Il est des figures un peu particulières au sein de la scène. De la même manière qu’on se souviendra toujours d’un Prince, les afficionados de la house se souviendront, dans bien des années, encore et toujours de ce producteur de Detroit connu pour avoir définitivement imposé sa marque, depuis ses débuts de producteur et DJ vers le milieu des années 1990 à aujourd’hui, celui qui faisait alors partie du quatuor légendaire Three Chairs, Kenny Dixon Jr alias Moodymann. Le boss de KDJ, où n’est sorti que presque exclusivement son travail, et de Mahogani Music où l’on recense des sorties de Andrés, Kai Alce ou Dan Shake, est bien un cas à part. Son exubérance n’a d’égal que son talent. Connu pour son éclectisme, ses sets sont plus ou moins bons. Toujours accompagné de ses “moody girls”, Moodymann dit parfois tout haut ce que les gens pensent tout bas, n’hésite pas à briser les carcans de la représentation : comme sur ses tracks, s’il doit parler pendant un certain temps, il le fera. Il sera capable de déranger, en tout cas, on aimera ou l’on aimera pas. Ses productions auront amené, à partir de racines dans la black music très importantes pour lui et une tendance à aller vers des choses de plus en plus pop au fil des années, à un certain degré de plasticité dans la house et ses albums : les interludes s’étirent, les ambiances sont très construites (cela rappelle certains albums du Wu-Tang Clan). Kenny est capable de produire des bijoux d’orfèvrerie comme des tracks plus traditionnelles avec toujours ce côté jazzy, cette patte “moody” qui imprime son oeuvre, ce groove très travaillé et cette esthétique un peu poussiéreuse, à l’image d’un craquement de vinyle. Ceux qui le découvrent semblent en tout cas l’adorer, ceux qui l’ont toujours aimé continuent de l’admirer – il y aurait beaucoup à dire encore sur lui et sa musique, place à notre sélection de ses meilleures tracks !
Moodymann jouera au Pavillon des étangs le 30 septembre, tentez de gagner votre place ici !