La dernière fois que l’on avait vu DJ Python dans ces lignes, c’était lors de notre best-of 2020 ; son Mas Amable nous avait troublé et émerveillé durant ces longues semaines de cloisonnement physique, et émotionnel. Comment faire autant, avec si peu ? Comment, avec quelques riddims anémiques, des infrabasses calibrées pour nos lombaires et des boucles hypnotiques et simplistes, arriver à nous toucher ? Une question comme une autre nous diriez-vous, que l’on se repose tout au long de ce Club Sentimientos vol.2.
Une formule proche sans être identique à la précédente, trois titres bien distincts au lieu d’un flot presque continu. DJ Python change de direction avec le même résultat, en tout cas sur nous : nous envelopper totalement par ses constructions rythmes lentement addictives. Nouveautés ici, les nappes de claviers qui, de seconde en seconde, deviennent des mélopées, presque des mélodies à part entière. Quelque chose manque et l’on n’y est pas tout à fait pour en chuchoter le refrain, mais ces notes accrochent nos oreilles. Un entre-deux flottant, gazeux, personnifié par des synthés aériens et doux.
« Angel », morceau d’ouverture est en ce sens l’exemple parfait. Une slow-bass music tridimensionnelle d’où les pulsations viennent rebondir sur nos oreilles, avant que les claviers ne prennent le dessus. On pense aux meilleurs œuvres de Mood Hut et de 1080p, feu label passé maître dans l’exploration lo-fi et nocturne d’une house duveteuse. On n’y est pas tout à fait chez DJ Python ; sans être forcément plus rugueux, il déroule une formule plus enjouée et surtout moins connotée. Plus aérienne aussi, presque estivale sous certains accents. À l’image de « TMMD (IMMMD) », break en slow-motion qui nous transporte sur une lagune au ciel blanc et au sable éblouissant.
Fermant le disque, c’est le doux « Club Sentimientos Vol Three », balade ambientique portée par une ritournelle mélancolique. Qu’est devenu le numéro un de ces sentimientos, nous ne le saurons peut-être jamais mais qu’importe. La vision des sentiments en club ou d’un club des sentiments par DJ Python apaise, et c’est déjà beaucoup.
