Quiconque a déjà entre-aperçu Simo Cell en DJ set sait ce qu’il est possible d’entendre : à peu près tout. Techno breakée, bass, dancehall, trap, IDM, la liste serait trop longue et pas tout à fait juste. Loin de débiter des obligatoires et des passages obligés, on assiste surtout à un mélange permanent, un mix qui lie les infinies nuances de tous ces genres et sous-genres de musiques électroniques à notre tympan et nos corps, puisque l’on est sur un dancefloor et que les subs vrombissent.
Maintenant que vous avez ceci en tête, il est aisé d’appuyer sur la touche play et de se lancer dans Yes DJ, premier long format de l’artiste qu’il fait naître sur son label, TemeT. Car un album est souvent une somme, un best-of ; il vient une envie de collecter, assembler, rassembler les différentes obsessions et envies qui animent l’artiste sur un seul disque, racontant si possible une même histoire. Ici, Simo Cell raconte une histoire de mix, de selecta et de dancefloor. Son histoire derrière les platines, en quelque sorte, sous la forme d’une playlist définitive – créée ici de toute pièce par le producteur. Yes DJ, c’est la version Simo Cell d’une setlist. Vous nous suivez ?
Idéale pour remuer les lombaires, cette selecta – six titres – tape dans toutes les directions, comme attendu. De l’ouverture « Short Leg », riddim sous anxiolytique jusqu’à la proto-trance de « Cegetel », il injecte ses pulsions rythmiques avec une facilité déconcertante. Ce qui frappe aussi et au risque de se répéter, c’est la grande variété de kicks dans (si) peu de titres. À l’exception de « Farts », les titres sont plutôt longs – l’excuse parfaite de les détourner de leur but premier à la première occasion. Il nous vient l’image d’une compression, d’une force mécanique, brute, qui tente de faire rentrer des éléments disparates dans un même endroit. Cet album est un peu ainsi ; une force motrice irrésistible qui pousse avec brio dans un même album tout un pan des musiques électroniques de club – option bass, subs, riddim. Heavy, DJ.
