Le producteur et DJ américain Nikki Nair est un artiste dont la dimension a radicalement changé en quelques mois à peine. Co-organisateur des soirées Teknox à Knoxville (sud-est des Etats-Unis) depuis 2013, il est longtemps resté dans l’ombre, avant d’être propulsé en 2019 au milieu de la sphère de la techno et de la bass, notamment par ses sorties remarquées sur Scuffed Recordings, Discovery Recordings et TRAM Planet Recordings. Il faudrait se garder cependant de séparer cette percée de l’activité de Teknox : comme il le souligne lui-même, le style de musique de Nikki Nair est tributaire de l’âme de ces soirées, où la création d’une ambiance chaleureuse et exigeante à la fois l’a conduit à un style large, oscillant entre recherche musicale et bangers de club. Sans aucun doute estampillée techno, sa marque de fabrique est cependant plus fine ; c’est celle d’un jeu entre effluves de grime, rappels de miami bass et influences de techno régulière, avec en toile de fond quelques grands labels mancuniens et londoniens. Un jeu dont l’unité se trouve, avant tout, dans l’énergie qu’il dégage.

Allez savoir, ce mix d’avril 2019 est passé entre les mailles de nos publications. Au moment où Nikki Nair est en passe de devenir un incontournable et enchaîne les guest mixes, il est digne d’intérêt de revenir quelques mois en arrière et de situer, a posteriori, les influences à venir. En une heure et demie – pour laquelle il est conseillé de s’accrocher – Nikki nous conduit avec une énergie électrisante et nous enmène de bass en techno, de techno en électro, et d’électro en bass, dans une trajectoire inarrêtable.