Cela commence sur un riff de guitare saturé et cela finit dans un grondement drone : Début, le premier album de December embrasse toutes les esthétiques chères à son auteur : musiques industrielles, frontales, qui s’écoutent de préférence la nuit.

Pardonnez la référence, mais une image m’est venue dès la première seconde de « Text Me When You Get Home », titre d’ouverture de l’album. Sur ce riff de guitare complètement inattendu qui nous surgit en plein visage, une image ou plutôt plusieurs images me sont venues ; celles qui parsèment la filmographie de Quentin Tarantino, Inglorious Basterds en tête. Un riff pour présenter l’un des protagonistes de l’histoire, un riff qui coupe une scène en deux pour mieux arrêter le temps. Un insert de guitare fort, percutant, qui annonce la suite : l’énergie, la violence parfois et une certaine idée de la transgression. 

Je ne suis pas certain que Tomas, DJ et producteur derrière l’alias December avait cette « référence » en tête en composant ce premier long format. Tout revient à la puissance évocatrice et cinématographique de sa musique, et je suis sûr qu’il m’excusera pour cet écart. Dès le début de Début, un riff de guitare donc, pour annoncer la suite ; ceci n’est pas un album de musiques électroniques comme les autres, et il faudra s’attendre à de chemins de traverses. Qui sont, dans le désordre : EBM, techno industrielle, punk, IDM et ambient. Et tout ce qu’il existe dans les méandres de ces courants musicaux, entre et tout autour. December emprunte les motifs punk sur une slow-électro rugueuse, calque son ambient sur un drone inquiétant et s’amuse avec des pulsations techno asymétriques et des synthés criards. Début conjugue beaucoup de choses, sans y perdre son âme si l’on était tenté de la percer à jour. Il faudra pour cela plusieurs écoutes, et pas nécessairement à fort volume pour pénétrer entièrement dans sa nuit ; les musiques brutes s’écoutent aussi à bas bruit. Une fois l’œil accoutumé à la pénombre, tout devient plus aisé et le riff de guitare, familier et cajoleur. Le Début d’une belle amitié. 

December, Début
Death & Leisure