Nos confrères de Goûte Mes Disques l’annonçaient déjà cet été, Brian Eno vient de sortir son tout dernier album “Small Craft On a Milky Sea” sur le label Warp. La nouvelle fait, de prime abord, sourire: comment le papi bricoleur peut-il se retrouver au milieu de ces beatmakers de SquarePusher ou Aphex Twin? Seulement, après écoute des extraits ci-dessous, on peut penser que le retour du pape de la musique ambiante est bel et bien mérité.

En 1973, Brian Eno quitte Roxy Music pour cause de divergence de points de vue. Alors qu’il était malade, un de ces amis lui apporte un disque de concerto pour harpes qu’il installe mal sur la platine. Le bruit de la pluie et le son bizarre que produisait le tourne-disque couplés à sa fièvre ont été une révélation pour Eno. La maladie est un bon terreau pour l’imagination. C’est ainsi qu’il créa l’ambient, “une musique que l’on entend sans écouter” confie Brian Eno dans le livre “Modulations”. Il se lance alors dans une carrière solo entrecoupée de multiples collaborations et side-projects comme la création du Jingle de Windows 95, la B.O du film Trainspotting ou les enossifications (traitement du son) sur “The Lamb Dies Down On Broadway” de Genesis.

Sur cet énième album, il a réussi à recréer cette atmosphère minimaliste qui lui est propre. “Emerald And Stone” le prouve:

Brian Eno w/ John Hopkins & Leo Abrahams – Emerald and Stone

Sur “2 Forms Of Anger”, Eno retrouve une ambiance post-rock en filigrane grâce à la batterie tribale omniprésente et cette spacialisation sonore dont il a le secret:

Brian Eno & Leo Abrahams – 2 forms of Anger