Tout droit venu de Bridgeport dans le Connecticut, Jus-Ed est connu pour de nombreuses raisons. La première : ses capacités de dj qui à chaque fois font chavirer le dancefloor avec deux platines et un micro. On est loin de la prestation standard du pousseur de disques. Jus-Ed, en entertainer charismatique, soigne sa sélection et ses interventions au micro. Ses sets, souvent à la limite de l’euphorie, regorgent d’une énergie positive que peu de djs arrivent à insuffler au public.  La seconde : son label qui a énormément contribué au renouveau de la Deep House.

Depuis 2005, l’enseigne n’a eu de cesse de mettre en avant des artistes hors du commun, parmi ceux-là on notera les plus illustres, Fred P,  Dj Qu, Levon Vincent, Move D, Aybee mais également des producteurs venus de contrées plus éloignées tels que Nina Kraviz, Anton Zap, Daniel Savi ou encore Samuel André Madsen. En tant que producteur, cet artiste prolixe se situe dans un spectre large s’étalant de la Deep House aux frontières d’une Techno légère et organique, s’il sort ses tracks essentiellement sur son label, il a produit l’un de ses albums sur Mule Electronique et vous pouvez retrouver son nom (et surtout sa musique) dans un panel de labels variés tel que Novel Sound,Strength Music Recordings ou même le label suédois Kontra-Musik. Il est difficile de rester indifférent au talent et à la personnalité hors du commun de M. McKeithen. Dans le cadre de son passage au Rex pour les 25 printemps de l’institution parisienne, nous avions échangés (par mails) pour en savoir plus sur le personnage.

– Bonjour M. Mc Keithen, pouvez-vous vous présenter ?

Hello darlin’, je suis Jus Ed  un artiste Afro-Américain qui baigne dans la musique depuis sa naissance le 27 juillet 1962.

– Tu as un bagage Jazz, comment es-tu arrivé dans la Deep House ?

J’ai découvert la House dans les années 80. Je vivais alors à Newark dans le New Jersey, j’ai découvert cette culture en écoutant certaines stations de radio.

– Tu es moitié Américain, moitié Cap-Verdien, penses-tu que cette double nationalité t’a aidé dans ton éducation musicale ?

Je pense que mes grands-parents et le fait d’être noir et pauvre ont contribué à faire de moi un passionné de musique. Je m’explique: dans ma culture, orsque l’on se lève on écoute de la musique. Lorsque l’on travaille on écoute de la musique. Lorsque l’on fait la fête il y a de la musique. Lorsque l’on meurt… musique. Lorsque l’on prie… musique. Même lorsque l’on va botter le cul de quelqu’un on met de la musique ! Et avant toute chose lorsque l’on fait l’amour, il y a de la musique. C’est un mode de survie, une manière de composer avec les pressions du quotidien aux Etats Unis.

– Tu es Chrétien, l’église est également un endroit ou l’on écoute de la musique dès son plus jeune âge.  Dans ta jeunesse est-ce que cela à joué un rôle ?

Non pas vraiment. J’appréciais juste quelques morceaux mais c’était du classique. En y repensant  je pense que ça à peut-être affecté ma manière de produire de la musique. J’utilise les cordes (strings) dans tellement de mes morceaux  et pas en tant que samples. Je me demandais pourquoi  parmi mes morceaux ceux que j’appréciais le plus comportaient uniquement des cordes des instruments à vent et des percussions.

– Tu n’as pas eu d’éducation musicale en club comme la plupart des dj , qu’est-ce qui pousse un enfant de 10 ans à mixer ?

Ma mère ! J’étais un très bon sélecteur et j’aimai rencontrer les adultes donc tant qu’il y avait de la musique j’avais le droit de rester debout. J’étais également dj à l’église… on utilisait des vinyles et c’était l’église qui fournissait !

– A cette époque quelle musique jouais-tu ?

Je jouais des 50’s, des 60’s, des 70’s des 45’s, du Funk, de la Soul, de la Disco ou du Rock n’ Roll.

