Vidéo réalisée par Sigrid Bouaziz

En septembre dernier, Joakim présentait son dernier album « Nothing gold », successeur de l’excellent « Milky ways » sorti en 2009. Cet album de pop synthétique et atmosphérique arrive à point nommé à une période où l’heure est à la reprise. De ce travail est né le tubesque « Find a way », sorti plus récemment en format EP avec 4 remixes. Pour l’occasion, Joakim a fait appel à 4 remixeurs de haut vol. « Find a way » serait-il l’EP de l’année 2011 ? Voici quelques éléments de réponse…

Est-il vraiment nécessaire de présenter Joakim?, DJ digger devant l’éternel, notre homme n’hésite pas à passer d’un édit pop de derrière les fagots à un vinyle introuvable de samba du nord du Brésil. Erudit, il a une connaissance encyclopédique des mouvements électroniques contemporains et peut surprendre n’importe quel public pointu. Boss du label innovant Tigersushi Records fondu de disco froide et d’électro triturée, Joakim a su tirer de l’anonymat des artistes tels que Poni Hoax ou Dye en signant leurs albums. Producteur de talent, celui-ci nous prouve une fois de plus qu’il est capable de gérer des activités de pousseur de disques et de manager tout en continuant à produire des sons de qualité. A noter qu’il est également aux commandes de la toute dernière folie de DJ Gilb’R, aux côtés d’Etienne Jaumet, j’ai nommé Versatile Noise Troopers.

Joakim a donc demandé à John Talabot, Das Glow, Punks Jump Up et Soul Clap de donner leurs propres visions de ce titre déroutant qu’est Find a way. Au premier de ces messieurs : John Talabot, barcelonais d’origine, n’en est pas à son premier coup d’essai en termes de remix. On l’a déjà vu retravailler des morceaux de Delorean, Aufgang, The XX ou Shit Robot sur Young Turks (SBTRKT, Jamie XX, Nosaj Thing) ou chez les munichois de Permanent Vacation (Jacques Renault, Tricksi , Tales Of Us) avec plus ou moins de réussite. Il nous livre une version de « Find a way » pour le moins étrange mais bien ficelée. La rythmique et les claviers invitent à la danse, l’accent est mis sur la musique plutôt que sur la voix, reléguée au second plan. Les breaks sont nombreux et les gimmicks aux sonorités 8-bit nous rappellent des samples de jeux vidéo des années 80. En somme, cette version du titre est à garder pour une soirée dans la cuisine de ses potes.

John Talabot – Matilda’s dream

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Vient ensuite le tour du duo de Boston, Soul Clap. Chaque sortie de Soul Clap suscite la curiosité et est attendue avec impatience. Prolifiques, les producteurs déçoivent rarement. Leur son est pensé, travaillé, re-pensé et re-travaillé jusqu’à atteindre la perfection. Comme à leur habitude, les Soul Clap font monter la sauce, ça dure, ça dure, on s’impatiente. Après 4 minutes, la bulle n’a toujours pas explosé et l’on a les jambes qui frémissent d’impatience. Apparaît alors la voix de Joakim sortie de nulle part. Les basses finement distillées prennent le dessus et l’on est transporté dans un au-delà indescriptible, « music finds its way » comme le scande si bien notre larron. Nous reconnaissons une fois de plus la patte des américains. Résolument taillé pour le dance-floor, ce remix fera des émules auprès des danseurs inconvertis. Dommage que la partie rythmée ne dure pas plus longtemps. Après 8 minutes et 25 secondes de son, le clubber reste sur sa fin.

Heureusement, Das Glow enchaîne sur un remix encore plus pêchu que le précédent. Discret pilier de l’électro 2.0, le parisien exilé à Berlin autodidacte, intriguant et peu prolifique est revenu sur le devant de la scène en début d’année avec un EP en collaboration avec son pote Strip Steve, « Calcium », sorti sur BNR et un EP avec Para One sur son label, Marble. C’est à cet ancien d’Institubes que l’on doit le désormais classique « Cathedrale » que l’on ne se lasse toujours pas d’écouter. Das Glow s’est amusé à retirer l’esprit originel de la chanson pour en faire une version clubbing à écouter sous les éclairs assassins des stromboscopes. La voix de Joakim est découpée et hachée jusqu’à en devenir incompréhensible. Le morceau est totalement destructuré et peu reconnaissable et les changements de tonalité sont nombreux afin de respecter les codes de la production clubbing. Nous n’en retiendrons pas un remix exceptionnel mais efficace.

Das Glow – Cathedrale

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Pour parachever le tout, le duo anglo-suédois Punks Jump Up (Kitsuné) offre une interprétation plus tropicale de « Find a way » avec une rythmique plus accélérée et dans un format plus court que les précédents remixes, privilégiant ainsi l’efficacité avant l’introspection. C’est un peu regrettable je dois l’avouer, mais pas désagréable. Ce remix confirme l’état d’esprit « Do It yourself » sur lequel le duo s’est fondé, par accident selon les dires des deux producteurs. En effet, ces deux moussaillons ont construit leur notoriété sur des soirées pour le moins bordéliques sur Londres avant de lancer leur label autoproduit Cassette Records et de se mettre à la production. Leur premier et seul EP « Blockhead » a vu le jour sur Kitsuné Records.

Après mûre réflexion et sans objectivité aucune, la palme d’or revient à Soul Clap :

Joakim – Find a way (Soul Clap remix)

[audio:http://www.phonographecorp.com/wp-content/uploads/2011/11/03-Find-A-Way-Soul-Clap-Remix.mp3|titles=03 Find A Way (Soul Clap Remix)]

Find a way EP – Tracklist

01. Find A Way (original mix)
02. Find A Way (John Talabot’s Dusseldorf remix)
03. Find A Way (Soul Clap remix)
04. Find A Way (Das Glow remix)
05. Find A Way (Punks Jump Up remix)
06. Find A Way (instrumental mix)
07. Find A Way (radio edit)

Malgré un traitement totalement disparate du fait de l’originalité de chacun des artistes présent sur cet EP, il règne une extrême cohérence dans cette œuvre. Ce line-up international s’en sort avec brio et l’on attend avec impatience la prochaine sortie de Tigersushi…