Passé un flux et reflux de soirées sur la capitale, il semble qu’un souffle nouveau et continu berce avec volupté l’ensemble de l’hexagone. Entre résidences, lieux inédits et soirées itinérantes, il demeure une exigence musicale pointue, accrue, et sans cesse renouvelée. C’est dans ce contexte prolifique après deux années d’existence entre Reims et Paris et tout juste de retour d’un weekend à Nantes au Lieu Unique, qu’il nous a paru nécessaire de dresser un premier bilan de cette émulation qui fait danser la France depuis bientôt deux ans.
Symbole éloquent de ce renouveau musical, le 6B, réunissait le 11 Août dernier une multitude de petits crews parisiens, témoignant du fait que la jeunesse électronique française se bouge les miches. Non, l’organisation d’événements à Paris et surtout en France n’est pas un jeu à somme nulle et la place ne manque pas pour les bonnes initiatives.
Le constat sans appel d’une scène en ébullition.
Durant ces deux ou trois dernières années on a assisté à une forte augmentation du nombre de soirées variant line-up de qualité, lieux insolites, champs en jachère, ou squat d’artistes, agrémentés aux Sound System « Fonction One » ; en somme le parfait cocktail pour appâter le chaland, et cela a marché ! Lorsque la nuit redevient sexy, qu’elle apporte de la nouveauté, qu’elle innove dans sa programmation ou dans le format de ses soirées ça ne laisse pas indifférent.
Les afters commencent à revenir à Paris et il existe maintenant une multitude d’évènements en journée le weekend : Concrete, Sundae, Cocobeach ou les sessions dela Mamie’s àla Ferme du Bonheur qui sont devenues, le temps d’un été, une institution. Le mouvement est lancé et les initiatives fleurissent de toutes parts : Virées électroniques à Bordeaux, Goûtez électroniques à Nantes, Mixs du dimanche à Reims …
Fer de lance de ce mouvement, on notera l’activisme d’artistes, de collectifs et de labels audacieux, frondeurs et inventifs. Citons pêle-mêle : Antigone, SEML, Heartbeat, Überground, ou encore la Mamie’s, Fragil, Karat, Dement3d, Construct Reform, My Love is Underground, Unknown, Mute etc … Bref, vous l’aurez compris, le poumon de ce mouvement c’est toute cette flopée de futurs artistes, de labels plus ou moins en place, qui dialoguent entre eux, tout en ayant à cœur de mettre au jour ce qui les rassemble.
Et parmi cette myriade de petits collectifs aux grandes ambitions dont nous faisons partie, l’artillerie lourde de la culture électronique n’est pas en reste. Les gros promoteurs ont prouvé qu’il était possible de faire de grandes choses à Paris. Et si les fêtards cherchent de plus en plus à fuir les clubs certains établissement l’ont bien compris et proposent des programmations de niche plus aventureuses telles qu’à la Machine du Moulin Rouge qui regarde tout droit de l’autre côté de la Manche pour s’inspirer de la vague UK Bass et Dubstep. Conjointement à cette mouvance, on sent l’émulation d’une jeune scène techno prête à faire trembler Paris et ce, sous l’œil avisé et l’oreille affûtée de certains tauliers de la capitale.
Autre aspect essentiel de ce renouveau musical, le relais assuré par de nombreux blogs sur la toile. Scribes et travailleurs de l’ombre sont nombreux à faire le relais sur le net d’une actualité riche en évènements. Via différents blogs qui se font le chantre de cette émulation, c’est en relayeurs, défricheurs ou en éclaireurs que dig toute une armée. Ainsi, au fur et à mesure de ces deux années d’activité sur notre site, nous avons été heureux de constater, que, nous n’étions pas les seuls à parler de la musique que nous aimions. Si nous avions quelques modèles français à l’instar d’Input Selector ou Get The Curse, force est de constater que de beaucoup de sites français existent et proposent aujourd’hui des chroniques de qualité à l’instar de Sonotown, Jekyll & Hyde, Trace A Line, ou Chroniques Électroniques, se faisant l’alternative d’une presse papier encore trop peu développée entre Trax et Tsugi.
En amont et en aval de cette scène Française, une armée s’attèle avec délice à ce qui est peut être en passe de devenir un mouvement global. Et pour cela la scène Française jouit du double avantage d’attirer bon nombre d’artiste, sans oublier d’alimenter sa propre scène. Les bonnes initiatives ne manquent pas, et les artistes, à l’instar de Binh, Jasper Wolff et Maarten Mittendorff sont de plus en plus friands à l’idée de venir jouer en France. Romain Lindau plébiscitait le crew Sonotown, San Proper aura bientôt la nationalité française, Zip et Margaret Dygas sont venus jouer deux fois cette année… Si Paris ville lumière commence peu à peu à scintiller sur le paysage électronique européen notre scène locale commence également à se développer empruntant des chemins variés entre Techno, House avec des labels plus ou moins anciens mais tous bénéficiant d’une belle exposition : Deeply Rooted House, Karat, Dement3d, Fragil, Phonogramme, Eklo, Minibar, Salon Records … Autant de belles enseignes qui forcent à croire que nous n’auront pas à Berliner Paris et que les français aussi savent aussi jouer du beat.
Finalement, il reste encore beaucoup de choses à proposer, que ce soit sur la toile ou sur le terrain et la voie de l’éclectisme est encore le meilleur moyen d’y parvenir. Mais vous l’aurez compris, les prémices d’un renouveau musical et culturel se manifestent avec insistance et bien sourde est la personne qui dit que la nuit se meurt à Paris ou en France. Tout le monde se bouge, et peut-être devriez- vous vous caler sur le même tempo.
Alors, souffle éphémère ou bouleversement profond, si le recul manque encore pour apprécier avec justesse un tel phénomène il est bon de rêver une scène électronique Française en mesure de rivaliser, un jour peut être, avec celles qui ont construit l’histoire de la musique électronique…
Larry Heard – The Sun Can’t Compare (Long Version)
Thibz, Pursim, Sousou
Paris = The Place To Be.
Un grand big up à tous ces promoteurs parisiens cités dans cet article + ceux qui ont probablement été oublié, qui proposent de la musique électronique pointue et de qualité, hors standard, dans autre chose que des clubs dont le public va finalement avec la musique qui y est diffusé.
Un grand big up également aux labels qui prennent le risque de plaquer des disques de qualité supérieure à l’heure où beaucoup de jeunes se complaisent dans les playlist faciles et la facilité technique offerte par les outils de Native Instrument qui a souvent une influence négative sur la qualité des mix.
Et un grand big up aux artistes tout simplement qui font passer la passion avant la gloire, qui voient en la musique autre chose que les avantages qu’offre un business perverti par l’égotisme, l’hypocrisie et la cupidité, dénaturant les bases mêmes de la culture électronique telle qu’elle est née au début des années 90.
Ils se reconnaîtront.
Hi iam so happy to see techno begin to be a masterpieces in the landsapce of french culuture ! we hope to help artist to be seen in everydays life !!! lets techno begins !
dommage que CODA ne soit plus là.
Il ne faut pas encore crier victoire mais c’est sûr que c’est déjà plaisant !