– Penses-tu que le fait d’avoir grandi dans des soirées organisées dans des caves ou dans des maison a influencé ta vision dancefloor aujourd’hui ?

Bien sur, ces endroits sont ceux ou j’ai assisté aux meilleures fêtes. Je ne pourrais pas utiliser le vocabulaire adéquat pour décrire ces moments, mais lorsque les gens venaient me voir mixer, ils savaient à qui ils avaient à faire !

– Comment as-tu perçu le passage de ces House Parties aux vrai clubs ?

Plus de sons, plus de gens, mais toujours la même mission qui consiste à tout tuer ! J’ai toujours eu une devise qui consiste à me dire à moi même «  Je ne suis peut-être pas le meilleurs dj du monde… mais je suis meilleur que toi ! » . Les voyages ont fait la différence aussi. La musique m’a fait découvrir tellement de chose sur cette planète auxquelles je n’aurai jamais aspiré. J’aime les gens, j’aime la nourriture, j’aime l’aventure. Depuis quelques temps je suis payé pour vivre ça, c’est une véritable bénédiction.

– Quel rôle a eu Dj Vic Money dans ton retour sur scène ? Est-il toujours impliqué dans Underground Quality ?

Vic et moi parlons toutes les semaines, c’est mon meilleur ami. Je viens juste de livrer une remorque de bois de chauffage chez lui. Il n’est plus impliqué dans le label mais il reste présent parfois, indirectement à travers ma personne. Vic était présent au commencement de ma carrière… mais ce n’était pas calculé je voulais juste jouer. Grâce à lui j’ai rencontré d’autres personnes, il y avait un challenge à relever et j’étais inspiré. Une chose en amenant une autre j’ai vu au fur et à mesure une petite lumière.

– Comment Underground Quality est née ?

A l’origine, le but état de faire des soirées avec des dj undergrounds qui jouent de la house underground.

– Comment s’est fait la transition des house parties aux clubs dans les années 80’s ? Selon toi comment a évolué la scène Américaine jusqu’à maintenant ?

Je ne suis pas un expert en terme d’Histoire mais dans les 80’s il y avait une véritable diversité et tout le monde dansait que ce soit dans le hall d’une piscine au dancefloor d’un gros club ! Tout le monde avait de l’argent. On sortait du mercredi au dimanche, ici dans le Connecticut. Aujourd’hui à Bridgeport c’est très calme, il y a peu d’endroits qui passent de la musique… Aujourd’hui là où ça bouge c’est Brooklyn avec l’Output en  tête de file. J’ai une résidence là-bas depuis un an c’est vraiment un endroit super !

– Qu’as-tu appris durant ton break ?

Parlons en toute honnêteté, mon nom c’est Jus Ed, ni plus, ni moins. Lorsque je suis revenu de mon break, je ne voulais pas d’Alter Ego, j’ai fait ci, j’ai fait ça… Mon break comme c’est si joliment dit, c’était moi venant de me faire viré pour être allé jouer avec les mêmes vêtements que je portais depuis deux semaines. Je prenais de la cocaïne en freebase, j’étais alcoolique et j’avais des problèmes de drogue.

La première fois que j’en ai parlé dans une interview les gens étaient choqués et beaucoup de gens avec des problèmes similaires sont venus me voir j’ai réussi à en aider quelques-uns.

Mais vous savez c’est facile de savoir qui fait quoi et quels sont les travers de chacun avec internet, heureusement je sais qui je suis. J’ai un objectif et je vis ma vie pleinement au jour le jour.

– Aujourd’hui il semble que pour les artistes américains underground le marché est concentré en Europe. Y a-t-il des endroits aux Etats Unis qui développent et encourage l’underground ?

C’est comme si aujourd’hui pour être populaire chez nous, il fallait être populaire en Europe. Maintenant  je commence un peu à tourner aux USA. Les ventes de vinyles augmentent également, ça vient lentement. Aux Etats Unis on doit te dire ce que tu dois faire à la télévision, à la radio, ce pays se fait laver le cerveau par les médias.

