LLN_Vinyl cover macro back

LumièresLaNuit est un projet ambitieux mené par deux amis vivant entre San Francisco, Berlin et Londres. Le label se construit autour d’un thème classique mais ô combien inépuisable, « la lumière dans l’obscurité ». Plus qu’un label, l’entité, composée d’un designer, joue fortement sur l’aspect visuel et ne propose pas simplement des disques mais déclinent ses patterns, ses jeux de contrastes et de nuances sur différents produits et goodies. Le leitmotiv esthétique est extrêmement bien rodé et l’emballage très plaisant, il s’agit là d’un travail presque totalement fait main et une démarche artistique globale méticuleuse. La première sortie est le fait d’un artiste parisien peu prolifique mais très talentueux, Vadim Svoboda.

Avec déjà quelques sorties à son actif sur des labels tels que Double R, le label de Radio Slave, et Stablo, Welcome To Masomenos ou encore Eklo, le label de Seuil, Synthérapie reste malgré tout le troisième 12” en 3 ans et demi au travers lequel Vadim s’exprime pleinement sur les deux faces.

La combinaison du rythme galopant et breaké d’”Emission” couplé à sa mélodie qui marque par son petit arrière-goût de Détroit est difficile à rentrer dans une case précise mais l’assemblage fait effet à la perfection. Le titre apparaît faussement chargé car il se passe beaucoup de choses à l’intérieur des 7min29 mais le peu d’éléments présents dans le track sont juste judicieusement exploités et font de la face A une réussite.

“Visions”, avec une construction similaire mais plus simple, réussit le même tour de force que la face A. Un rythme qui roule, des breaks, un jeu de filtre, une ligne de basse qui donne une impression d’espace et la petite virgule de synthétiseur bien pensée autour de laquelle est construite l’ensemble de la mélodie sont convaincants. La recette s’avère efficace et ne déçoit pas. Les deux tracks se démarquent bien des travaux précédents de l’artiste et la répétition du schéma fait plutôt bon effet.

“Réfraction” clôt l’EP avec certes une rythmique qui roule mais un groove plus ascétique. La mélodie est moins présente, on revient à ce qui fait peut-être également partie de la signature de l’artiste, c’est à dire une inclination pour la micro-house acerbe avec cependant beaucoup plus de maturité que ce qu’on avait pu écouté lors de son premier EPn Supercharged, paru précédemment sur son label Makesense. Le morceau est très bon dans son genre, le travail d’ambiance et de texture est plutôt soigné mais le track, malgré sa qualité, dispose d’un peu moins de fougue que les deux précédents.

Finalement la sortie LLN000 fait partie des rares disques de micro-house/IDM plaisants à écouter dernièrement. Il révèle un label plein de promesses et une nouvelle facette des plus intéressantes du travail de Vadim Svoboda.

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3,75/5