Tandis que le froid s’abat sur la capitale, cette semaine Basse Fréquence perce l’iceberg Oblast. Cette communauté issue de la région de Samara, en Russie, nous ouvre les portes de l’ambient et de la techno expérimentale. Attention : risque de rafales enneigées immédiat.

Oblast rec

Un hashtag peut-il créer une histoire? C’est le cas d’Oblast. Sa naissance prend forme grâce aux hashtags #Oblast sur le site VK.com. Entre deux soirées, les membres du groupe postaient régulièrement des morceaux suivis de #Oblast. “Just for the fun” pourrait qualifier le début de l’histoire d’OBLAST REC. A partir de l’année 2014, Caapi, Spurv et Ngrv forment cette communauté. En effet, ces derniers insistent sur cette appellation car le terme label leur parait trop sérieux.

Au fin fond de la Russie, dans la région de Samara, Oblast créé essentiellement de la techno ambient sur cassettes limitées. En 2015, la communauté russe est l’auteure de trois cassettes, puis viennent s’ajouter trois autres en 2016. Briges, la première cassette d’ Oblast est une collaboration de Spurv et Sangam. Entre Russie et l’Angleterre, le chemin de la paix s’emprunte à travers cette écoute. Lente, belle, reposante, le piano nous berce, et le chant des oiseaux nous guettent notamment sur le titre “Fretsh Heights”. Le sommeil harpe les corps étendus, si détendus. “Suzzana’s” place suit le morceau “Content Her”. Une déambulation vers le sommeil, pensons-nous. Mais, si nous parvenons à nous souvenir du rêve, était-ce une envolée vers le rêve lucide ? Ou, était-ce un extrait d’une réalité méditative ? Entre rêve lucide et réalité, le pas semble fin…

Oblast garde les pieds sur Terre et poursuit sa lignée par leur seconde tape dadaisme  signée Dadaisme. C’est au tour de Valerii Shevchenko de laisser son empreinte en concordance à la première tape. Le style ambient épuré ouvre cet EP. Nous soulignons la plénitude créée grâce aux synthétiseurs et aux effets de bruitage version jeux vidéos. Entre Moscou et Samara, quelque chose se passe… Alors, à l’écoute du titre “Cassette  2”, sommes-nous au coeur d’un rêve lucide ou bloqués secrètement dans une partie de jeu vidéo ? Nous rentrons simplement dans l’ambiance noise et drone. Le morceau “Handaktion” brouille le signal sous un effet bit crusher codé. Décodé, le signal se retrouve à la troisième cassette untitled tracks. Caapi remonte la fréquence : les tracks sonnent davantage house, dansantes. Au revers d'”untitled edit”, Nissan Groove apporte de la joie chez Oblast Rec. Les samples sortis des ghettos, nous renvoient légèrement à la ghetto house. Nous pouvons penser qu’Oblast redirige son style vers une house, une musique joyeuse et conviviale. Pas si vite, D. Towäds arrive sur la quatrième sortie Spade. Nous retrouvons une ambiance froide et inquiétante d’une techno-ambient. Les nappes, au second plan, mènent l’intrigue jusqu’à laisser unknownloops avec “саундклоуд трипс” nous offrir l’accès à un royaume expérimental-tribal. 

Ainsi, nous nous demandons sérieusement qu’était la dernière release d’Oblast rec. House ou Ambient ? Drone ou Techno ? La réponse est à découvrir ici, par l’extrait de leur dernière tape Homesick.

Au cours de la nuit, en combattant le froid glacial de leur région, Oblast avance à pieds serrés dans sa trajectoire. Par l’écoute de ces sept cassettes, la glace se brise et évolue : nous passons à répétition de la plénitude à l’angoisse. Quant aux genres établis, on ne change pas les vieilles habitudes. Malgré leur essai house music, Oblast retombe sur ses pas: l’ambient, la techno-noise et l’expérimental, prédominent au sein de cette communauté.

# SelectionBF008 #Oblast #Samara #Labeltape #Ventglacial #Jaifroid 

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