Chaque année, nous nous livrons au périlleux exercice du Top des meilleurs disques sortis sur les 12 mois précédemment écoulés. En 2014, nous ferons 4 volumes, celui-ci relate les EPs qu’il ne fallait pas rater.
2014 a été une année riche en événements et marquée par l’engouement toujours plus fort que suscitent les musiques électroniques, que cela se traduise par une profusion de promoteurs, clubs, labels ou d’artistes. Ce fut également l’année du renchérissement musical avec la multiplication des sorties et la guerre à la plus grosse tête d’affiche, avec tous les avantages et inconvénients qu’une telle expansion de la scène engendre. Cela s’est évidemment ressenti dans le rythme de productions. Rien que sur notre territoire, nous ne comptons plus les labels morts-nés, ceux à la cadence lourde et ceux qui font comme bon leur semble. A partir de ce constat, comment classer les sorties que nos rédacteurs ont sélectionnées ?
C’est une question à laquelle nous n’avons pas su répondre : la liste qui suit n’obéit à aucun classement si ce n’est alphabétique, elle a été pondue de façon totalement spontanée par notre équipe et donne un aperçu fidèle de ce qui a tourné dans nos casques ou sur nos platines en 2014. Pour autant, nous ne vous avons pas épargné les classiques (Luke Hess, Dego), ceux que l’on suit depuis longtemps (Antigone, Awanto3) et ceux qui ont été à l’affiche de nos soirées (Dan Shake, John Heckle, Perseus Traxx) car, non, on ne se contente pas du milieu de gamme. 2015, nous voilà !
ANDREA – SPACE FORMA (ILIAN TAPE)
Parmi les jeunes producteurs italiens repérés par la fratrie Zenker, Andrea est le compagnon de studio de Stenny. Les trois tracks de l’EP sont des armes capables de fracasser n’importe quel dancefloor. Généralement, la mise à mal prend effet dès le que le diamant heurte les microsillons.
ANOM VITRUV – NIHIL (TABERNACLE RECORDS)
Nous ne savons pas grand-chose sur Anom Vitruv, sur sa page Facebook un seul mot, “Anomie”. Ce phénomène sociologique caractérisant la disparition du lien social (chez Durkheim par exemple) pourrait en effet bien se plaquer sur sa musique. Celle-ci est en effet hors format et s’affranchit de bien des normes. Cet EP regroupe six morceaux subtilement produits aux ambiances peu rassurantes : l’EP n’est pas extrêmement violent et tous les ingrédients y sont habilement dosés et maitrisés.
ANTIGONE – AS I WALK TO YOU (CONSTRUCT RE-FORM)
Un EP techno très bien produit par un artiste qu’on suit depuis un moment maintenant : Antigone n’en est plus à son coup d’essai, il arrive encore une fois à faire le bon entre-deux mêlant ici bangers dancefloors et titres plus personnels. “Fugitive” et “The Wizard” font très bon effet sur un dancefloor tandis que la beauté singulière de “And When The Sky Was Opened” fait le reste.
Ecouter le Phonocast d’Antigone ici
ANUSHKA – BROKEN CIRCUIT (BROWNSWOOD RECORDS)
L’oreille infaillible de Gilles Peterson ne sera pas passée à côté du duo le plus prometteur de l’année. Lorsque FKA Twigs ou Kelela font la une des plus gros magazines avec un R’n’B froid et aseptisé, Anushka réalise un bon pont entre Jessie Ware et les plus grandes icônes des années 90. Chapeau !
AWANTO 3 – OPEL MANTRA PART. 2 (RUSH HOUR)
Cette année Steven De Peven sortait son album solo. Ce premier long format sortait en trois parties. La deuxième partie comporte quatre morceaux offrant une vue panoramique des multiples facettes du producteur hollandais. “Baile Con Paul”, augmenté de la participation du groupe d’afrobeat Jungle By Night, se distingue considérablement du lot.
Ecouter le podcast de Awanto3
B-BALL JOINTS – DOG IN THE NIGHT 04 (DOG IN THE NIGHT RECORDS)
Morceau découvert sur un podcast de Low Jack chroniqué cet été. Hautement abrasif : le futur ! On suit l’actualité du label avec intérêt de notre côté.
