La question qui se pose aujourd’hui n’est plus de savoir qui connaît cette grande silhouette dégingandée, mais plus qui ne la connaît pas. Grand Kabyle au teint pâle, aux bouclettes brunes et au sourire enfantin, Mouloud est un homme clé dans le microcosme parisien des musiques électroniques. Il a travaillé avec les collectifs les plus prestigieux de Paris, quand il ne travaille pas sur certains festivals français. Il a organisé un certain nombre de soirées et ce n’est pas le genre de profil qui rassure dans ce monde hostile qu’est celui du spectacle vivant. Toutes ces qualités font certes de Mouloud quelqu’un d’admirable, mais c’est également quelqu’un de passionné. Depuis quelques mois, il est plaisant de constater qu’à l’initiative de quelques promoteurs et clubs bien informés et sous la tutelle de certains artistes bienveillants, on a vu son nom apparaître sur certaines programmations. En décembre 2013, accompagné de son compagnon d’arme Le Loup, il lançait la soirée Circles en invitant Barbara Preisinger, Craig Richards, ou encore Seuil pour son nouveau live. Le mois dernier nous sommes allés lui poser quelques questions dans le sous-sol d’un studio parisien. L’occasion d’en savoir un peu plus avant la prochaine soirée Circle au Badaboum ce vendredi 26 juin.
-Bonjour, peux-tu te présenter?.
Je m’appelle Mouloud Ourabah, mais quand je mixe c’est juste Mouloud. Je suis d’origine algérienne, kabyle plus précisément. Je suis arrivé à paris vers mes 5 ans. Aujourd’hui, j’ai pas mal d’activités différentes. Je suis stage manager lors des événements liés à Concrete et au Weather Festival. Dans cette industrie et à Paris, je suis connu pour mon travail effectué auprès de nombreux promoteurs, cependant, j’essaye de me consacrer de plus en plus à la musique, de perfectionner mon mix et de découvrir l’art de la production.
– Ça fait un petit moment que tu es un oiseau de nuit, quand est-ce que tout ça a commencé ?
En 2006, j’ai commencé à travailler pour le défunt Clark, c’était un super magazine qui parlait de street culture, de graphisme, de mode, de peinture et de musique. Je n’étais pas scolarisé, je suis passé par une maison de jeune et par le plus grand des hasards, j’ai réussi à choper un stage là bas. J’ai eu une première convention d’un premier mois, puis ils m’ont prolongé d’un second mois, et finalement, j’ai pris part à la rédaction du magazine, puis j’ai été assistant du rédacteur-chef. J’ai pu me spécialiser dans les musiques électroniques à cette époque. Justice venait d’émerger avec toutes les premières têtes de la French 2.0 : Institubes, Ed Bangers, Boys Noize. De l’autre côté, c’était l’âge d’or de Minus et de la minimale.
De l’autre côté de la rue, il y avait les bureaux de We Love Art, j’ai eu l’opportunité de faire connaissance avec leurs équipes. En 2009, j’ai quitté Clark puis j’ai travaillé çà et là pour We Love, puis j’ai fait un tour d’Europe en bus avec le crew Born To Film dont l’un des membres était le photographe Matthieu Danet plus connu sous le nom de Matthieu César. Le documentaire n’est jamais sorti. Il était censé parler de la génération d’artistes électroniques 2.0. On avait rencontré Étienne de Crecy, le batteur de Sepultura dans le cadre de son projet Mixhell, Justice, Birdy Nam Nam, mais rien n’avait été fini.
Avec We Love Art, je faisais partie de l’équipe de production d’événement, j’étais du côté technique, j’ai énormément appris. J’ai également travaillé avec le Social Club à sa belle époque et avec le crew Get The Curse. En fait, à force de me voir fourré au Social Club pour faire mes interviews, Micky (Gerson) se posait des questions. Il trouvait étrange de voir un mec qui vient aux soirées Get The Curse, qui kiffait les soirées minimales, mais qui venait toujours interviewer les gens de la scène 2.0. Finalement, nous sommes devenus amis et grâce à lui, j’ai rencontré Clément Meyer qui est maintenant Directeur Artistique chez We Love. J’ai intégré le collectif Get The Curse avec qui j’ai partagé beaucoup de bons moments. J’ai également fait de l’accueil artiste pour le Social Club.J’avais assez de connaissance technique et assez de connaissance sur la scène pour accueillir les artistes, c’est-à-dire discuter avec eux et les installer convenablement.
