Theo Parrish est certainement l’un des DJ les plus iconiques de la house. En effet, en l’espace d’une vingtaine d’années, il a su s’imposer comme un des maîtres du genre au travers de projets divers, notamment son label, Sound Signature. Sa vision a su se nourrir de nombreux éléments et ses sets sont réputés des plus intenses, mêlant ses influences et un sens du rythme redoutable. Tout cela est parfaitement synthétisé dans ses productions personnelles, qu’il égrène sur des labels de renoms tels que Peacefrog Records, Submerge et bien sûr sa propre écurie, Sound Signature. Mais qui est vraiment Theo Parrish ?

*Article sponsorisé par Free Your Funk

Theo Parrish voit le jour en 1972 à Washington puis grandit à Chicago où il se passionne pour les grandes figures du jazz et de la soul comme Miles Davis ou Stevie Wonder, qu’écoutent ses parents. A 12 ans, il demande une radio pour Noël, cette expérience fut déterminante. Il écoute WBMX avec avidité, station qui passe alors abondamment la house locale. C’est alors qu’il commence à mixer et passe ses weekends chez Import Records pour retrouver les disques qu’il a entendu à la radio. Autour de ses 15 ans, il assiste a des soirées où mixent de grands DJs house comme Lil Louis ou Ron Hardy, ce qui le fait définitivement basculer dans cette culture. Il est également marqué par les productions de Larry Heard à cette époque. Il fait ses premières armes de DJ lors de soirées entre amis où se côtoient les voisins du quartier. Le jeune Theo poursuit ses études d’art à l’académie des arts de Chicago puis au Kansas City Art Institute, où il étudie d’abord la peinture avant de s’orienter en sculpture puis en performance sonore. Il crée des collages à partir d’instrumentations, de boucles enregistrées et de samples vocaux. C’est à cette époque qu’il commence à s’intéresser à la production de musique électronique. A la fin de ses études, il emménage à Detroit où il rencontre des producteurs tels que Kenny Dixon Jr ou Rick Wilhite avec qui il fonde le label Three Chairs et sort un maxi en 1997. Mais sa première sortie date de 1996, il s’agit d’un 3 titres intitulé Baby Steps pour le label Elevate.

Dans le même temps il se lance dans la création de son propre label, Sound Signature. Sound Signature s’impose très vite comme une référence dans le paysage House mondial. Parrish y sort ses projets les plus fous ainsi que ceux de quelques uns de ses contemporains des plus prestigieux comme le mystérieux Warren Harris (aka Hannah), Marcellus Pittman, Omar S, Byron The Aquarius ou encore Kaidi Tatham, pour ne citer qu’eux. Il en profite également pour rééditer son premier EP en 2004. En plus de 20 ans d’existence, le label a sorti plus d’une centaine de disques (133 pour être exact) et fait figure d’incontournable de la House.

Courant 2002, l’infatigable producteur de Detroit crée également un sous label, Ugly Edits, sur lequel il sort exclusivement des edits de morceaux soul, funk et jazz. Son premier disque majeur est l’album First Floor qui parait en 1998 chez Peacefrog Records. On y retrouve le coeur de son univers, de la deep house teintée de jazz. Parrish est désormais sur le devant de la scène et commence à mixer aux côtés de Moodyman et d’autres DJs de Detroit. Il se fait rapidement une réputation, par ses sélections pointues et son style brut de décoffrage. Il sort nombre de maxis sur son label ainsi qu’un second album, Parallel Dimensions en 2000. Il y démontre une aisance rythmique impressionnante, mélangeant percussions africaines, claviers jazz, vocaux éthérés et soulful, dans un style résolument house proche de certain travaux de Mr Finger. Il collabore par la suite avec des figures de la house telles que Marcellus Pittman, Warren Harris (aka Hanna)  et un ensemble de musiciens jazz. Le projet s’appelle The Rotating Assembly et accouche de quelques maxis et d’un album en 2004, Natural Aspirations sur Sound Signature. Parrish y développe son amour des grooves jazz et soul de façon plus élaborée. En 2007, il sort un autre album solo, Sound Signature Vol 1, électronique et brut, toujours avec une touche de jazz, démontrant des qualités uniques en son genre au niveau du sampling et des constructions. Il continue a mixer, plus seulement à Detroit mais dans le monde entier désormais, où il est reconnu comme un des meilleurs DJ house de sa génération. Il joue paradoxalement peu de house dans ses sets, préférant des sélections plus éclectiques et sauvages, assemblées d’une main de maître. Ses sets sont souvent imprévisibles mais avec l’assurance que le groove sera bel et bien au rendez vous et fera vivre une expérience des plus intenses. En 2010, le producteur sort son quatrième album sous son propre nom. Intitulé Sketches, le disque synthétise et pousse encore plus loin ses influences jazz, soul, breakbeat avec le concours d’un nombre impressionnant de collaborateurs parmi lesquels Larry Mizell, Dumminie Deporres, IG Culture et son groupe Rotary Assembly. Le tout est bien évidemment taillé pour les dance floors dans la tradition des classiques house et electro de Detroit.