BLACKNECKS – 004 (BLACKNECKS)
Le quatrième EP issu de la collaboration entre MPIA3 et Bleaching Agent à une saveur particulière. Le premier morceau frappe fort mais sonne comme un gag avec des synthétiseurs 8 bits grinçants entonnant des gimmicks disco rincés. Le second morceau est une boucle qui tourne pendant cinq minutes trente. Le troisième morceau est le point culminant de la boutade avec un titre interminable “A Wandering Sense Of Disillusionment Eats The Soul Within This Decomposing Establishment Of Pain And Suffering (Bollocks To The Custard, Where’s The Suet Pudding Edit)” mais une mélodie à base de larsens et de sons distordus à la beauté mélancolique.
BOREAL & LNDCROY – FP-003 (FORBIDDEN PLANET)
Breaker 1 2, plus connu sous le nom de Greg Beato, avait fait beaucoup de bruit l’année précédente en sortant le second EP du label après celui de D’Marc Cantu. En 2014, Boreal et Lndcroy reprennent très bien le flambeau. L’EP comporte trois tracks, trois atmosphères très distinctes mais toutes mettent en avant un quelque chose de particulier. Mention spéciale pour “Canopy Target”.
BRUCE – NOT STOCHASTIC (HESSLE AUDIO)
Le petit dernier de chez Hessle Audio, le mystérieux Bruce, sort en 2014 un EP singulier, au style fouillé. Amateurs de basses et de techno breakée, vous voilà servis ! On ne peut qu’attendre la suite.
CLAP! CLAP! – TAMBACOUNDA EP (BLACK ACRE)
L’italien Clap! Clap! est l’une des sensations de cette année 2014. Ses grooves afro tapent bien comme il faut. Sa production aux accents techno prononcés est des plus fine et cet EP, qui préfigure son premier album, fut certainement un des meilleurs moments musicaux de 2014.
D. – UNTITLED (PROPER’S CULT)
D. pour Derek : ce producteur hollandais baigne dans la scène amstellodamoise depuis un moment maintenant. C’est un passionné de rythmiques complexes et de percussions en tout genre. Les trois tracks de l’EP sont minimaux et épurés mais ils ne manquent pas de complexité. Les rythmiques ainsi que les quelques éléments qui viennent se greffer autour font le job.
DAN SHAKE – 3AM JAZZ CLUB (MAHOGANI MUSIC)
Le talent de Dan Shake est assez remarquable pour que Moodymann l’invite à prendre place dans le catalogue de Mahogani où la green card est pourtant obligatoire. On n’attendait pas moins qu’un disque bien ficelé et une deep house puissante. Une face B aussi bonne que sa face A.
DAPHNI & OWEN PALLETT – TIBERIUS / JULIA EP (JIAOLONG)
Dan Snaith et Owen Pallett sortent cette année une collaboration fort intéressante : de la house aux violons cinglant et aux grooves récréatifs. Une douceur à laquelle on devient facilement accro.
DEGO – NUTS (BLUEBERRY RECORDS)
Un EP de jazz électronique fait par un musicien hors pair : il est plaisant de voir que Dego a su conserver un sens de l’harmonie que peu de producteurs ont aujourd’hui. De la rythmique à la mélodie, le producteur dispose d’une signature unique, et d’ailleurs, l’ancien membre de 4hero fait mouche à presque tous les coups.
DETAILS – THE RIOT ACT / ONE DAY YOU’LL UNDERSTAND (DETAILS SOUND)
Lorsque l’on écoute le disque la première fois, on peut parfois passer à côté de la face B “One Day You’ll Understand” qui s’avère être le clou de l’EP. Le morceau n’est pas violent, simplement très bien pensé. Il appuie suffisamment là ou ça fait mal pour retenir notre attention. Lorsque l’on sort la petite carte postale accompagnant le disque de sa pochette plastique, on peut lire que l’EP n’a malheureusement été pressé qu’à 100 copies. Tristesse.
DJ FETT BURGER & LUCA LOZANO – HANDS OF DOOM (SEX TAGS UFO)
Sex Tags Ufo est un label à l’identité unique et DJ Fett Burger a le don de produire une house trippée avec des métissages variés. Par le passé, les collaborations du producteur norvégien prenaient souvent des tonalités discoïsantes. Dans le cas présent, les deux artistes mettent à contribution la house et le breakbeat. Ça dépote !
