Dans le cadre des formations à la MAO proposées par l’association Technopol qui débuteront à partir du 19 jusqu’au 22 mars prochain. Nous avons voulu vous en savoir plus sur la plus vieille association concernant les musiques électroniques en France. Christophe Vix-Gras co-président de l’association s’est prêté à l’exercice  de style qu’est l’interview afin de nous présenter les différentes actions de cette association militante.

– Bonjour M. Vix-Gras, pouvez-vous vous présenter ?

Christophe Vix – Gras : Bonjour, Christophe Vix – Gras, adhérent à Technopol depuis 15 ans, tout d’abord au nom de radio FG, puis co-président depuis un an de l’association avec Thomas Vaudecrane.

-Dans quelles circonstances est née l’association Technopol ?

Christophe Vix – Gras : L’association s’est créée à une époque où le ministère de l’intérieur (présidé par Charles Pasqua à l’époque) a  fait passer une circulaire intitulée « rave des situations à hauts risques ». Tout a commencé en mai 1996 à Lyon, à l’occasion d’une énorme rave qui devait se tenir à la halle Tony Garnier qui pouvait accueillir 15000 personnes. Il y a eu annulation le jour même. De là il y a eu une réunion et les artistes, les techniciens et le public ont créée une association, Technopol est née. Dans un premier temps, ça a été un moyen de contester les annulations déclarées par les municipalités. Le premier succès fut d’ailleurs l’annulation d’un arrêté anti-rave de la ville d’Avignon en 97. Ça a été le moyen pour les organisateurs de se retrouver, ça a facilité la structuration de la scène électronique  mais en même temps ça a exacerbé le clivage avec le milieu des free parties. La haine de la free party envers la scène légale a été énorme jusqu’en 2003. C’était une guerre ouverte et chaque « free parteux » se targuait de faire une grosse free devant les soirées payantes ce qui n’a pas aidé les organisateurs qui produisaient des soirées en toute légalité et qui prenaient des risques financiers. On a pu assister à des dépôts de bilan mémorables. Mais bon ce n’est plus d’actualité car ce mouvement n’a pas disparu mais est devenu dissous et disparate face à la scène légale.

– Comment était structurée la scène à l’époque ?

Christophe Vix – Gras : Les clubs ont mis du temps à se mettre à la musique électronique. Il y a eu tout d’abord des organisateurs qui prenaient de gros risques financiers pour produire des évènements. De 1992 à 1995 il y avait au moins une fois par mois une teuf pour des milliers personnes dans un hangar à Paris. Ça n’existe plus aujourd’hui car les gens sont moins mobiles et cette époque est révolue. Historiquement Technopol était avant tout un moyen de fédérer ces organisateurs.

– Que pensez-vous de la fête à Paris qui a tendance à sortir de plus en plus des clubs ?

Christophe Vix – Gras : Je trouve ça très bien,  je déteste les clubs petits voire minuscules qui accueillent des DJs mixant Sardou et la macarena pour des soirées Lagerfeld. C’est très bien que les gens reviennent dans des hangars, qu’ils aillent en périphérie. Paris est une ville humainement morte et le mélange des gens ne se fait plus. Tout le monde reste entre amis. Je respecte beaucoup le travail du Rex car ils ont une bonne programmation, mais à part ce club, le Batofar, le Glazart, et peut-être le Social Club, il n’y a pas grand chose.

– Comment a évolué votre mission ?

Christophe Vix – Gras : Théoriquement notre mission est assez simple. On a trois démarches.  La première  activité professionnelle consiste à défendre les intérêts des adhérents, des professionnels et de ceux qui veulent devenir professionnels, sur les contentieux, sur la non reconnaissance du statut de dj, le fait que le mix ne soit pas reconnu juridiquement, il y a tout un travail de fond qui reste à faire. Technopol depuis 15 ans essaye de faire avancer les choses. C’est un peu triste mais tout reste à faire, on n’a pas intérêt à baisser les bras.