American Intelligence, son dernier album en date, sorti en 2014, est un hommage à la house et à la techno de Detroit, focalisé sur le groove et des atmosphères progressives. La musique est ici pensée pour le live, et tout est composé par Parrish lui même. On peut même y entendre sa voix. Peu de samples donc, et une approche similaire à celle de son projet Rotating Assembly, mettant l’accent sur la musicalité avec une approche de la composition plus formelle. On y retrouve ses collaborateurs de longue date Marcellus Pittman et Duminie Deporres. Centré sur le rythme et les percussions, le disque possède tout de même une multiplicité d’atmosphères et de mélodies, parfois complexes, avec des lignes de guitares ou de synthés donnant une réelle profondeur à l’ensemble.

Theo Parrish défend une esthétique résolument ancrée dans l’héritage de la black music américaine, et se revendique comme un ardent défenseur du vinyle et du DJing des premières heures. Assez dubitatif quand à l’apport du digital dans la musique ces dernières années, il n’en reste pas moins très moderne dans son approche de la composition et de la performance. Adepte de la spontanéité et d’une vision de la musique ouverte sur le monde, presque spirituelle, il se montre plus optimiste que jamais et prêt à en découdre sur le dance floor à la moindre occasion. Ses DJ sets sont le reflet de sa philosophie, où l’idée de l’instant présent, du feeling et de la communication avec le public est centrale. Comme il le dit lui même dans un entretien accordé à Red Bull en 2014 : “Il ne s’agit pas d’être capable de mixer ce qui est tendance de façon cool ou être capable de mixer 2 disques correctement. Qui s’en soucie ? Tu peux entraîner un singe à jouer 2 disques correctement. Mais est-ce que tu peux créer une histoire ? (…) Tu dois convertir les gens à ce que tu fais”. C’est sans doute ce qui fait la spécificité et la force de Theo Parrish sur un dance floor. Il raconte une histoire plus qu’il ne cherche à faire danser les gens sur des son à la mode ou que l’on pourrait attendre d’un DJ house. Son approche sans concession a pu être sujet à controverse, mais il demeure indéniable qu’un set de Theo Parrish est une expérience en soi, qui ne peut laisser indifférent.

Free Your Funk et JAW Family invitent Theo Parrish à La Bellevilloise pour une de ses dernières soirées de la saison ! Le producteur de Detroit ne jouera pas un seul morceau de musique électronique et se concentrera exclusivement sur son répertoire soul, jazz, funk, boogie, disco voire hip hop selon son humeur… A cette occasion, Waxist – bien connu de nos services – montera à la capitale faire tourner ses disques dans le club de La Bellevilloise.

Ceux qui suivent déjà Theo Parrish savent à quel point ses sets dans la capitale sont rares. Et les parisiens sont conscients que les dimanches de ce calibre ne sont pas légions… Pour plus d’infos, rendez-vous ici :

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