La première fois que j’ai voyagé en Europe j’ai regardé les infos et je me suis dit « Woah, ils donnent simplement les infos ».  Aux Etats Unis, les news ont une opinion plus qu’une vérité, tout comme dans l’industrie musicale. Il y a un implicite dans les musique mainstream chez nous, et tout le monde se fout du fait que ce soit une supercherie.

– Penses-tu que ce soit plus simple pour un jeune producteur d’être créatif aujourd’hui que lorsque tu as fait de la musique ?

Non, c’est la même chose, tu as du talent ou tu n’en as pas.

– Quand as-tu commencé  produire ?

En 2001.

– En tant que producteur, dj et label manager à succès, on dirait que tu évites consciencieusement les hypes. Penses-tu que certaines personnes dans le monde de la musique devraient être plus entreprenantes et passer moins de temps dans la communication ?

Je suis le mec Hype de la House ! Si tu viens à l’une de mes prestations tu sais comment je communique avec le public, les gens ont besoin de permissions pour se sentir libre et je leur donne. J’aime que l’on me porte de l’attention surtout pour mon travail et mes compétences en tant qu’entertainer.  Je n’aime pas la Hype pour la Hype. Ça c’est comme vouloir coucher avec quelqu’un dont tu as toujours rêvé et lorsque ton moment pour la conquérir arrive… Pas de bol tu jouis trop tôt.

Mon truc c’est plutôt exciter ! Plus tu excites, plus la récompense est grande.  Maintenant concernant la musique, elle se suffit à elle-même … Je suis là sur du long terme, comme Stevie Wonder, Earth Wind & Fire. J’ai jamais voulu faire de gros hit parce qu’après un gros hit tu généralement tu as du mal à réitérer un tel exploit. Seulement certains artistes arrivent à le supporter. J’ai parlé à certains d’entre eux  et lorsque tu demandes comment les choses vont ils répondent qu’ils sont reconnaissant mais que ça leur manque également. Moi, je suis dans cette industrie, je ne suis pas aussi gros que certain de mes artistes mais je suis satisfait de prendre part à quelque chose de qui va au-delà de ma simple personne.

En tant qu’entrepreneur tu dois faire du networking et communiquer. Il y a une ligne directrice et une éthique à adopter. C’est un défi ! La seul chose mieux que de faire de l’argent et de pouvoir dire non ou comme les anglais aiment à dire « Fuck Off or Piss Off », les deux marchent très bien chez moi.  Depuis que je possède tout ce que je fais je n’ai pas à entrer dans les mondanités. Ça m’a pris du temps et beaucoup d’erreurs pour en arriver là, j’apprends toujours et parfois je suis encore obligé de faire de la « politique ».

– Début 2012, Underground Quality était auto-distribué, c’est très dur comme charge de travail à assumer  pour un label. Comment la structure a réussi à survivre ? La situation est-elle toujours la même pour le label ?

Oui c’est toujours le cas ! Jenifa Mayanja ma compagne et propriétaire du label Bu-Mako Records travaillons ensemble !

– Recommanderais-tu cela pour un jeune label manager ?

Non ! Quand tu commences tu n’as pas de contacts, tu n’as pas de connaissances quant à ce qu’est la distribution. C’est un monde de gangsters, ils gouvernent une partie du monde, ça fonctionne par territoire et même s’ils ne sont pas violents, ils peuvent te foutre en l’air financièrement parlant. D’un autre côté, ils peuvent envoyer ta musique aux quatre coins du monde en appuyant sur un bouton et te faire gagner beaucoup d’argent.

– Beaucoup de gens pensent que tu es de NYC mais tu viens du Connecticut, penses-tu que les origines sont importantes pour une Dj/producteur ?

