Champion toute catégorie de la relaxation musicale, le second volume des compilations de Public Possession, Chill Pill II, pousse un peu plus loin cette quête du bien-être lié à la musique. Spoiler : cela fonctionne. 

Le premier numéro nous avait laissé étendu sur le tapis de notre appartement, les yeux clos et l’esprit embrumé. Conçu comme la bande son d’un lieu de vie à Ibiza (forcément paradisiaque), Chill Pill déroulait à travers son tracklisting malin et lumineux, une petite collection d’ambient douce et aérienne. Elle touche juste là où d’autres ne faisaient qu’effleurer le sujet : la relaxation. 

Bien sûr, tous les types et sous-genres d’ambient ne sont pas destinés à la relaxation ; ils peuvent être un accompagnement musical à la concentration ou simplement un divertissement, comme 90 % du reste de la musique produite. Mais sa structure lui donne tout de suite une aura, une « mission » presque : celle de nous accompagner dans nos rêveries, de nous adoucir. Et Public Possession, label munichois à la devise « audio – vidéo – énergie » l’a bien compris. 

Que trouve-t-on sur ce second volume ? Un casting étonnamment éclectique pour l’exercice – Sofie, JD Twich, Apiento, Andras, Young Marco, Secret Circuit… – qui s’étend sur 19 titres. Chaque partition a son univers propre, son environnement proche qui le définit mais qui, sans être profondément ancré au reste de la compilation, ne dénote jamais vraiment. Une sélection hétéroclite qui vit bien ensemble, en somme. Mais qui surtout, remplit à 100 % cette idée de relaxation, de bien-être. 

Difficile – inutile, même – de passer en détail chaque titre : l’idée est d’appuyer sur play et de laisser le cours des nappes lourdes (« Hello Darkness My Old Friend », de DJ Batman), des arpèges cristallins et éthérés, presque magiques (« M6 North », de Laura Groves) et, petit à petit, des beats et rythmes. Car oui, il ne s’agit pas non plus d’une longue succession de nappes abstraites ; la compilation mute et embrasse une pop légère, une électronique presque dansante mais toujours hédoniste. Des envolées rythmiques qui surprennent mais rentrent dans le schéma d’écoute au long cours. Même dans une relaxation, on a besoin de mouvements, de changements, d’excitation presque.

Petit sommet, le « Encarta » de Young Marco où le producteur déploie une fantastique épopée synthétique à cheval entre la pop, la new wave et bien sûr l’ambient. Apiento, JD Twich, RIP Swirl poursuivent ce momento et y ajoute leurs visions d’un hédonisme musical et mental, avant la surprenante fin. « In The Park », de Sofie, est en effet à l’opposé de tout ce que vous avez écouté avant : pop sautillante, refrain entêtant, relents italo et un peu suranné, c’est un shot de sucre après une longue écoute à vitesse réduite. 

Comme quoi, le bien être ne passe pas forcément par des heures de méditations mais aussi par le mouvement, et une certaine diversité musicale ; Chill Pill II le prouve à sa manière, avec hédonisme et lumière.

V/A, Chill Pill II
Public Possession