MachineDrum - Vapor city

4,5/5

On vous a parlé des albums de septembre, mais on ne vous a pas parlé DU disque de la rentrée : “Vapor City” de MachineDrum qui est probablement LE LP le plus attendu de la blogosphère. Et à juste titre.

Travis Stewart a depuis longtemps son rond de serviette à la table ronde des producteurs nord américains qu’il a acquis avec une façon de produire étriquée et une belle discographie qu’il a valorisé sur Merck, Planet Mu, All City, LuckyMe et Ninja Tune. C’est ce dernier qu’il a choisi pour sortir son dernier album, preuve d’ouverture d’esprit de sa part. Proche de la bande à Montréal – Jacques Greene, Lunice… – MachineDrum montre aussi une forte appartenance à la nouvelle scène de Detroit, Jimmy Edgar (avec qui il forme JETS) & consorts. Il brouille donc les pistes mais ne fait aucune entorse aux normes de qualité qu’il impose à sa bass music singulière. Car c’est bien de cela dont il s’agit, de la techno lente, sombre, flirtant avec le son UK.

Il n’y a qu’à écouter SeeSea ou Baby it’s U pour se rendre compte de cette forte affiliation musicale. Eyes dont lie avait provoqué bien des émois sur les réseaux lorsque celui-ci a été dévoilé et les autres morceaux suivent la même logique : des basses taillées pour le dance-floor, des voix rendant l’ensemble plus humain, angoissant et un côté légèrement Drum’n’Bass sur plusieurs pistes (Infinite Us, Gunshotta). La musique sombre mais plaisante dévoile une ville rêvée par MachineDrum, de manière si précise qu’il en a recréé le design sonore. Cet album relève du génie, et s’écoute en boucle. D’ailleurs, on se remet un gros Don’t 1 2 Lose U tout en profitant de nos maigres privilèges de blogger.

“Vapor City” est un produit totalement addictif qui, malgré sa noirceur, saura accompagner l’automne comme il se doit.

@CyprienBTZ