Échappé en solitaire de The Pilotwings, Jonquera vire Darkos sur son premier album, sorti sur Bamboo Shows. Un trip chamanique et psychédélique, aussi addictif que singulier.

Quand on s’apprête à écouter un album qui répond au doux nom de Darkos, on s’attend à être surpris. D’autant plus que la pochette – une enluminure rouge sang où une femme est sur le point de décapiter un homme à genoux implorant son pardon, le tout sous le regard d’un Diable qui semble lui souffler l’idée – ne nous indique pas totalement le chemin. 

Pour en savoir un petit peu plus, il faut se tourner vers le label qui accueille Jonquera : Bamboo Shows, fondé en 2018 par Everan DJ et basé à Lyon. Un label donc, mais aussi une série de podcasts et quelques sauteries (presque) qui ne cache pas son goût pour un psychédélisme un peu sombre, des références à la face cachée des 90’s et un downtempo exotique. Darkos ne pouvait pas trouver meilleur accueil. 

Volutes chamaniques et incantations se posent sur un tapis de basses sourdes et d’ambiances maléfiques tout au long du disque. Des murs de sons se dressent parfois devant nous et nous voici plus proche d’un drone métallique que du psychédélisme ; plus que les quelques motifs et envolées rythmiques – réussies, comme sur « Veurtsio » – ce qui frappe reste l’impalpable, l’ambiance. Le sound design, les nappes qui s’ajoutent, le fied recording : tous pointent vers la même direction et le même effet. Celui de nous envelopper dans une brume tenace, inquiétante mais attirante, où le temps passe différemment. Les compositions se suivent sans pause ni cassure aucune – Darkos s’écoute d’une seule traite, comme un trip ininterrompu. Prévoyez quelques minutes pour reprendre vos esprits. 

Jonquera, Darkos
Bamboo Shows