Avec des initiale telles que MJ, il était difficile pour Milton Jackson de ne pas devenir une sommité dans son domaine : Marc Jacobs, Magic Johnson, Mick Jagger, Michael Jordan, Michael Jackson ou encore Mila Jovovich avaient déjà posé quelques bases dans les leurs auparavant… Derrière ce patronyme se cache Barry Christie et une petite dizaine d’alias qui ne cessent de produire des disques depuis plus de dix ans. Originaire d’Edimbourg, mais affilié à la scène de Glasgow, Milton Jackson n’a cessé de grimper les échelons en 10 ans. Auteur du mythique tube “Ghosts In My Machine”, nous avons profité de son passage à Paris lors du festival La Vilette Enchantee Is Your House pour l’interviewer.

– Salut Milton, peux-tu te présenter brièvement ?

Bonjour, je suis Milton Jackson, j’ai produit des disques pour des labels tels que Freerange, Super Records, Planet E.  Je fais de la musique  plutôt housy et assez influencé par la science fiction avec plein d’effets et de samples bizarres. Mon métier de producteur consiste à trouver une certaine musicalité entre tous ces éléments et mélanger le tout de manière cohérente. Parfois ça marche, parfois non.

– D’ou viens-tu?

Initialement je viens d’Edimbourg à côté de Glasgow, mais j’ai vécu à Glasgow pendant plus de 10 ans. Il y a une super scène club là bas avec de très bons Djs tels Dj Q, Slam, et plein d’autres. Mais maintenant je vis à Londres, c’est plus grand Glasgow mais je connais très bien cette ville.

– Est-ce là bas que tu as commencé à produire ?

Oui, il y a quelques labels à Glasgow comme Tronicsole et Glasgow Underground, chez qui j’ai sorti mes 7 ou 8 de mes premiers disques.

– Pourquoi à Glasgow ?

J’ai d’abord commencé à faire de la musique classique et de la guitare, puis j’ai commencé à aller en club. Là je me suis acheté une boîte à rythme Akai et cette passion a pris de plus en plus d’ampleur. C’est comme ça que ça a commencé.

– Gardes-tu un œil sur la scène de Glasgow ?

Oui carrément, il y a une scène vraiment dynamique là bas avec le Sub Club et Arches. C’est vraiment une super ville pour faire la fête, pas franchement bénéfique pour votre santé.

Milton Jackson – Falling (Deep Mix)

– Tu as commencé à produire au début des années 2000 et tu as collaboré avec Mylo ?

Oui c’est vrai, avant qu’il ne devienne très célèbre. On habitait vraiment juste à côté l’un de l’autre. J’avais un logement dans la même rue que la sienne et on avait l’habitude de travailler ensemble. Il est vraiment intelligent et très talentueux. A l’époque il venait d’avoir un iMac extra fin (pour l’époque) et il a fait la totalité de son album qui l’a rendu célèbre sur cette machine. Aujourd’hui je ne sais pas vraiment ce qu’il fait mais c’était vraiment excitant de travailler avec lui.

– Aujourd’hui tu as un autre compagnon de jeu ?

Oui, il s’appelle Shur–I–Khan il vient de Londres, il travaille pour Sega, il est programmateur. Il fait des jeux vidéo. Encore une fois il est vraiment intelligent et c’est une collaboration très enrichissante pour moi. J’aime travailler avec des gens qui m’apportent quelque chose de différent.

– Précédemment tu parlais d’un iMac, et un peu avant d’une MPC, comment travailles-tu aujourd’hui ?

Avant je travaillais essentiellement avec ma MPC Akai, juste avec cet instrument tu peux composer un track  entier. Maintenant j’utilise uniquement Logic et Ableton en Rewire sur mon MacBook.

– La musique classique t’a aidé ?

Oui, oui énormément. D’ailleurs je me suis remis à étudier un petit peu la guitare classique et quelques autres instruments.

Milton Jackson – Ghosts In My Machine (Original Mix)

– On sent que tu produis beaucoup à base de samples. Est-ce vrai ?

Oui j’en utilise beaucoup, mais ce sont juste de minuscules samples. L’idée est vraiment de prendre des fragments vraiment petits pour composer de longues tracks.

– Comment la science-fiction t’a t’elle inspiré tes productions ?

