Cette semaine nous sommes partis du côté de Londres à la rencontre d’Olivier Ho. Cet artiste est passé par maintes évolutions illustrées par plusieurs pseudonymes : Life, Bridland, Seeker, Raudive, Veil, Id, Zov Zov et enfin Broken English Club. Oliver Ho sera présent à la Jealous God organisé par le collectif parisien Blocaus ce vendredi 24 novembre. Zoom sur vingt ans de carrière.

SALUT OLIVIER. TOUT D’ABORD, PEUX-TU TE PRÉSENTER ?

Bonjour à tous. Je suis Oliver Ho, musicien et artiste.

AU COURS DE TA CARRIERE, TU AS EMPRUNTE DIFFÉRENTS PSEUDONYMES. POURQUOI AS-TU CHOISI BROKEN ENGLISH CLUB COMME NOM PRINCIPAL ?

Actuellement, je vis à Londres. Comme son nom l’indique, Broken English Club renvoie à l’Angleterre, un concept égaré entre mythe et fiction. La campagne, la mer, la ville… une idée de destruction et dégâts est présente. J’aime comment ce nom sonne car cette appellation renvoie aux groupes punk. Ce qu’il faut retenir à travers Broken English Club est la création d’un monde et des sentiments uniques liés à ce nom.

POURQUOI AS-TU CHOISI D’ARRÊTER TES PRODUCTIONS SOUS LES NOMS DE ID ET SEEKER APRES LES AVOIR UTILISES UNE SEULE FOIS ?

Un nom reflète un monde que je créé. Chaque nom correspond a un monde spécifique et donc, va de pair avec les morceaux. Afin de décrire ce que je ressens au moment de la production, je suis obligé de choisir un nom déjà existant ou d’en créer un nouveau ( même une seule fois ) pour décrire le mécanisme. C’est un peu comme si je faisais appel aux esprits au moment de produire, comme si… j’étais possédé par le personnage.

QUAND AS-TU COMMENCE A PRODUIRE ?

J’ai commencé à produire quand j’avais 14 ans. Je jouais de la guitare pour composer du métal et du punk. Plus tard, j’ai été happé par l’électronique et j’ai sorti mon premier disque à l’âge de 22 ans.

TU ES PASSE DE LA HOUSE MUSIC (NOTAMMENT SOUS LE NOM DE BRIDLAND) à l’EBM (NOTAMMENT SOUS LE NOM DE BROKEN ENGLISH CLUB). PEUX-TU NOUS EXPLIQUER TON EVOLUTION ?

Birdland reflétait mon amour pour le jazz ainsi que pour les sonorités africaines et la house music. J’aime toujours ces genres d’ailleurs. Birdland ou Broken English Club sont des lieux que je voulais visiter. Depuis 2001, j’ai voulu explorer différents styles, des mondes souterrains à travers mes pseudonymes. En 2015, j’ai ré-écouté la musique que j’écoutais étant ado : Godflesh, Napalm Death et Sonic Youth tout en écoutant des découvertes plus actuelles du style post punk comme Ike Yard ou Suicide. Ces inspirations m’ont conduit vers Broken English Club. Mais attention, pour moi Broken English Club n’est pas de l’EBM mais de la techno à travers le filtre du death metal et de la noise. C’est une façon de ré-imaginer la techno, proche de ma définition qui me tient particulièrement à cœur.

TU AS UN LABEL, DEATH & LEISURE. PEUX-TU NOUS EN DIRE DAVANTAGE SUR CE PROJET ?

J’ai eu des labels par le passé, et aujourd’hui, j’ai conservé Death & Leisure, un label expérimental. J’ai pu sortir des EPs de Karl O’Connor/Regis, Veronica Vasicka, Years of Denial et ma propre musique. J’ai bientôt deux nouveaux EPS qui vont sortir. Un 12″ de Years of denail et un autre d’un nouvel artiste, Maenad Veyl.

TU AS EXPLORE TELLEMENT DE MONDES DEPUIS 1999. NOUS SOMMES TRES CURIEUX DE CONNAITRE TES PREMIERES INSPIRATIONS…

Mes premières inspirations étaient beaucoup de métal et de groupes punk. Après, j’ai écouté du Brian Eno, Autechre, Seafeel, les premiers disques de Warp records, la techno de Détroit, puis, des musiques tribales, africaines et enfin des percussions du Japon et du pacifique.

POURQUOI AS TU EVOLUE D’OLIVIER HO à RAUDIVE ?

Le nom de Raudive était une création psychoactive, c’est pourquoi cette musique était un peu plus lente, mais cela reste de la techno. Je voulais m’éloigner de la techno au rythme saccagé, qui était devenue trop prévisible et assez conservatrice. Ce qui compte pour moi est la nouveauté et essayer de nouvelles choses. Au fur et a mesure des années, je pense être passé par un tas de styles différents, en utilisant des sonorités différentes. Malgré mes explorations, je reviens toujours à mes classiques, à ce que j’aime au plus profond de moi. Je finis toujours par écouter ma voix intérieure.

TES EPS SOUS LES NOMS DE VEIL ET ZOV ZOV SONT EXPERIMENTAUX. POURQUOI AS TU CHOISI D’ARRETER DE PRODUIRE DE L’EXPERIMENTAL ?

Je n’ai pas arrêté de produire de l’expérimental, Zov Zov est toujours d’actualité. En fait, un nouvel album est prévu très prochainement. Et j’aimerais souligner que Broken English Club est tourné vers l’expérimental, surtout la première sortie Myth of Steel and Concrete sur mon label Death & Leisure.

AS TU D’AUTRES HOBBIES ?

Je joue beaucoup de blues à la guitare et je peins parfois.

PEUX TU NOUS LIVRER TON TOP CINQ DES LABELS ELECTRONIQUES ?

EARACHE – LIES – 4AD – BLAST FIRST – JEALOUS GOD.

AS TU QUELQUE CHOSE D’IMPORTANT A PARTAGER ?

NOTHING IS FIXED-EVERYTHING IS A PROCESS ( Rien n’est fixé tout est un processus )

Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page officielle de l’évènement.