Pour moi oui ! Ce n’est pas facile pour les promoteurs de vendre mon nom car je ne les laissais pas dire que j’étais de NYC ou Détroit, c’est de la publicité mensongère. Je n’ai jamais rejoint un gang je n’ai jamais marché sur le nom de quelqu’un, « I’m an O.G. ». Je suis autonome et je défends mon steak moi-même. J’ai appris tout seul en essayant et je suis extrêmement fier de ce que j’ai accompli et ce que je suis aujourd’hui. Je n’ai pas honte de dire haut et fort que je suis du Connecticut, de Bridgeport !

– Après 12 ans d’activité dans la House Music, comment considères –tu ton travail, et comment tes conditions de travail ont-elles évoluée ?

J’ai été crédité pour avoir aidé au renouveau de la House Music Underground sur  la côté Est-ce qui vrai, grâce à l’aide de la UQ family, mais ce n’était pas mon intention. Je voulais juste aider, et c’est toujours le cas !

– Tu apparais comme quelqu’un de très positif. Est-ce facile de rester positif en tant que dj aujourd’hui ? Lorsque tout le monde te demande de donner un peu de toi ? Comment arrives-tu à garder cette énergie, que ce soit en club, dans la vie au quotidien ou sur les réseaux sociaux ?

Je pense qu’il vaut mieux rester positif, si l’on regarde les autres alternatives, je pourrais être mort.  Ce n’est pas facile d’être positif il y a encore plein de gens qui ne connaissent pas mon travail en tant qu’artistes et qui m’insultent en me comparant aux artistes précédents en me disant je suis un grand fan de votre label etc. etc.  Je leur cloue le bec avec une question, quels disques préférez-vous ? Et ils la bouclent, ils comprennent que je ne suis pas là pour flatter mon égo mais pour performer puis on va faire le Sound-check. C’est compliqué d’être positif lorsque tu arrives dans un club et qu’il est plus facile d’avoir de la drogue et des putes qu’un mixer pionner des platines, un micro et du café. Mais cela ne m’arrive plus trop.

Dans le club, c’est comme pour un concert, les gens payent pour me voir, donc je fais mon show. Les  gens m’apprécient et payent pour me voir. J’ai toujours pensé à combien je serai chanceux de remercier mon artiste préféré donc je vais dans le public je sers les mains je fais des câlins, je donne des bisous je danse avec mon public. J’ai reçu des compliments qui m’ont vraiment touché de la part de mes fans. C’est leur énergie dont je me nourris et qui me permet de leurs donner en retour. Il y a des moments où je n’aime pas être dérangé, j’ai mes humeurs. Je suis assez clairvoyant sur les gens, malgré tout je reste poli puis je disparais pour me préserver. C’est ce qui est bon ! C’est comme ça dans ma vie en général.

– Un dernier mot pour les lecteurs et les diggers ?

Merci d’avoir lu cet article, j’espère que ça vous aura donné envie de faire quelque chose au lieu d’être inactif !

Ed Jus-Ed that is

XX

 

English Version

 

– Hello Mr Mc keithen, could you present yourself?

Bonjour cherie 😉 My artist name is DJ JUS-ED I’m African American and I have been in music since I was born. July 27th 1962

– You have a Jazz background, how did you fall into deep house?

I was introduced to house music in the middle 80’s I was living in Newark New Jersey also from listening to the FM radio stations.

– You’re Half Cape Verdean and Half American, do you think this double background helped you in your musical education?

I think my grandparents and the pressure of being Black / lite skin / and poor, really made me a music lover… sees black folk use music like other people use alcohol. I’ll explain. When we get up we listen to music. When we are working we listen to music… When we celebrate … music. When we praise… God Music. When we die music. Even when we go to kick somebody’s ass…we got music! And most of all when we make Love! You know sex…we have music…The music is how we stay alive in America…It’s how we are able to deal with the pressures of everyday life…In America.

– Your also Christian, Church is also a place where we hear music; as young person, did it also impacted you?