Ecouter le podcast de DJ Fett Burger
DK – ALL DAY EVERYDAY (GET THE CURSE)
Parmi les français qui se sont démarqués cette année, un nom nous vient directement à l’esprit : D.K.. Après s’être reclu quelques mois, l’ex-moitié de Darabi a accouché d’un premier EP frôlant la perfection qui embrayait une série sans fautes jusqu’à présent, sous différents alias, sur plusieurs labels et divers formats. 2015 lui appartient.
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EDMX – WICKED DRUMMER EP (SKRUFIX)
Un EP funky aux sonorités électro et aux mélodies très travaillées. Les origines anglo-saxonnes de l’artiste transparaissent de manière assez évidente dans son second morceau. Il est plaisant de constater que certains artistes arrive à toucher du doigt une certaine intemporalité : Edward Upton alias DMX Krew a sorti ses premiers disques il y a vingt ans et il a su conserver son identité.
EOMAC – MONAD XVII (STROBOSCOPIC ARTEFACTS)
Le producteur, moitié de Lakker, sort encore un bel exemple de sa techno hypnotique et étrange sur le prestigieux label de l’italien Lucy. Effet psychotrope garanti.
ESCHATON – ESCHATON EP (TOKEN)
Sorti en janvier dernier sur le label belge Token, cet EP résulte d’un travail de groupe au sommet. Derrière Eschatron se cachent Ancient Method et Orphx. Au travers des quatre morceaux du disque, ils ont réussi à compiler ce pourquoi ils sont appréciés : des jeux de drums violents et atypiques, des sons industriels et des arrangements qui font qu’à chaque écoute l’atmosphère du disque vous fait comprendre un peu mieux ce qu’est l’apocalypse.
FLOATING POINTS – MONTPARNASSE (EGLO RECORDS)
En 2014, Floating Points aura poussé plus loin son label, sa science (il a designé un mixer rotatif et mené diverses expérimentations musicales avec RBMA) et également son travail de producteur : avec Montparnasse, il marque un peu plus son penchant pour la musique de club. C’est fin, propre et mélodique : big up.
FRED P / TERRENCE DIXON – TWO WORLDS (FINALE SESSIONS)
Deux maîtres produisant deux supers tracks sur un label qui en a vu d’autres. Que demande le peuple ?
GRANDBROTHERS – EZRA EP (FILM)
Il y a peu d’information sur Grandbrothers, nous savons uniquement que le ou les artistes ont sorti le premier disque du label Film en février dernier. La façon dont les pianos classiques ont été exploité et traité dans ce premier EP est intéressante. Ce n’est ni putassier ni vulgaire, c’est juste classe.
HEAD HIGH – MEGATRAP (POWER HOUSE)
Signée Shed, ce double EP est dans la droite lignée des précédents Head High et du label Power House, terme qui qualifie bien cette musique racée capable de foutre le feu par un juste emploi des sonorités nineties et d’une rythmique puissante. Violent, efficace, une sortie qu’il ne fallait pas louper.
HODGE & FACTA – SPHERES OF COSTA RICA / VISIONS (TEMPA)
Deux tracks aux sonorités UK avec des basses qui vous tordent l’estomac et sur lesquels on ne peut pas faire grand-chose d’autre qu’onduler discrètement le bassin d’avant en arrière, de bouger la tête de haut en bas et essayer de battre la mesure.
HODGE – MIND GAME (HOTLINE RECORDING)
Et oui, Hodge est une des révélations de l’année 2014. Après plusieurs EP sur Punch Drunk, le jeune producteur de Bristol continue de démontrer son talent avec cet EP sur Hotline. Un must have.
JAY DANIEL – KARMATIC EQUATIONS (WILD OATS)
Si l’an dernier la jeune recrue de Theo Parrish faisait figure de newcomers, cette année aura définitivement été la sienne, notamment grâce à un featuring avec FunkinEven sur Apron et cet excellent mini album paru sur Wild Oats. On attend plus.