Pour mon travail à Concrete, je connaissais Pete et Brice avec qui je festoyais déjà depuis quelque temps. Lorsqu’ils ont fait les Twisted, je suis venu à la seconde qui inaugurait la barge Quai de la râpée. J’étais là en tant qu’invité, mais j’ai aidé gratuitement lors du premier événement. Ça s’est bien passé, il y a eu la seconde Twisted puis Concrete s’est développé.
– Donc tu baignes dans l’industrie des musiques électroniques depuis un petit moment, mais qu’est-ce qui t’a poussé à utiliser tes disques ?
Au début, je pensais que c’était trop compliqué pour moi, j’avais essayé quelques fois et ça m’avait vite lassé. Mes premiers disques j’ai dû les pousser chez Clément Meyer et Marcelo Cura. Marcelo m’avait proposé suite à notre rencontre à Timewarp de venir m’entraîner chez lui. C’était super cool de sa part, car on vient d’univers très différents et il m’a ouvert sa porte à quelques stations de métro de chez moi. Clément aussi m’a laissé m’entrainer durant quelques après-midi chez lui, mais je ne pouvais pas m’entraîner chez moi, car je n’avais pas de platines.
Pour mon anniversaire, ma copine de l’époque avait organisé une collecte pour racheter les MK2 d’un ami qui ne les utilisait plus. Finalement, il me les a donnés sans jamais voir la couleur l’argent qui devait lui revenir. J’ai pu commencer à m’entrainer régulièrement. Mais je n’avais pas beaucoup de disques donc j’utilisais Serato avec des MP3 de mauvaise qualité.
Lorsque Dyed Soundorom est parti s’installer à Berlin, il m avait sous loué un appartement rempli de vinyle à Paris, du sol au plafond, je pouvais digger autant que je voulais. C’est là que j’ai vraiment commencé à approfondir mes connaissances de la house, mais c’était après mes premières dates.
Je me souviens que pour ma première date, Micky m’avait fait faire le warm up de Mayan Nidam. Laetitia (Katapult) m’avait prêté plein de disques que je n’avais pas à l’époque. À cette première date, je n’avais pas d’ordinateur ni de CD et c’était mon premier contact avec le public. J’étais paralysé par le trac. Je jouais la montre attendant que le set de Mayaan Nidam commence. Arrivé à son tour, elle m’a dit de continuer un peu, car il n’y avait encore personne, en bon débutant je n’avais pas pris assez de disques et je flippais beaucoup. Je lui ai dit que je préférais arrêter mon set là. Elle m’a regardé du haut de ses 1m50 et elle m’a dit :« Tu te fous de la gueule de qui ? T’as choisi de jouer donc si t’as des couilles tu continues et tu fais les choses jusqu’au bout. » Ça m’a bien calmé et j’ai continué.
Par la suite, j’ai joué à la Sundae grâce à Céline puis Lowris m’a invité pour sa fête près de St Michel. J’ai pas mal d’amis qui m’ont mis le pied à l’étrier et c’était vraiment cool. Lorsque je travaillais au Malibv avec Céline et Giorgio, ils m’ont proposé d’avoir une résidence au Malibv ou j’avais carte blanche. J’avais appelé ma soirée Boiling Room parce que j’utilisais toujours l’adjectif « bouillant » (expression reprise depuis peu par We Love pour leur hashtag) dans mes phrases et pour tourner en dérision les événements de certains promoteurs anglais. J’invitais des artistes dont je suis proche et que je respecte : Yakine, Varoslav, Seuil, Le Loup, Djebali, Molly, Lowris, Lamache, Greg Brockmann… Ça m’a bien poussé à travailler ma technique et ma sélection, car au début je me chiais dessus rien qu’à l’idée de jouer avec eux.
– Aujourd’hui, tous les gens avec qui tu as travaillé depuis le début ont des activités dans cette industrie. Certains ont pris des directions différentes de la tienne. De quel œil vois-tu cette évolution?
