Vidock, nouvelle signature de Fragil Musique, arrive sur les chapeaux de roues sur le label avec un 3 titres puissant et fin. Onironaut contient donc 3 tracks dont un remix de Simo Cell, fer de lance de la scène électronique française et affilié lui aussi à Fragil, chez qui il a sorti un EP l’an passé.

“Dub Attack” sur la face A est un véritable destructeur de dancefloor. Le morceau offre un savant mélange d’une techno groovy à l’anglaise et de dub, et réussit avec brio à être efficace tout en étant singulier. Porté par un beat puissant, le morceau monte en intensité sous l’effet de pads aquatiques et autre effets dub avant qu’une basse profonde vienne faire exploser le tout. Construit en plusieurs phases “Dub Attack” oscille brillamment entre tension et relâchement, entre groove hypnotique et frénétique et moments plus ambient et calmes. Cela rend le track suffisamment versatile pour être joué dans divers contextes sans lui sacrifier sa cohérence.

Sur la face B, “Metamorph” et son remix offre 2 visions parallèles d’une même idée, centrée sur un groove nébuleux et une atmosphère résolument dub. La version originale nous emmène dans un voyage plus cinématographique que sur la face A, plus dub encore et plus electro. Une mélodie hypnotique et des sonorités désarçonnantes et cristallines, soutenue par des breaks de batterie et une basse abyssale dépeignent un environnement post apocalyptique et tribal nous invitant à une danse soutenue et mentale. Le remix de Simo Cell offre quand à lui une vision plus directe et encore plus dérangeante, la mélodie s’efface peu à peu pour laisser place à un drone maintenant une pression des plus insoutenables mais aussi des plus jouissives. Le beat se fait plus violent et les breaks plus soutenus, métamorphosant l’original en un ovni techno à l’efficacité indéniable.

Onironaut dévoile un producteur de talent, à l’esthétique forte, capable de fusionner les genres et se les approprier donnant à entendre une réelle vision singulière. Fragil Musique, avec cette vingtième sortie, continue à mettre la barre haute et l’exigence du label fait mouche encore une fois.