JOHN HECKLE – LAID AWAY EP (SCENERY RECORDS)
John Heckle sait cogner là où ça fait mal à grands coups de 707. Pourtant, pas de mal de crâne, juste une envie de faire la teuf ! On remercie Perseus Traxx de venir prêter main-forte au mancunien avec une belle version de “Laid Away”.
KEL – PHYTA (777)
Bel EP du suédois Elias Landberg qui consolide un peu plus la relation Detroit/Stockholm en signant sur le label de Jared Wilson. La moitié de Skudge est habile derrière ses machines, il offre ici trois morceaux très propres qui restent malgré tout chauds et puissants.
KODE9 & THE SPACEAPE – KILLING SEASONS EP (HYPERDUB)
Dernier EP du regretté Space Ape, ces quelques morceaux abrupts tout en étant d’une finesse incomparable terminent (trop tôt) la carrière de ce poète de génie.
LEE GAMBLE – KUANG EP (PAN)
Lee Gamble revient avec un EP d’ambient hypnotique des plus appréciables sur PAN, un des labels à suivre absolument.
LEISURE CONNECTION – JUNGLE DANCING / WAVE RIDING (NO ‘LABEL’)
En janvier, Rush Hour lançait des sorties limitées et anonymes ou presque… La première intitulé ##### -##### avait été brillamment conçue sous la houlette d’Aroy Dee et de Ma Spaventi. On ne sait pas vraiment qui sont Aaron Coyes et Nate Archer, cependant on peut sans aucun doute affirmer que Wave Riding a quelque chose qui tient du magique et du mystère.
LUKE HESS & OMAR S – MOTOWN METHODS (DEEPLABS)
Attention, ceci est un disque de house musclé et dévastateur. La collaboration de Luke Hess et Omar S est du meilleur goût, elle offre deux longs morceaux qui s’apparentent à de véritables voyages : personne ne restera sur sa faim, on vous le promet.
MORPHOLOGY – IDENTITY COMPONENT REMIXES (ZYNTAX MOTORCITY)
Double de remixes de l’excellent Morphology par divers artistes. Electro style ! Il y a à boire et à manger et nous sommes prêts à parier que 2015 sera electro ou ne sera pas.
MR ASSISTER – BALA – REGGAE DRUMS (1-800 DINAUSAURS)
Sur Discogs, Mr Assister est présenté comme le batteur de James Blake. Il a signé un EP sur le label de l’intéressé, ça aurait pu être le batteur de votre grand oncle, il n’empêche que la face A est une énorme claque.
MK – STRIDER (MOJUBA)
L’histoire veut que le morceau originel provienne d’un vieux whitelabel mais peu importe le morceau est incroyable. Le sens de la mélodie de MK est toujours aussi addictif. L’edit de Don Williams fait le reste du boulot en prolongeant le morceau initial bien trop court.
OMAR S – ROMANCING THE STONE! (FXHE RECORDS)
Encore une bombe signée Omar S. Ces dernières années, en plus de son album, l’un des meilleurs producteurs de Detroit a su se montrer généreux et productif en fournissant à son public, toujours plus grand, des EPs de qualité qui disparaissent bien trop vite des bacs à disques. Ne ratez pas les prochains.
ONDO FUDD – COUP D’ETAT (TTT)
Vous connaissez Ondo Fudd sous le nom de Call Super. Un EP dégageant un son d’une puissance et d’une justesse, et surtout une autre sortie réussie sur The Trilogy Tapes.
PALMS TRAX – FOREVER (LOBSTER THEREMIN)
Énormément d’excellentes sorties sur Lobster Theremin cette année, dur de n’en choisir qu’une seule.
PAUL WHITE – RUNNING ON A RAINY DAY (R&S)
Sorti sans crier gare, cet EP fait suite à un excellent album également sorti chez R&S. Non, Paul White n’en était pas à son coup d’essai : grand beatmaker, il multiplie les projets depuis une dizaine d’années. Seulement, il verse du côté obscur de la musique électronique depuis ce nouvel album, “Shaker Notes”. Running On A Rainy Day est composé des tracks finalement non sortis sur l’album, mais se vaut à lui-même.
