Quand on a demandé au label de nous faire suivre une image pour illustrer cette première, la réponse nous a désarçonné. “En fait, l’illustration est réalisée sur une vieille presse à lettres, comme les affiches l’étaient dans les années 1950. L’œuvre d’art n’a pas été réalisée dans Photoshop, elle est faite à partir d’un moule découpé au laser qui est peint puis pressé sur le papier. Le texte est fait de lettres en métal, fixées à la main. Pour être honnête, c’est du oldschool tout craché !” L’oeuvre, réalisée par The Print Project, est belle et bien hors-cadre : ce n’est pas dans les habitudes des maisons de disques du moment.

Il faut un certain fétichisme pour sortir de la musique, le vinyle et le CD étant des objets avec une certaine valeur sentimentale. La cassette, elle, va au-delà de ça ; elle touche à un imaginaire collectif d’antan. Elle touche, de facto, à des mélomanes bien équipées. Label In Disarray l’a bien compris et fonce à toute vitesse dans cette idée de l’unique, du fait main et du pas de côté. Six sorties au compteur dont L/F/D/M, Santoine and Shun, Raw Ambassadors et une compile. On retrouve le premier justement aujourd’hui, dans un split EP avec E.L.I (décidément, ils aiment bien les acronymes et abréviations). Une face fidèle à ses habitudes – brutes, intenses et lorgnant sur un EBM de hangar pour L/F/D/M et une autre, par E.L.I, où l’acid s’épanouit dans les recoins d’une nuit noire sans fond. Parmi cette avalanche de beats rafraichissante, on a flashé sur “Jump”. À écouter au petit déjeuner, réveil garanti.

L/F/D/M vs E.L.I., EP
Label In Disarray