J’ai samplé de nombreux films de science fiction. Mais j’utilise également des sons et des effets qui rappellent très distinctement cet univers. J’adore !!

– Peut-on considérer Glasgow comme le Detroit écossais ?

Oui, clairement, ce n’est pas un joli lieu tel que Paris par exemple. Là-bas il n’y a pas de jolies cathédrales, c’est une ville plutôt sale, mais vraiment « friendly ».  C’est une cité industrielle. Edimbourg est vraiment jolie mais Glasgow c’est surtout une ville avec énormément d’usines.

– Penses-tu que cette atmosphère a eu un impact sur ta musique ?

Oui évidemment, le son de Glasgow c’est 50% de techno, 50% de Deep House et cette scène a vraiment influencé mon approche de la musique.

– Et lorsque tu as déménagé pour Londres, est-ce que cela a changé ton approche de la musique ?

Oui car à Londres il y a cette influence de la Bass Music lorsque tu sors en club. L’influence du Uk Garage y est très présente également. Je ne suis pas fou de Bass Music, mais il y a vraiment de bons trucs qui sortent en ce moment.  Ma première track ce soir sera surement Child de George Fitzgerald. Je suis vraiment impatient de la jouer.

– Peux-tu nous en dire plus à propos de tes pseudonymes car tu en as vraiment beaucoup ?

Oui c’est vrai que je me suis créé pas mal d’alias au fil des années : Modem Play-Boy, Obelix, Napoleon Solo. Car au fil des années j’ai vraiment essayé de travailler de nouveaux sons mais maintenant je ne le fais plus vraiment. J’avais sorti un album sous le pseudonyme Napoleon Solo mais c’était plus de la musique inspirée de film, très down tempo. Je préfère travailler uniquement sous mon nom de scène Milton Jackson.

– Peux-tu nous en dire plus sur un projet du nom de Rainbow Family ?

Oui c’était un projet avec un mec songwriter qui s’appelle Marco. Le mec travaillait avec Trevor Horn. L’idée était de faire des tracks s’inspirant des Beach Boy avec quelques sons un peu filtrés. Mais le projet n’a jamais vraiment abouti, ça ne s’est pas vraiment bien fini pourtant, l’idée me tenait vraiment à cœur. J’aime beaucoup l’harmonie présente dans les morceaux des Beach Boys.

– Tu es vraiment lié au label Freerange. Quel impact cette structure a-t-elle eu sur ta carrière ?

Ils sont vraiment organisés, ils sont cools  et ils sont professionnels. Ils me transmettent une énergie très positive, je pense que c’est ce qui m’a beaucoup aidé depuis le début de ma carrière. Ils ont toujours eu de bonnes idées à me proposer. C’est une collaboration très enrichissante.

– Et tu as également une relation particulière avec Jimpster ?

Oui j’aime beaucoup Jimpster, je respecte son travail. C’est un énorme Dj, un très bon producteur, et quelqu’un d’extrêmement intelligent. C’est une très bonne influence pour moi. Lorsque je lui envoie des tracks il me dit toujours ce qu’il en pense et il me dit toujours ” essaye ci, teste ça…” Il a toujours été de très bon conseil.

– Dans tous tes records on sent que tu as vraiment ton propre univers. Pour toi est-ce facile de te renouveler Sans cesse ?

Pour faire une track généralement je reste enfermé en studio pendant une bonne semaine. Parfois ça marche parfois ça n’aboutit pas. Mais j’ai beau essayé de me renouveler et de partir d’une idée bien précise, j’arrive toujours à mon son.  Au vue de toutes les fois ou j’ai essayé de changer mon style, je dois avouer qu’il est toujours très compliqué  d’EN changer. Je reviens toujours à la même chose, même si je veux faire des choses différentes.

– Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

Je travaille sur un Ep pour Tsuba et un peu pour le label Suisse Morris Audio. Non, c’est beaucoup de travail, ça prend beaucoup de temps, je vais faire d’autres Ep, mais pas d’albums pour l’instant.

– As-tu une source d’inspiration ?

J’ai toujours admiré Kerri Chandler, il a un groove unique, c’est un des inventeur de la house musique pour moi…

George Fitzgerald – Child (Original Mix)

Merci à Emily et Barry pour leurs temps et leurs disponibilités.

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