De la hard house contemplative : Espírito, nouvel EP de Violet, le premier depuis le méga-tube « Togetherness » en 2017, répond à cette simple description. Un voyage en apesanteur sur la terre ferme qui replace la boss du label Naive au premier plan.

Il date tout de même de 2017, ce titre-tube, fondateur de l’identité de son label et de celle derrière : « Togetherness », brulot house mâtiné de jungle et de percussions tribales, lança Naive et Violet à pleine vitesse. Quatre ans plus tard et des sorties explosives par Eris Drew, Photonz, Illana Bryne ou Almaty, la fondatrice de l’aventure revient donc avec Espírito. Soit trois titres et autant de remixes – l’un par Eris Drew, les autres étant des versions alternatives.

Le titre éponyme ouvre directement le bal, sans préambule. Kicks lourds, percussions syncopées, claviers très 90’s, quelque part entre la rave et la hard house criarde, la productrice et DJ opère dans un univers d’hybridations, d’expérimentations presque. On pense à des tracks de techno leftfield, ou de house du même bord – le résultat est sombre, mental, loin de tout effet de manche et pourtant explose dans nos oreilles. 

Comme souvent chez Violet, on est dans un certain dépouillement, une recherche de l’efficacité avec peu. Un minimalisme maximal, qui trouve son paroxysme dans « After Forever » ; quelques boucles, des percussions qui nous roulent dessus, des clins d’oeil rave et nous voilà partis. Un mouvement s’engage, une sorte de galop propre à la house ou la techno progressive, similaire à la mise en marche d’un train à vapeur. Une fois lancée, difficile de freiner ou de vouloir faire moins vite. « Pysche », plus complexe et moins direct, convoque les autres obsessions de la productrice : la jungle contemplative et enlevée, qui se révèle totalement dans le remix d’Eris Drew, mélodique et abstrait. 

Cela fait beaucoup de choses, de genres et de références pour un seul EP : Espírito mélange le tout avec une classe certaine. De la nourriture pour le corps et l’esprit.

Violet, Espírito
Naive