Je trouve ça plaisant, car tu ne peux pas avoir éternellement cette vision enfantine qui dit : « On sera ensemble toute la vie, on fera la même chose et tout se passera bien ». C’est bien que chacun s’émancipe et puisse s’épanouir sur des tâches des fonctions et discipline qui correspond à chacun. Je pense avoir gardé beaucoup de gens autour de moi. Il y a des gens avec qui je ne travaille pas par choix musicaux ou par mentalité, mais ça me fait toujours plaisir de les côtoyer.
Par exemple Clément (Meyer), je le vois une fois par an, mais à chaque fois que je le vois, on rigole, on se fait un super diner et on se chambre, c’est bon enfant. Je n’aime pas forcément la musique de tout le monde et je ne m’en cache pas, mais il ne faut pas oublier que l’on est amis avec des êtres humains, pas avec des pages Discogs.
– Penses-tu qu’être stage manager à Concrete t’ait aidé dans le fait d’être DJ ?
C’est une chance, je peux écouter et observer 6 DJ’s par dimanche et 3 DJ’s par soirées. Je vois les disques qu’ils jouent, leur manière de jouer, leur approche du public. Le piège c’est d’essayer d’imiter les autres en regardant. Beaucoup de gens ont tendance à croire qu’il faut tout acheter lorsqu’ils ont réussi à chopper les track ID de leurs DJ’s favoris, mais il faut vraiment se trouver sa propre collection. Je pense qu’il faut juste s’inspirer. Je ne pense pas non plus que j’aurais progressé si je ne m’étais entrainé que tout seul en restant en vase clos dans ma chambre sans parler à personne et sans écouter quoi que ce soit.
– Tu mixerais probablement toujours du Minus…
Je n’ai que deux disques, un de Baby Ford et un Dj Minx. J’ai toujours aimé la minimale, car j’étais un grand fan de Perlon, de l’esthétique du label et du son, mais je suis quelqu’un qui absorbe beaucoup et c’est ce qui me permet de progresser.
– Le fait de passer autant de temps dans un club ça aurait pu t’écoeurer…
Mieux vaut prendre les choses du bon côté, j’ai une place privilégiée dans ce club. Je fais mon travail, mais j’ai la chance de le faire avec mes amis. Il n’y a rien de lourd, ça aurait pu me décourager, mais tout le monde a besoin de manger et avec deux à trois jours de travail par semaine ainsi que de la flexibilité pour gérer mes dates, je n’ai pas à me plaindre.
À certains moments ça peut être décourageant, car dans le fond toute personne ayant la prétention d’être DJ aimerait bien avoir une situation avec cette activité. J’ai 33 ans et j’ai le temps. Je suis heureux dans ce que je fais. J’aurais peut-être pu utiliser ce travail-là de manière plus carriériste et je ne serais peut-être pas dans mon booth aujourd’hui, mais ce n’est pas la vision que j’ai du travail. Je n’ai pas vraiment d’ego ou de problème de reconnaissance. Pour l’instant je suis bien à ma place et à mon niveau.
– Avant de lancer cette résidence au Badaboum avec Le Loup, tu faisais partie des organisateurs des soirées Absent. Peux-tu nous en dire plus ?
Le projet n’est pas mort, il est en jachère. Le projet regroupait Pete, Mehdi DLP et moi. Le but était de faire des line-up pointus de minimale, mais nous nous sommes cassés la figure. Nous voyions trop grand en prenant des endroits qui n’étaient pas à notre mesure. Nous pensions qu’avec l’influence de Concrete, nous allions pouvoir en profiter pour monter notre projet, on était assez naïf. Nous avons fait trois événements dont deux au Trabendo et un au Pigalion. Le projet a été lancé trop tôt et de manière trop précipitée. Nous avons eu des dettes à éponger puis même pour le moral ce n’était pas facile.
L’identité d’une fête passe par l’identité musicale, l’identité visuelle, mais aussi par le lieu. À l’heure actuelle, je ne vois pas dans quel club je pourrais faire un tel événement. J’ai déjà un projet avec Le Loup au Badaboum pour les soirées Circle et je travaille à Concrete. Ça ne ferait pas sens d’aller dans un n-ième club pour l’instant. Cependant, on veut relancer ce projet-là et je pense que maintenant je jouerai dedans.
