Après une première de haute voltige en compagnie de Sadar Bahar, Make It Deep attaque l’épisode n°2 de sa résidence au New Morning, le Sunday Disco Club, ce dimanche 15 décembre. Un rendez-vous groove, soul, funk & disco pour découvrir ou re-découvrir quelques grands DJs et leurs impressionnantes collections personnelles. Et pour cette seconde, ce n’est autre que Red Greg qui officiera pour un extended set. Des places sont à gagner ici !
DJ de DJs : le terme fait référence aux DJ qui, de part leur selecta (surtout) et leurs techniques (parfois), sont appréciés des DJs professionnels, pour qui garder un dancefloor en feu ou distiller une belle vibe ne devrait pas poser de problèmes. Un terme très (trop ?) utilisé, mais qui ne pourrait pas mieux s’appliquer ici : Red Greg, ou DJ Red Greg, est bien un DJ de DJs.
Immense collectionneur de disques – tout ce qui touche à la soul, la disco, rare groove, AOR, house même, des 70’s aux débuts des 80’s est probablement entre ses mains – digger très précis et DJ, donc, Red Greg est derrière des platines depuis le milieu des 80’s. Une longévité qui lui a permis d’assoir une belle collection de disques, forcément, mais aussi une réputation de « meilleur DJ disco en activité ». Une réputation qu’il a forgé à l’ancienne, si l’on peut dire. Non pas sur disques – il en a que très peu au compteur – mais sur scène, à force de dates, de DJ sets et de selecta précise, efficace et érudite.
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Comme les DJs d’un autre temps, pour qui l’art du DJing est un art à part entier, difficile, laborieux parfois, ingrat car intangible, impossible à résumer, codifier, expliquer ou fixer sur disque et qui mérite donc toute notre attention : produire, composer ou remixer des morceaux n’est pas la priorité, tant la recherche des disques et les DJ sets qui en découlent sont importants.
Il a débuté très tôt, à l’âge de 15 ans, peu de temps après avoir découvert l’idée même du mix, d’une mixtape via les compilations Electro du label Street Sounds. « C’est là que le rapprochement avec l’idée de mixer s’est fait, je me suis mis à écouter les mixtapes des soundsystems du coin. », disait-il à Dure Vie. « Je me suis ensuite rapidement mis à acheter des disques, dont certains que je joue encore aujourd’hui. » Les soundsystems du coin, c’est de l’Est de Londres dont il parle : Darren Griffiths est anglais, a grandi à Londres et a baigné très jeune dans toutes sortes de musiques – électroniques d’abord, puis plus soulful. En pleine déflagration house, acid & electro, Griffiths se dirigent doucement vers la disco & la soul, et lance Ebonite, légendaire soirée avec Geraint Edwards aka Louis Heel. « On n’avait pas la moindre idée de la manière dont les fêtes marcheraient, mais Geraint a créé des costumes incroyables pour chaque date et chaque DJ, sous le nom de Louis Heel. », toujours à Dure Vie. « On a fait beaucoup de projections vidéos, et souvent on offrait des pochettes de bonbons, des CDs de mix et des plateaux de shots quand on avait le droit. » Une autre époque, d’autres moeurs – à nous de juger ou d’idéaliser tout cela – mais dont on imagine très bien la bande son : un mélange unique de raretés & de disques d’occasions, d’edits de son cru – il en a fait quelques uns, quand même – et de trouvailles du jour même. À l’image de sa compilation faite en 2011 pour Z Records, le label de Joey Negro, pape s’il en est de l’edit disco, Under The Influence, ou bien l’épisode numéro 2 de la série Altered Soul Experiment en 2015. Des compilations qui font d’une certaine façon références – sans être définitive non plus – à une époque où la disco, le diggin’ de raretés et les rééditions commençaient à trouver un public nouveau. Ces mêmes compilations ont probablement assis, même tardivement, la réputation de Red Greg, tout en le sortant d’un relatif anonymat. Une sorte de reconnaissance pour ce DJ de DJs.
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Entre ses débuts à Londres et sa nouvelle soirée You’re A Melody, à Londres également, plus de 25 années se sont écoulées. Ce qui nous laisse imaginer le nombre de disques joués, de transitions lancées à pleine vitesse & de dancefloors sous le charme : début de réponse ce dimanche, au New Morning.
Make It Deep
Sunday Disco Club
crédit photo : Malte Seidel