Pilier de la scène britannique, le producteur James Holden n’a eu de cesse depuis ses débuts dans les années 2000 de se réinventer. Grand producteur et patron de son propre label, Border Community, il a vu se succéder différents mouvements et scènes musicales, pour aujourd’hui privilégier une musique live avec des installations modulaires aux influences minimalistes et ambiances méditatives.
Invité pour pour la soirée Marathon! à la Gaité Lyrique ce samedi 27 novembre, il présentera en duo avec le clarinettiste Waclaw Zimpel un nouveau live hybride. Le temps pour nous, de parler musique électronique et minimaliste à travers le prisme de James Holden...
S’il y a bien une musique électronique aujourd’hui qui s’installe dans nos environnements, apaise et habille un espace sonore, c’est l’ambient. Son caractère contemplatif et méditatif y est peut-être pour quelque chose. Il en va, de même, pour ce qu’on appelle la musique minimaliste ou musique répétitive. Majestueuse, lyrique et méditative. Une musique pourtant peu connue de nos répertoires. Il est donc intéressant de voir que ce genre classique de la musique contemporaine du XXème siècle s’allie aujourd’hui avec la musique électronique actuelle.
En effet, malgré l’association de DJs comme Carl Craig ou Jeff Mills avec des orchestres classiques, musique électronique et minimaliste ne se sont guère croisées dans le passé sur un même plateau. Une association encore peu diffusée en France comme nous le rappelle le programmateur Laurent Jacquier à l’initiative de l’évènement Marathon! « J’avais l’envie de créer un contexte de fête, trop rarement associé à ces esthétiques musicales : ainsi, Marathon ! permet d’entendre sur 6 heures de musique non stop une création de Pierre Henry, un projet de James Holden, mais aussi une pièce de Steve Reich où les musiciens jouent au milieu du public. ».
Oeuvres classiques des pères du mouvement minimalistes tels que Steve Reich avec son oeuvre « Music For Mallet » et Terry Riley avec » In C » seront donc revisitées par des orchestres et installations modulaires.
De son côté le producteur anglais James Holden, partisan de l’hybridation des genres, sera présent côté scène électronique pour s’associer avec le musicien classique, clarinettiste Waclaw Zimpel.
Ensemble, ils présenteront leur dernier EP « Long Week-end » fruit d’un enregistrement entre live modulaire et instruments classiques.
Le producteur britannique puise déjà depuis quelques années dans l’influence minimaliste et différentes inspirations comme la musique traditionnelle, le krautrock et la trance. Son parcours fascine par sa capacité à se renouveler et à constamment chercher de nouvelles couleurs à sa palette d’influences. En 2015, il s’associait avec le musicien Camilo Tirado et commençait déjà à s’initier aux techniques de la musique minimaliste en créant leur pièce Outdoor Museum of Fractals, hommage au 80ème anniversaire de Terry Riley. Cette année, Holden signe son retour avec un projet méditatif. L’EP “Long Week-end” s’accompagne de percussions, d’une orgue et d’une guitare, et laisse penser à un voyage immersif et spirituel, où il convie même des registres de la musique traditionnelle, comme la musique indienne. Une influence que connaît bien le producteur anglais, avec sa formation de free jazz The Animal Spirits, avec la sortie d’album en 2017. De la même manière la musique traditionnelle s’invitait déjà sur le succès de “Marhaba” sorti sur Border Community en 2015 (dont tout le monde se souvient).
Versatile depuis son changement d’horizon en 2013 avec la sortie de l’album The Inheritors, Holden fascine pour la magie de ses lives et enregistrements toujours novateurs…
