Formation mystérieuse évoluant entre new-wave et ambient avec une mélancolie renversante, SSIEGE sort dans quelques jours Meteora sur le label Knekelhuis. Un disque addictif et réconfortant, qui cajole notre quotidien en ces temps troubles.

Dans un monde parfait, on pourrait écouter cet album allongé.e dans un parc, les derniers rayons de soleil d’une fraiche journée de printemps nous éclairant. Ce n’est évidemment pas possible, parce que le couvre-feu s’applique dès 18h et que le soleil n’est même pas encore couché. Dans la vraie vie donc, Meteora s’écoute dans les transports, en terminant ses courses ou bien en courant. Autre configuration possible : dans son salon, emmitouflé dans une couverture, en regardant la grisaille et le béton. 

C’est toute la force de ce disque et des émotions qu’il transporte : il peut s’écouter et coller à des situations opposées. D’une mélancolie certaine (le déchirant « Il Peso »), il s’ouvre pourtant sur une ritournelle synth-pop lumineuse (« Il Re Delle Mandorle ») qui nous fait entrevoir des jours heureux. Vite rattrapé par des ambiances lynchiennes (le morceau-titre « Meteora »), des raies scintillantes traversent tout de même l’épaisse couche de brume. 

Meteora est un disque en double-exposition, qui entremêle deux images musicales a priori opposées – la mélancolie et une certaine légèreté – mais qui ici, s’accordent sans se défigurer. Un disque à double-sens, doublé du mystère (volontaire) qui entoure ses auteurs, qui devient notre meilleur remède à la mélancolie.

SSIEGE, Meteora
Knekelhuis