DJ, producteur et co-fondateur du feu label In Any Case Records, Malouane est notre nouvel invité dans notre série de podcast. Un podcast prévu depuis quelques semaines, qui devait précéder une belle fête à La Station, la Maison Sarcus. Annulée, forcément. Mais la musique reste, en attendant des jours meilleurs, et l’on ne va pas s’en priver.

Dans ce monde post-tout (confinement, épidémie, crise), il y a des tribus qui résistent. Des groupes de gens qui tentent, tant bien que mal, de maintenir leurs projets, de ne pas tout jeter par la fenêtre : d’y croire. Cette tribu, c’est le Sarcus Festival, qui aura lieu les 18, 19 et 20 septembre prochain. Comme un reliquat d’un autre monde, celui des rassemblements, des événements, des festivals. La particularité du Sarcus est de proposer un week-end en tout déconnexion : les smartphones seront confinés à l’entrée du lieu – pour on l’espère, mieux vivre ensemble et vivre en réelle tribu le temps de quelques jours. Arts visuels et numériques, installations vivantes, localité : une déconnexion bienvenue autour d’un château/monastère du XIème siècle. Tout un programme.

Côté musiques, l’équipe a annoncé du beau monde – au hasard, Myako, les inusables The Pilotwings en live, Beau Mot Plage, les Pardonnez-nous et Malouane. C’est ce dernier, présent depuis le début du festival, que l’on met à l’honneur aujourd’hui.

Le producteur et DJ parisien, co-fondateur du feu label In Any Case Records, y signe d’abord une house soulful teintée de deep. Il enchaine ensuite les balles disco sur Imported, Lagaffe Tales et prend un virage aérien et étrange sur “Mor Braz”, titre pour le label Silure Albinos Fishing Club (quel nom). C’est en gardant en tête une vibe plus aérienne, baléaric qu’il signe sur Let’s Play House l’excellent Daze Island : Malouane semble alors à l’aise avec pas mal de choses.

C’est ce qu’il nous explique en moins d’une heure avec ce mix. On entre d’abord dans une jungle ; on y prend ses marques, apprécie le paysage. Les choses s’accélèrent rapidement : une proto-disco rêche nous prend pas la main, nous emmène dans des contrées deepesque. Après un salto synth-wave, on atterit sur une house acid, tribale, chamanique. L’envoutement nous guette, et nous voilà déjà arrivé. Ne reste plus qu’à revenir au début de notre trip en appuyant sur repeat.