et aux nappes de synthés que Sango nous envoient sur la plupart de ses tracks. Pour son premier album, le producteur américain n’a pas fait les choses à moitié, puisqu’il est parvenu à s’entourer de nombreux collaborateurs et artistes. On retrouve alors Ta-Ku (« Until Saturday ») et ATU (« Hold Youth ») de l’écurie Soulection, le chanteur JMSN, Bread et Dpat deux jeunes artistes prometteurs qui ont travaillé avec The Weeknd et  Wiz Khalifa.

On a donc au final un album peut-être un peu trop long avec un seul vrai bon morceau (« Here With Me ») ce qui est quand même dommage. Mais l’artiste et le projet en valent le coup; même M. Gilles Peterson a adoré !

 

Nous avons compilé quelques morceaux susmentionnés :