Mmm .. not really I did like one or two songs…but it was classical music. But come to think of it…yes it has affected my production of music I use the strings and such in a lot of my music…not as samples…but I was wondering why I make my best music ! with strings, cords, horns  percussion. Wow tanks another brake through…lol

– You did not start a club life education like most of dj had, what push a child to start djing at 10?

My Mom! I was a very good music selector and I liked hanging out with the grown folks so as long as I keep the music going I got to stay up… I forgot to mention I also Deejay  in church…we used vinyl records that the church produced…

– At that time what were you playing?

I was playing 50’s, 60’s, 70’s, 45’s, Funk, Soul, disco and Rock n’Roll.

– Did the fact to grow up with basement parties, house parties, influenced your vision of the dance floors nowadays?

Of course! These were still the best parties I have ever been to… I could never give you enough words to paint the picture properly. But when people come and to see me play they know! “That DeeJay is the shit!!!” And that’s because they just got a taste of what is in my soul.

– How was the fact to jump from House parties to the real clubs?

Ah…bigger sound…more people…but same mission. And that is to kill it! I have a motto I always say to myself…”I’m may not be the best Deejay in the world…But I’m better than you!” Next difference is traveling. Music has shown me a lot of the world I only dreamed about…I love people…I love food… I love adventure! Lastly I get paid to do this and this is a real blessing!

– What role had Dj Vic Money in your come back as dj? Is he still involved in UQ?

Vic and I are in contact every week he’s my best friend. I just delivered and truck load of firewood to his home…lol. No he’s retired…but lives vicariously through me sometimes. Vic was the beginning of my career opportunity but it wasn’t done as a career move…I just wanted to play. But as I got to meet other people through Vic I got challenged…and inspired. One thing lead to another…gradually thing’s progressed and I saw a little light.

– How the UQ structure was born?

The original concept was to do parties with underground house DJ’S that play underground house music.

– How did you make the transition from House parties to the clublife in the 80’s? In your opinion, how evolved the club scene in the USA from this period to now?

I’m not an expert on this historically but in the 80’s there was a lot going on from all genres’…from a little pool hall to major night club all were jumping! And everyone had money!!! We went out from Wednesday night thru Sunday…right here in Connecticut. Now CT is really quiet…there are a few watering hole doing house-music… I think right now Brooklyn is off the meter… with Club Output leading the pack! I have a residency there and for this first year it has been amazing!

– What did you learn during your break?

Let’s talk plain my DJ name is Jus Ed no more no less. When I came out of retirement…I didn’t want an alter ego…been there did that… My break as you so nicely put it was really me getting fired for coming to deejay in the same clothes that I had on for 2 weeks straight…I was freebasing cocaine and an alcoholic straight up drug addict. The first time I told this in an interview…people were shocked…and a lot more people with abuse problems reached out…some I have been able to help find recovery…in and out of the business.

Look if you search any one’s name on the internet you can find out what they did or who they are…fortunately I know who I am. I have a purpose in this world and I live my life a day at a time…

– It seems now for underground American artists the market is clearly concentrated in Europe, is there some points in America developing and encouraging underground?

It’s like this you have to hit overseas in order to get popular over here. Now I’m starting to gig a little more here in the United States… The vinyl sales have increased here in the states.. It’s coming slowly…see America has to be told what to do…TV / RADIO…WHAT MAKES MONEY this is the difference…the country is media brain washed..

I saw this first hand…my first time going overseas…I watched the news.OMG they told purely the news…in American the news has an opinion…rather than the truth…much like the music…there is an agenda in the mainstream music…and they don’t care if it’s a lie!

– Do you think that easier for young producers to be creative than when you started making music?

No…Same…you either have talent…or you don’t.

– When did you started to produce?

2001

– It seems that even if you’re a successful dj/ Producer and label manager that you’re trying rigorously to avoid any hype. Do you think that people in music should be more entrepreneurs and less on communication?

I am the house hype man! If you ever been to any of my shows you know I interact with the audience…people need permission to be free…and I give it. I like being paid attention to…mostly for my work or my skills as an entertainer. I don’t like hype for the sake of hype…it’s like wanting to sex someone you have dreamed about forever…and now is your moment to conquer!!! And you cum to soon…awww too bad!

