Beat Assailant, rappeur adulé par Nova, est de retour avec un album moins percutant que les précédents mais tout aussi efficace. Après un premier EP, « Rain or shine » sorti sur Discograph, le georgien d’origine français d’adoption, se prépare à envahir les bacs avec ce 4ème long format.

Avec ses 8 ans de bouteille, ce fils des open mics a eu le parcours rêvé du rappeur du ghetto. Révélé par Sol Messiah de la Zulu Nation, il est vite porté par la scène d’Atlanta (Outkast, Cee-Lo Green). De passage à Paris, il tombe amoureux de la capitale française et s’y installe en 2001. Son Jazz/hip-hop et sa conviction séduisent les ondes, et sa belle discographie est propulsée en tête des charts.

A l’heure où la mode est au revirement orchestral, Beat Assailant revient avec une formation minimaliste : un sample et un micro. Comme dirait Sniper, « le rap dans son expression la plus simple ». Et ce n’est pas plus mal. Depuis ses premiers pas dans les bacs français, BA a toujours été à contre-courant des tendances. Lorsque le boom-bap bête et méchant envahissait les iTunes, BA engageait 8 musiciens envers et contre tous pour jouer le hip-hop jazzy qui a fait sa réputation. Est-ce une véritable envie de revenir aux basiques ou un simple caprice de star subversive ? Sûrement un peu des deux. Mais BA a tout compris. La musique s’estompe et devient de plus en plus interchangeable. Celui qui s’endort, meurt.

Beat Assailant – Hard Twelve

[audio:http://www.phonographecorp.com/wp-content/uploads/2012/04/03-Beat-Assaillant-Hard-Twelve.mp3|titles=03 Beat Assaillant – Hard Twelve]

Avec « B », BA revisite les courants. Pas d’étiquette East ou West Coast : il rend hommage à sa chère Atlanta et son dirty south, à New York et ses samples froids, à Los Angeles et ses instrus groovy. Pourtant, on ne peut pas dire que le rappeur se soit réellement affranchi de ce son qui lui est propre. Le Jazz est bel et bien présent. L’américain à Paris opère un retour aux sources en bonne et due forme, et « B », pourtant plus pop que ses prédécesseurs, fait office de pot-pourri, de peinture, de carte postale du hip-hop.

En somme, Beat Assailant livre un nouveau LP fin et travaillé, plus épuré que les précédents mais pas simpliste pour autant. L’album, dans son ensemble, est bon, malgré le manque de cohérence entre les productions, faisant du disque une collection de singles plus qu’un projet homogène.

Sorti le 30 avril en digital, 7 mai en physique sur Discograph. Une interview est à venir très prochainement sur PhonographeCorp.com …