Chronique intégrale à lire ici
PAULA TEMPLE – DEATHVOX (R&S)
Il y aurait beaucoup à écrire sur Paula Temple et ses sonorités indu, on vous laisse apprécier sa seconde sortie sur le prestigieux R&S. Attention, ça décoiffe une peu…
PERCUSSIONS – BLATAN WATER CANNON / ASCII BOT (TEXT RECORDS)
Grande année pour Text Records, le label de Four Tet, qui y a sorti pas moins de 2 EP sous son pseudonyme Percussions. Quatre morceaux à tendance house possédant un groove indéniable et qui nous ont fait danser tout l’été.
RANDOMER – RESIDENTS (L.I.E.S.)
Parce que “Huh” de Randomer a botté les fesse de tout le monde depuis les premiers extraits jusqu’à aujourd’hui. Ouch, ça fait encore mal.
RAY KEYS – TEMPTATIONS EP (PARKWEST)
Mark Seven est un homme de bon goût et il le prouve une fois de plus avec ce très bon EP. Si “Temptations” est un titre classique de bonne facture, le track “Only You” est une grosse balle, simple et accrocheuse: en un mot, imparable.
RICCARDO – A JOURNEY INTO MYSELF EP (IMPRINTS RECORDS)
Un EP de Deep House bien minimale très bien produit. Les trois tracks de l’EP ont du cachet et se prêtent à différentes ambiances d’after. Les tracks ne durent pas 12 minutes mais comportent toutes ce qu’il faut là ou il faut, ce qui rend le disque plutôt complet.
RICK WADE – SWEET LIFE EP (FINA)
“Sweet Life” est sûrement l’un des morceaux les plus accrocheurs de Rick Wade et “The Chateau” contient un sample de “L’édition spéciale” de Mr Business. À partir de ce moment-là, il n’y a plus grand-chose à ajouter à propos de ce disque.
ROUTE 8 – DRY THOUGHT (LOBSTER THEREMIN)
L’un des meilleurs Lobster Theremin parus cette année avec une ambiance sombre mais très aérienne. Toute l’intensité de l’EP réside dans sa lenteur. Le disque ne dépasse pas les 120 BPM mais on se laisse happer du début à la fin.
SEVEN DAVIS JR – PARTY EP (APRON)
Son premier EP nous avait déjà marqués en 2013, les suivants auront mis la barre encore plus haute. Son travail est original, spontané et addictif. Vivement 2015.
SKEE MASK – SERUM (ILIAN TAPE)
Le label Illian Tape géré par les frères Zenker a su évolué de manère très intelligente cette année. La techno conventionnelle et linéaire à laquelle ils nous avait habitué laisse maintenant place à une techno hybride, syncopée et véritablement moderne… Cet EP en est l’exemple parfait.
STENNY – ETERNAL RESTRICTION (ILIAN TAPE)
Une techno apocalyptique grandiloquente et tapageuse contenant une certaine dose de mélancolie : attention c’est abrasif. Stenny est l’un des jeunes espoirs italiens repéré par les frères Zenker. Parmi les trois tracks, “Boulders” est sûrement la plus touchante.
TAKESHI KOUZUKI – WHIRLWIND (MACADAM MAMBO)
Première des deux sorties de cette année de Takeshi Kouzuki sur le label lyonnais Macadam Mambo qui, d’edits disco en productions acides, définit son identité à l’image de celle de son créateur, c’est-à-dire avec éclectisme et bon goût. Un EP où se profile autant la moite châleur d’une TB-303 ralentie à la vitesse adéquate qu’une house plus énergique et inventive. Comme toujours, les pochettes défoncent.
TARAVAL – STREETWAYS EP (TEXT RECORDS)
Autre découverte sortie chez Four Tet, le jeune new yorkais nous a livré un premier EP house d’une force incontournable. Quatre morceaux bien ciselés qui feraient même bouger les plus statiques.
TÉLÉPHONE – THE OCEAN CALLED EP (RUNNING BACK)
Un EP qui sent bon l’été les coquillages et les crustacés. Ces quatre morceaux de house sont kitsch et aguicheurs mais malgré cela, on maintiendra qu’il est du meilleur effet. Faciles d’accès, les trois originaux, malgré leur fort apport en sucre, ne nous ont toujours pas écoeuré.