A côté de cela on est une association citoyenne, cela signifie qu’on peut manifester, faire des communiqués de presse, de critiquer ouvertement certaines décisions des élus ou de l’administration, on a produit un char le 1er mai 2002 lorsque Le Pen était élu au second tour. Une association professionnelle ne l’aurait pas fait, mais nous ça ne pose aucun problème d’avoir des partis pris.

Puis nous sommes une association culturelle car nous produisons un événement qui s’appelle la Techno parade et qu’on peut produire de petits événements à côté.

– Qu’est ce qui vous a décidé à produire une parade ?

Christophe Vix – Gras : C’était un moyen de porter une revendication. L’idée est venue durant l’hiver de 1997 lorsque Jacques Lang rêvait d’une Love Parade à Paris. On l’a pris au mot et on a revendiqué Technopol comme seule instance légitime pour organiser cette manifestation. Ça a été un combat très compliqué avec la société Love Parade qui nous demandait à l’époque 500 000 francs rien que pour utiliser le nom de la marque d’où le fait qu’on ait notre propre nom. Aujourd’hui, avec la Streets parade en Suisse je crois qu’il n’y a que deux parades en Europe.

– Comment avez vous fait évoluer l’événement au fil des années ?

Christophe Vix – Gras : L’enjeu a vraiment évolué, avant nous avions énormément de choses à revendiquer. Maintenant les raisons fondatrice de cet événement on un peu disparu. A part les questions techniques telles que les taux de la SACEM, Spray. On a des revendication pour défendre nos adhérents mais c’est devenu ultra-technique on a plus de compagnie de CRS dans les fêtes. La scène s’est tout de même institutionnalisée depuis la circulaire reconnaissant l’aspect culturel de la techno et de la house qui a été publiée en 98, l’année avant la Techno Parade. C’est un document important d’ailleurs puisqu’il émane des ministères de la culture, de l’intérieur et de la défense car à l’époque la gendarmerie était sous la tutelle du ministère de la défense.

– Quels ont été vos plus grands obstacles ?

Christophe Vix – Gras : Je pense que le plus grand obstacle est l’inertie naturelle des français. C’est à dire l’incapacité des gens à se défendre, la fainéantise des uns et des autres, qui se gargarisent de beaux projets, mais ne font pas grand chose, c’est le problème de chaque association.

– Comment avez vous-fait pour dégager des fonds pour faire un événement d’une telle ampleur ?

Christophe Vix – Gras : La Techno Parade est subventionnée pour une petite partie par les collectivités locales (ville de Paris et région) à hauteur de 40 000 euros sur environ 200 000 euros. A côté de ça, nous sommes une association autofinancée à 70% ce qui nous donne une autonomie relative. Cependant nous ne pourrions nous passer des subventions sur certaines activités.

Sur tout ce qui touche au lobbying nous sommes en pleine restructuration et nous attendons d’ailleurs un nouveau chef de projet. C’est une activité totalement subventionnée et qui devrait déboucher, je l’espère, sur des avantages concret pour tous les adhérents. Cela devrait se traduire par des services pour les organisateurs de soirée et les DJs.

Notre troisième activité qui je l’espère va se développer est la mise en place de formation. Pour le moment c’est encore embryonnaire, l’année dernière nous avons fait 400 stagiaires sur différents types de stages mais je tiens vraiment à ce qu’on se développe en proposant des stages pertinents allant de la M.A .O. en passant par les techniques de mix et le vjing aux ateliers jeunes public et à l’accompagnement individualisé pour les personnes ayant des besoins de formation sur des domaines bien précis.

– Qu’est ce qui vous à pousser à développer cette activité au sein de l’association ?

Christophe Vix – Gras : C’est dans la logique même de notre mission d’accompagnement. On se doit d’avoir une activité pédagogique, nous travaillons donc avec l’Irma et le centre Barbara. Nous proposons à des tarifs très intéressants des stages. Nous sommes une association musicale donc il est normal de proposer des activités dans ce domaine. Nous mettons en place l’un des seuls stages certifié de formation pour Ableton live en France à des prix très compétitifs pour les adhérents.

– Etre adhérent à Technopol ça offre quoi ?

