Le tout récent label Khasia Hills ouvre son catalogue avec une compilation efficace de 4 tracks définitivement à estampiller House.

Le label a lorgné du côté du nord est de l’Asie pour récupérer son nom en hommage aux monts Khasi réputés pour porter les plus beaux palmiers du monde. C’est cependant du côté des Etats-Unis que ce premier disque tire ses influences. L’EP s’ouvre avec un “Raw Joints” signé Jam For Real qui porte bien son nom : un rythme oppressant et une boucle assassine qui n’est pas sans rappeler les âges d’or de Crydamoure et Roulé. Real D, issu de Waxtefacts et Wolf Music, enchaîne avec un track puissant au gimmick solide et des samples bien placés qui trahissent des influences hip-hop. Il laisse la main à un nouveau venu dans le paysage House, Kerstone, qui verse un son plus épuré, aux basses lourdes et à l’atmosphère semblable au son de Vancouver. Belle surprise, Kerstone se hisse au niveau de ses pairs, producteurs confirmés. Malgré une conclusion plus atmosphérique et un tempo ralenti sur “Inherent Vice” (une référence au film éponyme ?), méfait de Jus Jam, la propriété “club” du disque n’est pas mise de côté et l’objectif premier – les hochements de têtes – reste en ligne de mire. S’il est une chose que l’on ne peut reprocher à ce nouveau venu dans le jeu, c’est le manque d’aboutissement des pistes qui, au contraire, se complètent et font montre d’une bonne maîtrise des codes du genre.

On imagine que Khasia Hills continuera sur la voie qu’il a ouvert : des EPs destinés au dance floor réalisés par des producteurs qui en ont sous la pédale. On attend néanmoins plus de risques et de partis pris pour que les disques se distinguent réellement du flot continu de productions qui inondent la musique de club.