JR Seaton semble infatigable. Après la sortie d’un EP sous son alias Ondo Fudd chez The Trilogy Tapes un peu plus tot cette année (on vous en parlait ici), il revient avec un 2 titres pour Dekmantel. Nervous Sex Traffic propose 2 tracks tant différentes que solides et précises.

Le morceau éponyme, sur la face A, tire vers la micro house avec un groove de percussions subtil mélangeant sonorités acoustiques et électroniques sur un clavier qui va et vient hors du mix. Très progressif et s’étendant sur près de 10 minutes, “Nervous Sex Traffic” est un véritable tour de force. On y retrouve des éléments et sonorités propre à Call Super, et que l’on a pu croiser sur d’autres morceaux tels que ce son de synthétiseur étrange et ces nappes ambiantes omniprésentes faisant avancer le morceau. Si le groove est discret, il n’en garde pas moins une véritable puissance et une complexité souterraine qui, comme souvent chez le producteur, nous permet de ne jamais décrocher une seconde.

“Mount Grace” sur la face B, nous emmène vers des contrées plus techno. Un beat breaké donne le pas tandis qu’une mélodie de steel drums fait s’envoler le tout. Une multitudes d’éléments apparaissent et disparaissent, tant rythmiques que mélodiques, tout du long, dans une confusion maîtrisée jusqu’au moindre détail. Probablement un des tracks les plus complexes de Seaton à ce jour, les différentes phases, oscillant entre techno breakée de haute volée et atmosphère aux sonorités aériennes, nous transportent inévitablement dans un univers dont il est maître, où les catégories n’ont plus cours.

Si Call Super ne se renouvelle fondamentalement pas, il creuse son sillon, affinant son sound design et ses constructions, proposant sans cesse quelque chose de plus  complexe, sans jamais perdre l’auditeur dans quelque chose de trop abscons. Ainsi, développant son univers en faisant fi des conventions, il se place petit à petit comme un des producteurs techno les plus singuliers de sa génération et Nervous Sex Traffic en est un bon exemple.