Christophe Vix – Gras : Il n’y a pas énormément d’avantages à être adhérent à Technopol si ce n’est qu’il y ait de forte réduction pour les stages de formation. On peut faire bénéficier nos membres d’un support de communication certain sur notre site via des bannières et via des postes sur nos pages fan. C’est intéressant quand on fait des choses, à côté de ça nous ne somme pas un club Tupperware. Nous n’organisons pas de kermesses.

– Pour l’avenir quels sont les objectifs de Technopol cette année ?

Christophe Vix – Gras : Nous avons 5 objectifs:

La création de la chambre syndicale pour les artistes électroniques en collaboration avec le Samup qui a des prises de positions que l’on comprend. En étant syndiqués, les DJs et les autres performers de ce secteurs pourront revendiquer la possibilité d’être intermittents. On veut également revendiquer l’exception de présomption de salariat pour les djs car le code du travail oblige le salariat des artistes.

Le second objectif est la création de la chambre syndicale des organisateurs avec la CSAD : la chambre syndicale des cabarets artistiques et discothèques dans le but que nos adhérents communs puissent bénéficier d’un abattement spray afin de réduire leurs redevance de droit. Il y a une étude à faire auprès de la Sacem qui est toujours en cours sur ce sujet.

Le troisième objectif concerne le guide de la fête des élus locaux qui serait un petit pensum afin qu’ils ne soient pas effrayés ou rebutés lorsqu’ils recevront des demandes de fêtes électroniques. Qu’il n’y ait pas d’interdictions infondées et qu’il y ait un travail de réflexion autour de la fête.

Le quatrième objectif concerne une festivalisation de la Techno Parade.

Le 5ème est un département formation opérationnel et dynamique.

Ce sont 5 objectifs assez ambitieux mais les troupes ne sont pas là. Les administrateurs ne sont pas forcément investis ou pas assez professionnels. Je profite donc de cette interview pour que les gens qui sont vraiment dans la pratique et dans le concret en tant qu’artiste ou organisateur de venir se bouger pour défendre leurs gagne-pain et leur passion pour qu’ils soient présent à l’assemblée générale de Technopol en avril. Venez adhérez à Technopol et venez foutre le bordel.

Technopol : facebook/ twitter/ site officiel

Prochaines dates de stages :
ABLETON LIVE (initiation) : du 19 au 22 mars puis du 26 au 29 mars (19h00 à 21h30) / IESA Multimédia
CUBASE (niveau adaptable) : du 14 et 15 avril (11h00 à 19h00) / Musiques Tangentes
ABLETON LIVE (perfectionnement) : du 16 au 19 avril puis du 23 au 29 avril (19h00 à 21h30) / IESA Multimédia
ORGANISATION DE SOIREES (hors ERP) : 18, 19, 20 avril (10h00 à 18h00) / IRMA
Ils leurs ont fait confiance : JENNIFER CARDINI / JEF K / JAMES TAYLORS / DAN GHENACIA / SHONKY / VAROSLAV / DON RIMINI / SHADE …
  
JEF K (dj/producer)
“Je recommande fortement cette formation à toutes et à tous, je passe depuis quasiment toutes mes journées sur ce software et le résultat est là !! Merci à Technopol pour cette super opportunité … bonne formation … “
  
SHONKY (dj/producer)
“La formation Ableton par Technopol est le meilleur moyen pour mettre un pied dans la production. Je la  recommande vivement ! ” 
DAN GHENACIA (dj/producer)
“Ce stage offre une vue d’ensemble du logiciel Ableton, mais aussi vous permet de connaitre pas mal d’astuces qui ne sont pas dans le manuel. Le prof est en plus un excellent pédagogue  proche de la scène électronique. Dur de trouver mieux. “
 
 DON RIMINI (dj/producer)
“Encore merci pour cette formation. Vous avez réussi à me faire aimer l’école!
C’est donc ça le bac techno??”
 
 
CONTACT : Hélène Falgayrettes, chargée des actions pédagogiques
                       helene@technopol.net / 01.53.36.04.19 / 06.16.49.03.65