Après l’organisation de soirée, c’est un vrai travail, ce n’est pas rigolo. J’ai un tempérament qui fait que je tiens à avoir un œil sur tout même sur mes collègues donc ce n’est pas nécessairement bon pour l’organisation. Je stresse beaucoup et je veux tout savoir, donc je pense que je laisserai aux autres plus de tâches. Je ne suis peut-être pas fait pour ça.
J’aimerai bien que ça reprenne à l’automne. Je pense qu’avec le développement de Concrete, nous avons gagné en maturité et dans la manière d’aborder et de présenter le projet. Maintenant que nous nous sommes mangé la réalité en pleine face, je pense qu’on sera loin de l’euphorie et la naïveté des débuts du projet et plus dans une approche pragmatique. On ne refera pas les mêmes erreurs de casting et d’organisation. Je pense qu’on fera jouer plus de Parisiens.
– T’as un intérêt prononcé pour la scène minimale, mais c’est une scène extrêmement figée. La scène ne semble pas avoir véritablement évolué depuis plus de dix ans.
Le problème c’est surtout de ne pas s’enfermer là dedans, c’est le cas de beaucoup de DJ’s roumains par exemple, ça a été mon cas à un moment. De toute façon toutes les places sont prises sur cette scène-là. Là-haut, il y a le Roi-Soleil, Ricardo (Villalobos), puis quelques têtes telles que les tauliers d’Arpiar et Zip peut-être. Mais encore, Zip, c’est le patron d’un label qui a le plus façonné le genre et pourtant il joue beaucoup plus de house, il ne joue pas de minimale. Les références sont là et ne sont pas près de bouger.
– Avec tous les artistes que t’as vu défiler et ton parcours qui commence à la French Touch 2.0, qu’est-ce qui t’a attiré vers cette scène-là ?
Initialement, je viens du métal et du rock pas de la musique électronique. Je ne pourrais pas t’expliquer le cheminement logique vers la house et la minimale, mais tout ce que je sais c’est que ça swingue et ce sont des musiques hypnotiques. J’ai toujours écouté plein de styles musicaux en même temps, mais je ne pourrais pas mettre le doit sur les facteurs qui m’ont orienté sur cette musique en tant que DJ et fêtard. Je pense que c’est probablement l’enjeu de faire beaucoup avec peu d’éléments.
Si je dois parler de label ou d’artistes, pour moi il y a des morceaux qui s’apparentent à des formes modernes de Jazz. Akufen ou Dimbiman ça ne sonne pas nécessairement droit, ça te prend à rebrousse-poil, pour l’époque c’était original et aujourd’hui encore on peut danser dessus seul ou en groupe, je peux écouter cette musique chez moi également.
– Quelle a été l’impulsion des soirées Circles ?
Léo (Le Loup) est un ami de longue date. Grâce à lui j’ai vraiment pu approfondir mes connaissances en house. J’ai énormément appris de lui. Il a toujours été avec moi, il m’a toujours guidé, il a un rôle très important dans ma construction musicale au même titre que Seuil ou que Dyed. Le Loup a toujours été droit dans ses choix musicaux, il a toujours fait les choses dans le bon ordre et avec intégrité. On traine tout le temps ensemble, donc l’idée d’organiser quelque chose ensemble est venue naturellement.
Un jour à Syncrophone, le gérant du Badaboum est arrivé et m’a dit que la scène Bastille faisait peau neuve pour devenir le club qu’il est aujourd’hui. On a discuté du projet avec Lola Ed et ça s’est lancé. C’est la concrétisation d’une belle amitié.
– Comment se positionne ta soirée ?
Honnêtement, je ne parlerai pas de positionnement. On se fait plaisir sur les line-up, on fait jouer des copains très proches comme des artistes que l’on admire. Ça reste un projet entre amis. Barbara Preisinger ça nous faisait extrêmement plaisir de la faire jouer, Craig Richard c’est un DJ hors du commun qui vient peu à Paris. L’idée pour nous est de faire jouer des gens qui sont intéressants musicalement.