I much rather excite! The more excitement you have the bigger the reward is. Now when it comes to music…the music sell’s it’s self…I’m here for the long haul…like Steve Wonder Earth Wind & Fire…I never wanted a big hit…see after the big hit you usually never top that…and only a few artist are still well off as a result of one hit…I’ve spoken to a few personally and I asked how’s it going? And they usually say I’m grateful but I miss it as well…Me I’m in it and though I’m not as big as some of my other artist.. I’m in it and I have great satisfaction to be a part of something much bigger then Jus-Ed.

As an entrepreneur you need to network and you need to socialize. There is a drive one must have for this business and good work ethics. It’s challenging! The only thing better than making some money is being able to say NO…or as the British say…FUCK OFF  or is it PISS OFF eiter one works well for me… Since I own everything I do I don’t have to put up with the politics…but note it took time and mistakes to get in this position…and I still learning and I have to deal from time to time with some politics.

– In the beginning of 2012 UQ was self-distributed it’s a really hard job which is really hard to assume for a label. How did you managed to survive, is it still the case?

Yes still the case! And we Jenifa Mayanja my partner and Label owner of Bu-Mako Records are buzzing along!

– Would you recommend this to a young label manager?

No! You have no contacts you have no knowledge of what the distribution world is like…Distribution world is like gangsters…they run certain parts of the world…very territorial…and though they are not violent…they can fuck you up financially. But they can also send your music into the world with one push of the button. And they can make you a lot of money!

– Lot of people think you’re from NYC but you’re from Connecticut, do you think origins are important you as dj and producer?

For me yes! It’s wasn’t easy for promoters to promote me because I wouldn’t let them say I’m from NYC or Detroit…that’s false advertisement I never joined a gang I never road on someone else name I am an O.G. We stand on our own ground and scrape knuckles to the white meat. It’s that deep… I’m a self-taught man through trial and I’m extremely proud of who I am…and my accomplishments in life I’m very proud to say I’m from Connecticut man, Bridgeport!

– After 12 years of activity in House Music, how do you consider your job and your work condition has evolved?    

I have been credited for helping start the revive of Underground House music here on the East coast…which is true…with the help of the UQ family but that wasn’t my intention…I just wanted to help…and I still am!

– You seem always really positive, is it easy to stay really positive as a dj today? When all people are asking you to give a lot of yourself, how do you manage to stay as positive as you are in clubs, on the social network and maybe in your daily life? 

Yes I believe it’s much better to be positive…let’s look at the alternative DEAD! I could be dead…No it is not easy to be positive…there are still many people who don’t know me as an artist…and they assume I’m like the last artist…and they don’t know it but they insult me by comparing me to artist before…and they say I’m a big fan of your label and I love your music blah blah blah…then I make them shut up by asking one question… which one of my records do you love?! And then they shut the fuck up…and realize I’m not here to have my ego boosted…I’m here to perform…so let’s do sound check. It’s hard to be positive when my tech rider is not fulfilled it seems easier for me to request some drugs and hookers….then to get a pioneer mixer & turntables a mic and some coffee… but this doesn’t happen a whole lot anymore

In the club I think it’s like a concert people paid to come see me…So I perform. People like myself….paid to see their favorite artist…I always think, how lucky I would be if I could just say thank you to my favorite artist! So I do this I go out to the crowd and shake a hand give a hug get a kiss, have a dance! I’ve been told some real uplifting things from my fans and supports! It’s there energy that I’m feeding off of…so I’m able to give this back. There are times were I don’t want to be bothered…I’m very moody…and I’m a vibe being. I read people long before they know it…and though I remain polite…I will disappear…that’s called self-preservation! And it’s good! This how it is in all aspects of my life…

– Would you have a last word for the readers and the househeads?

Thanks for reading this…I hope it has inspired you to do something.. Rather than do nothing!

Ed Jus-Ed That is..

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