Habitué des dancefloors – qu’ils soient balearic sur Love On Delivery et Island Of Dreams – ou bien plus sombres pour sa dernière trilogie sur Antinote, D.K. a toujours visé juste. C’est encore le cas pour son dernier EP sur Good Morning Tapes, The Goddess Is Dancing : une exploration aérienne et immersive de ses origines.

C’est avec difficultés que l’on tente de cerner D.K.. Et ce, depuis ces débuts, largement suivi dans nos colonnes. Non pas que sa production apparaisse illisible – au contraire même. Limpides, aérien, laidback, ses EP house option balearic ont sonorisé pas mal de nos étés et nos dimanche après-midi au bord de l’eau. Non, ce qui nous trouble, c’est cette apparente facilité avec laquelle il passe d’un sujet à l’autre, d’un style à l’autre : une indécision à se cantonner dans un registre qui révèle de l’hyper-activité, forcément, mais d’une certaine maîtrise.

Débarqué d’un hangar sur son dernier effort, Rising EP, il nous cueille ici avec une ambiant house plongée en plein coeur du Vietnam, son pays d’origine, et de ses rites sacrés. Nappes synthétiques cotonneuses, percussions traditionnelles, field recording : on est directement plongé dans une jungle mystérieuse mais accueillante. « The Three Realms » et « The Goddess Is Dancing », les deux titres qui ouvre l’EP, fonctionnent encore comme des titres de musiques électroniques ; on reconnait une structure, un rythme, un beat, une progression. Mais le dépaysement est total, intense. La production derrière ses compositions est impressionnante de justesse. « Going Into Trance » et « Forest Palace » sont eux plus percussifs et se rapprochent de chants traditionnels. Les titres s’étirent en longueur, les boucles rythmiques aussi, on est perdu. La tête qui tourne, les yeux mi-clos, on se surprend à ralentir sa respiration. 

Inspiré du Hâu Dông – culte des Déesses Mères, cérémonies ancestrales du Nord du Vietnam où les médiums spirituels (ou prêtres ou gardiens de temple) invoquent des esprits et la possession spirituelle – The Goddess Is Dancing est un formidable voyage sonore introspectif.

D.K., The Goddess Is Dancing