Après 6 mois d’absence médiatique, Elektricity revient pour une Spring Session courte et intense. En 2 jours, 9 artistes vont se succéder sur la scène de La Cartonnerie de Reims pour ravir 400 spectateurs privilégiés, ou du moins, qui auront pris la précaution de réserver leurs places… Parmi ces artistes figure l’homme que l’on nomme Para One.

Si l’on devait citer un exemple de personne incarnant le musicien du 21ème siècle, c’est sans hésitation que l’on se tournerait vers cet homme à la quantité indénombrables de productions et aux 10 projets simultanés. A à peine 30 ans, le parisien a œuvré pour le rap 2.0 et l’électro fluo-kids en tant que producteur, remixer et label manager. Ses laborieux débuts dans la musique avec son Macintosh Plus en 1993 l’ont vite amené à rejoindre l’étendard de l’underground blanc français. C’est en donnant un morceau qu’il avait composé avec son premier collectif, le Syndrome, à Cut Killer qu’il fait sa première entrée dans le rap. Celui-ci va même jusqu’à le playlister sur sa tape « Freestyle 2 ». La machine est en route.

Réalisateur de formation, la musique n’est qu’un passe-temps, du moins, à ses débuts. Il fait la rencontre de Teki Latex qui lui propose de participer à l’Armée des 12 (TTC & La Caution). Les projets s’enchaînent : son collectif L’Atelier (James Delleck, Tekilatex, Fuzati, Cyanure, Tacteel) émerge et Fuzati enrôle Para One dans Le Klub Des Loosers (Baise les gens), TTC ne se passe pas non plus des talents du producteur, idem pour Svinkels avec Association de gens normals (Feat. TTC). Para One fait partie de ces gens à qui le rap français peut dire merci. Véritable bouffée d’oxygène, il a sans cesse repoussé les barrières pour être en avance sur son temps. Ses productions s’affranchissent du carcan hip-hop pour expérimenter de nouveaux styles. Mais il ne s’arrête pas là et voit déjà plus grand : pourquoi se cantonner à rester derrière les machines lorsqu’une émulation musicale existe dans la scène française ? Pourquoi s’isoler lorsque l’on peut tirer les autres vers le haut ? Jean-Baptiste, de son vrai prénom, a un projet. Ce projet s’appelle Institubes.

TTC – Dans le club

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Fondé aux côtés de Teki Latex et de Tacteel, son frère d’armes dans Fuck A Loop, Institubes a pour vocation de produire des artistes en marge de la scène hexagonale, des artistes qui se fichent des dogmes et qui veulent avancer. Ainsi, Das Glow, TTC, Château Marmont ou Surkin explosent aux oreilles d’une jeunesse accro à Youtube, au téléchargement illégal et aux sapes fluorescentes. Alizée (la chanteuse, oui, oui) succombe elle-même au charme du gros Teki Latex et de ses copains et demandent aux artistes d’Institubes de produire son retour (raté) en 2010. A son apogée, Institubes sort à tour de bras les EPs de Para One mais également son album “Epiphanie”, symbole d’une génération qui a découvert le rap avec le “Bâtards Sensibles” de TTC. De là, Para One ne dort plus et répond à toutes les sollicitations de remixes et de productions d’instrus. Daft Punk, MSTRFT, Boys Noize ou Agoria font appel à lui. Dun Dun fait un carton et Midnight Swim devient le tube de l’été 2007. Seulement, l’aventure prend fin et donne le relais à Marble, monté par Surkin, Bobmo et … Para One.

Para One – Dun Dun (Boys Noize Remix)

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La création de Marble s’est amorcée sur un constat simple : la ligne artistique d’Institubes n’est plus adaptée aux évolutions des tendances et des envies des auditeurs. Les sorties doivent anticiper les goûts du futur et garder une longueur d’avance. Après seulement 6 mois d’existence et 10 EPs (Bobmo, Myd, Das Glow) au compteur, Marble prend le pari (pas si osé) de sortir un album, sans trop savoir comment faire, “USA” de Surkin. Le LP fait le tour du monde et son géniteur aussi. Pari réussi. Son excellence Birdy Nam Nam n’est pas en reste et sollicite Jean-Baptiste pour succéder à Yuksek dans la production de leur dernier long format, “Defiant Order”. Marble suit le sentier déjà tracé par les acolytes de Para One, Teki Latex & Orgasmic. Ayant abandonné le rap pour de bon, ils ont tous foncé têtes baissées dans l’électro, pour le pire… et pour le meilleur.

Surkin – USA teaser

Cependant, Jean-Baptiste de Laubier n’a jamais abandonné sa double casquette de réalisateur. A ce titre, il a réalisé le très énigmatique “It was on earth that I knew joy”, pièce commandée par Sixpack France.

      

L’an dernier, Para One a retrouvé son acolyte Tacteel avec qui il a construit un live décapant et produit un EP, “Fair enough”, sorti sur Fool’s Gold. Après son side-project Slice & Soda avec San Servac, le prochain album de Para One, “Mother”, devrait voir le jour prochainement. Nul doute que 2011 était l’année de Para One… et qu’il n’est pas prêt de s’arrêter. Il sera en DJ set à La Cartonnerie de Reims le 24 mars avec DeBruit Live Band, Myd & Panters666 et Glasswork & Bourbon. Phonographe sera là pour assurer le warm-up et les changements de plateau.

Para One – DJ set @ Laura Leishman Project (Le Mouv’)

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