THE GODS PLANET – 4 (THE GODS PLANET)
Plus deep que deep, ce disque composé d’un track aquatique de Claudio PRC et Ness et d’une réinterprétation du maître Donato Dozzy n’a peut-être pas marqué les esprits. Cependant, une fois sous hypnose, vous l’écouterez sans fin.
TORN HAWK – QUADRIFOLIO (NO ‘LABEL’)
On savait Torn Hawk talentueux, notre entretien avec lui nous l’a confirmé. Prolifique, il se fiche des calendriers de sortie et sort ce qu’il veut, quand il veut. Ces deux 45 tours sur ce “No ‘label'” rattaché à Rush Hour en sont un bon exemple. Encore une fois, on ne saurait vous le répéter : c’est le futur.
TODD OSBORN – PUT YOUR WEIGHT ON IT (RUNNING BACK)
Todd Osborn… Un nom qui ne vous dit pas forcément quelque chose. Et pourtant, le producteur de Detroit vaut clairement le détour. Digger sa discographie, vous ne serez pas déçus.
VARIOUS – CONTEMPORARY THEORIES (CT-HI)
Cet EP est probablement le meilleur cocktail alliant hip hop, funk, R’n’N et house bien deep. Si peu de gens connaissent le label londonien Ct-Hi, on peut vous garantir que les prochaines sorties seront du même panache que celle-ci. Ici, pas de voix lambda mais une vraie chanteuse, Kae, qui donne tout ce qu’elle a. Que ce soit des rythmes à la limite du Two step et des boom bap qui nous ramènent aux sempiternelles racines hip hop, “Parker Medicine”, “Aeed” et “Turbojazz” font si bien le taff qu’on se laisse transporter !
VARIOUS- OBSRE001 (OBSESSION RECORDINGS)
Quatre morceaux qui posent les bases du label de Yor. Le producteur hambourgeois invite trois artistes à le rejoindre pour ce Various. Au programme, une techno singulière avec une ambiance étrange et pesante tout au long des quatre tracks. La cohérence entre les morceaux est si forte qu’on pourrait croire que toutes les personnes impliquées sur ce disque ont pondu les tracks dans le même studio les uns après les autres.
VADIM SVOBADA – SYNTHÉRAPIE (LUMIÈRE LA NUIT)
Première sortie du label Lumière La Nuit qui offre des jeux de rythmiques intéressants et des synthétiseurs qui rappellent certains pontes américains de l’electro. La pochette et tout le travail autour de l’objet séduisent car la musique est là. Ce disque est surement l’EP le plus intéressant de la discographie de Vadim Svobada.
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VAKULA – BANDURA004 (BANDURA)
On sait désormais qui se cache derrière Bandura : l’éminent producteur ukrainien Vakula. Sorties après sorties, il affirme sa position d’excellence : un producteur qu’on qualifierait volontiers de musicien à part entière et dont l’univers a une saveur retrouvable nul part ailleurs.
THE LEGENDARY 1979 ORCHESTRA – DISCO BUCURESTI (LEGENDARY SOUND RESEARCH)
Un EP de house aux sonorités très chaudes et à la production soignée. Même si l’on ne sait pas vraiment si l’EP illustre bien la disco de Bucarest, l’attention particulière portée sur l’ambiance est plus qu’appréciable. La face B de l’EP montre bien l’habilité du légendaire orchestre à produire de la house accessible et de bonne qualité.
TREVOR DEEP JUNIOR – TAPES EP – NSYDE
Le label de Richard Zepezauer a frappé fort avec cette sortie à mi-chemin entre house et dub par l’énigmatique duo originaire d’Helsinki. Sur les deux faces, Trevor Deep Jr effectue un travail fin et épuré. Les grooves d’ascètes sont assez puissants pour faire bouger un club tout en profondeur et ce avec peu d’éléments, le dernier track reggae dub “Blunted” sort de l’ordinaire et offre une petite pause.
UVB – SECOND LIFE EP (MORD)
Un double 12″ avec huit morceaux bruts de décoffrage : la violence inouïe des morceaux sur les quatre faces vous tapent tout droit dans le plexus solaire. C’est intense, presque gratuit et très bien fait.
