Dans un champ circonscrit à l’île de France et plus si affinité, le Macki résulte de la contraction de deux noms Mamie’s et Cracki. Que ce soit d’un côté ou de l’autre, si l’on pense au “maquis”, la notion de résistance est à exclure ; en revanche celle d’alternative vient rapidement à l’esprit. Du 4 au 6 juillet 2014, les deux collectifs joindront leurs forces pour un festival qui, sur le papier, semble des plus attractifs.
Il est intéressant de voir que les deux collectifs présentent des traits de développement similaires. Parmi les rares structures âgées de plus de 4 ans, dans une ville ou tout le monde commence à s’improviser promoteur, webzine et vendeur de marrons chauds, la valeur ajoutée de ces deux collectifs est liée de manière intrinsèque à leur schéma de développement. Ils ont tous les deux commencé à organiser des évènements hors des clubs. Ils se sont tous les deux développés en grande partie par le bouche à oreille et par une communication intelligente et de bon goût. Ils n’ont eu de cesse de cultiver leurs identités et de se développer hors des réseaux club classique ce qui a fait qu’à chacune de leurs soirées, on ne rencontre pas forcément les profiles que l’on voit de manière récurrente dans les autres évènements.
Même si les deux collectifs se sont institutionnalisés avec le temps, ils ont dans l’ensemble réussi à conserver leurs identités respectives. La collaboration entre les deux entités faisait donc plus que sens. Le résultat est plaisant puisque la plupart du temps, cela a abouti à des évènements aventureux pas forcément parfaits dans leurs exécutions, mais comportant un réel souci de différenciation quant à l’ambiance et au confort du public avec une programmation particulière.
Suite à cette comparaison succincte, les points de convergence des deux collectifs résident essentiellement dans l’affection des musiques soulful ainsi que dans un état d’esprit DIY (Do It Yourself). Ce dernier aspect est sans aucun doute ce qui insuffle la convivialité, l’aspect humain là où l’art de la fête a tendance à se standardiser à outrance. Côté ambiance, cela laisse présager un festival à taille humaine avec de beaux moments en perspectives. Durant les trois jours se mêleront groupes et DJ’s, ce qui donne une autre dimension au festival.
En effet, le festival s’échafaude en 3 temps avec pour ligne directrice les bords de Seine puisque l’ouverture se tiendra sur le toit de l’Institut de la mode et du Design puis deux jours de festivités suivront dans un espace aménagé sur les rives du parc de Carrière-sur-Seine.
Les Docks – Cité de la Mode et du Design © JAKOB + MACFARLANE Tous droits réservés
Côté programmation, on y retrouve du hip hop avec Lords Of The Underground ou Reijie Snow, de la pop avec des groupes tels qu’Isaac Delusion ou Blue Hawai puis on migrera vers des programmations plus club avec des entre-deux soul à l’instar du live band de Fatima and the Eglo Live Band et d’autres noms plus exotiques avec Alma Negra du label Sofrito ou encore Antal, l’éminence grise derrière Kindred Spirit et Rush Hour. Côté club, le festival se démarque en invitant les trois mousquetaires composés des deux nouveaux porte-drapeaux de la Motor City, Kyle Hall et Jay Daniel ainsi que de l’anglais Funkineven. Le Mackie fait également la part belle à la disco avec les légendes américaines Rahaan, Daniel Wang et Al Kent. Cependant la perle du line-up, c’est probablement d’avoir ressorti de nulle part la légende anglaise Schatrax. Le line-up suinte la diversité, s’accorde parfaitement à une programmation estivale et retranscrit fidèlement l’ADN des deux entités. On vous incite fortement à y faire un tour.
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