Par exemple, si tu prends Yoneko, c’est un talent peu connu qu’on était ravi de présenter à notre public. Je pense que le but premier, c’est de faire découvrir et de se faire plaisir. Dan, Shonky ou Dyed, ce ne sont pas des artistes qui ont besoin de promotion, mais ce sont de bons DJ’s. Seuil, on était ravi de présenter son live en exclusivité. On invite généralement des gens que l’on connaît déjà. C’est la concrétisation d’une amitié, mais également de plein de super rencontres. On ne fait pas d’échange de booking ou quoi que ce soit d’intéressé. On fait juste notre fête de la manière la plus simple et la plus sincère possible.
– Le Loup semble vraiment être une soupape pour toi, comme Seuil semble l’avoir été pour lui.
Ça, je pense que c’est à lui qu’il faut poser la question même s’il est vrai que le projet Hold Youth fonctionne bien grâce à l’émulation qu’il y a entre Alexis et Léo. Léo est un soutien énorme pour moi, il a été quasiment tous mes gigs. Lors de ma première date au Social Club, il était à côté de moi. Il m’a pas mal guidé. On a juste 5 ans de différences, mais il n’y a aucune histoire d’âge ou d’égo avec lui. C’est un repère pour moi, je lui pose des questions, je sais que ce ne sont pas des paroles dans le vide. Avec Alexis c’est pareil, ils sont là quand j’ai besoin d’eux ou quand j’ai une baisse de moral. Ils me font persévérer.
– Est-ce important pour toi d’avancer en groupe ?
Oui c’est important pour moi, cependant c’est aussi important de ne pas se faire bouffer par le collectif et d’avoir sa propre vision. Dans mon cas la question ne se pose pas. Aujourd’hui, je ne vois pas qui avance sans équipe ? La cohésion elle prend lorsqu’il y a de l’échange.
Généralement dans la vie il faut savoir bien s’entourer de gens de confiance et de gens honnêtes et compétents. Seuil quand je le vois travailler son live pendant 3 mois du matin au soir ça force l’admiration et le respect, ce n’est pas pour autant que je veux qu’on me prenne par la main et qu’on me mâche tout le boulot. En revanche j’adore quand il m’explique comment faire marcher certaines machines.
– Pourquoi vouloir commencer la production ?
J’avais des idées en tête puis j’ai ressenti l’envie de produire de la musique que j’avais envie d’écouter pour pouvoir le partager avec des gens. Je n’ai pas envie de sortir quelque chose pour sortir quelque chose, c’est plus une envie de me mettre au défi. Si ça se trouve, ce n’est pas fait pour moi, mais je veux d’abord essayer, comprendre et expérimenter. De toute façon ce n’est pas du jour au lendemain que l’on devient producteur. Il y a des jours, j’ai envie de jeter l’ordinateur parce que ça me gave profondément.
– Maintenant que tu ne peux plus faire la fête à Paris, où est-ce que tu vas ?
Lorsque je ne travaille pas, je ne fais pas beaucoup la fête. S’il n’y a pas de Concrete et qu’il y a une Sundae le dimanche j’ai tendance à faire un tour sur le quai de la Rapée voir les copains. À Paris sinon je ne bouge pas trop. Depuis peu, j’ai eu l’opportunité de voyager à Londres, j’ai pu faire la fête chez les amis d’Half Baked, c’était vraiment génial, ça part dans tous les sens. En Allemagne, je vais généralement à Berlin pour acheter mes disques. À l’occasion, je me fais un Panorama Bar ou un Club Der Visionaere. J’ai un super souvenir du Dekmantel Festival, l’espace est incroyable, la sélection est léchée et là je m’amuse. J’ai plus trop envie de m’enfermer dans un hangar pour 16 heures d’affilées si ce n’est pas pour travailler. Sinon, je suis plutôt calme.
– Un dernier mot ?
J’ai eu de la chance dans mon parcours de faire énormément de rencontres, de Clark à Circles, j’ai travaillé avec beaucoup de personnes comme We Love, Get The Curse avec Clement et micky, Concrete avec Brice et Pete, les Katapult, Lowris, Dyed (Soundorom), Seuil, Le Loup. . Tous ces gens-là ont marqué mon parcours et m’ont beaucoup apporté. J’essaye de leur rendre du mieux que je peux et selon les affinités et les opportunités. Je suis heureux d’avoir croisé tous ces gens-là sur mon parcours. Je me dis que je suis assez chanceux !