Cet article s’inscrit dans une nouvelle offre édito que nous souhaitons développer tout au long de l’année : des formats plus longs, qui prennent le temps de s’atteler à un sujet plus vaste, sans précipitation mais avec passion. Parce que les sorties s’accumulent à une vitesse indécente, il est parfois bon de faire un pas de côté : envisager un disque dans un contexte plus large par exemple, ou s’attarder sur une scène locale bouillonnante, ici comme à l’autre bout du monde. Prendre le temps. Discuter & ausculter un genre, un artiste, un sujet global, une époque, un club, une ville, hors calendrier de sorties ou d’événements. Prendre le temps, tout simplement.

C’est pourquoi nous lançons avec beaucoup de plaisir notre toute première label week ! Une semaine pour se (re)plonger dans l’univers, l’esthétique & le catalogue d’un label qui marque son temps, qui influence ses pairs & qui nous touche d’une manière ou d’une autre. Le tout, sans oeillère ni guerre de chapelle, comme toujours. Et pour cette première, nous nous sommes tournés vers l’Angleterre, plus précisément Sheffield & son fleuron musical, Central Processing Unit. Après avoir effectué un retour (presque) exhaustif de son catalogue, et décorticé la dernière livraison de 96 Back, nous nous sommes plongés dans la discographie d’un des piliers de CPU, DMX Krew.

En activité depuis plus de 20 ans, touche-à-tout, producteur & DJ, se dissimulant sous une dizaine d’aliases, Edward Upton aka DMX Krew est un véritable caméléon, toujours virtuose. Depuis 1994, date à laquelle il sort son premier EP, son compteur affiche plus de quatre-vingt disques, dont de nombreux LP très fournis. D’où lui vient une telle productivité ? C’est qu’il passe par quatre chemins, s’amuse à imiter, hybrider une variété de genres assez impressionnante, toujours en y apposant sa patte personnelle : acid, IDM, techno, disco, electro-funk, drum’n’bass, new wave, synth pop, etc. Le tout se mâtine d’un fort ancrage dans les années 80 de Detroit, de Kraftwerk ou de la musique de jeux vidéo.

Comment se frayer un sentier parmi cette centaine de morceaux ? Pour saluer ce brillant artisan, nous vous avons concocté une petite sélection de 19 morceaux ; puisqu’il est difficile d’en conserver si peu, nous nous sommes attachés d’une part à la qualité desdits morceaux, bien sûr, mais aussi à leur diversité, afin de refléter le mieux possible le très large spectre du musicien.