Lucien & The Kimono Orchestra, c’est le projet de Lucien et sa bande. Il y a Axel le batteur, Hugo le guitariste et chanteur à ses heures, puis Augustin aux claviers. Sans oublier Lucien qui manie le tempo avec sa basse et Gregory le guide-spirituel (Aka Dj Gregory ou Point G.) Après avoir créé son propre label Ventura records et travaillé chez Boiler Room, Lucien s’est lancé dans un projet groupesque et instrumental, loin de ses vieilles machines. Ensemble, ils naviguent dans un univers 80’s et japonisant, rythmé par un son analogique. Signé en octobre dernier chez Cracki records (co-organisateur du Macki Festival), nous les avons rencontré au festival entre deux concerts pour discuter de leur premier EP et du prochain, déjà en pleine préparation. Avec des sonorités analogiques tout droit sorties de vieilles bandes-sons 80’s, Lucien et ses potes naviguent dans un univers bien à eux qui nous laissent déjà rêveurs.

 

Alors pour commencer parlons un peu de votre éducation musicale…

Lucien : Cela a commencé dès l’école avec Hugo et Gus, on avait monté notre groupe de rock, et on était un peu des gamins de 13 ans à faire du « nirvana comme tout le monde » (enfin presque).  Ensuite, j’ai mis la composition de côté, je me suis lancé dans Boiler Room et j’ai créé mon propre label (Ventura records). Et puis, à un moment je me suis lassé.  Je me suis remis à la musique et j’ai alors appelé mes comparses à venir me rejoindre. Axel nous a rejoint un peu plus tard à la batterie.

Comment a germé l’idée de ce live band ?

Lucien : Je composais beaucoup dans ma chambre, et je nourrissais l’idée folle de faire mon groupe autour de ça. Une fois j’ai croisé Gus à une soirée, et on s’est rendu compte qu’on écoutait un peu les mêmes sons, un peu de jazz funk, de musique brésilienne… On a donc décidé de se revoir pour jouer, et en jouant c’est devenu de plus en plus organique… Nous avons réussi à faire une première date aux Bains Douches, il y a un peu plus d’un an.

Mon projet électronique en solo a donc débouché vers un groupe analogique. Grâce à cela, on bosse maintenant sur plus de morceaux, on s’enregistre en tant que musiciens, et cela devient de plus en plus analogique. Surtout dans la compo, aujourd’hui chacun touche à tout : Gus a composé, Hugo a écrit des paroles, Axel a enregistré des morceaux avec la batterie, Le projet tend à devenir « groupesque » et organique, et c’est ce qui me plaît .

Lucien c’est ton prénom, mais alors pourquoi « Lucien & the Kimono Orchestra » ?

Augustin : On cherchait un nom de groupe, et pour le premier concert que l’on a réalisé, nous avions mis l’accent sur la scénographie. L’univers était très japonisant, et cela correspondait exactement à une de nos influences en musique. Et du coup on s’est dit Kimono c’est pas mal… Et puis on a commencé à porter des kimonos et finalement c’est devenu Kimono Orchestra….

Lucien : C’est un clin d’oeil au funk japonais. Quant au terme « Orchestra » c’est le petit hommage aux noms des groupes de jazz, funk et soul.

Et justement, d’où vous vient cet engouement pour le funk japonais ?

Youtube… (rires). Ce sont des influences qui ressortent aujourd’hui. Elles retracent une époque où  les japonais s’inspiraient beaucoup et copiaient d’une certaine manière sur ce qui se faisait aux Etats-Unis dans les années 80, je pense à des artistes comme Herbie Hancock et Jeff Lorber par exemple. Sauf que les japonais l’ont fait à leur sauce, de façon complètement barrée et c’est ce qui nous plaît. Aujourd’hui, ces sons font écho à notre époque…

Alors que le premier EP a été réalisé et enregistré par Lucien en solo, qui imagine un groupe et imite des batteries, le  second (à paraître prochainement) va raconter la vraie histoire du live band de Lucien & The Kimono Orchestra. Ce sera le point de départ du groupe, la transition.

Il s'agit d'un projet solo que tu as réalisé dans ta chambre, peux-tu m'en parler ?

A l’origine l’un de mes mentors m’avait présenté à Julien Jabre pour m’épauler à la production de cet EP. Finalement j’ai fait la rencontre de Dj Gregory (aka Point G) avec qui j'ai eu un grand coup de cœur. Il s’est révélé être un vrai guide pour moi et m'a beaucoup conseillé, sans lui cet EP n’aurait sûrement pas la même saveur. Pour ce premier disque c’est un peu un guide spirituel ou un gourou. Concernant le choix des titres des morceaux c’est un peu des « private jokes » …

Cette signature sur le label Cracki records, c'est le doux fruit du hasard ?

Il y a une identité chez Cracki assez semblable à la vôtre. On pense notamment à L’Impératrice, qui ressemble un peu à ce que vous faites au niveau instru…

C’était un choix naturel, un « match ». J’avais grave ce label en tête, il s'agissait d'un vrai coup de cœur. En plus, l’Impératrice est vraiment une de nos influences.

Vous définissez votre musique de « croisement entre le jazz funk japonais et la musique de film française des 80’s, revisitée avec un regard de gars nés au début des 90’s ».

Et vous citez des références allant de Michel Berger au funk de Gainsbourg avec son album "Love On the Beat". Comment définiriez-vous votre musique ?

Augustin : Quelque chose d’un peu mélancolique et de mélodieux … Une petite touche de funk..

Lucien : Le tableau se situe dans les années 80 (même si notre musique reste actuelle) il y a les Etats-Unis qui parlent au Japon par le biais de cette musique funk. Et en France il y a cette espèce de synthèse de musiques de film très noble et mélodieuse. On en fait de la variété, avec du Michel Berger, avec ce côté  mélodieux et mélancolique. Ils empruntaient beaucoup de choses à la funk, à une période musicale située entre 1979 et 1983 où il y avait vraiment une sonorité particulière et où chacun en faisait sa sauce. Que ce soit les USA, le Japon ou la France ils étaient tous inspirés par la même chose et nous on en fait un peu la synthèse. Notre sauce de gamin de 25 piges. Hugo a été le plus précurseur car il avait une grosse base niveau jazz funk.

Un mot sur l’artwork ?

Nous en sommes très fiers. Il s'agit d'une pochette réalisée par Antoine Duruflé, dont les travaux nous plaisent beaucoup. En plus de notre pochette, il va réaliser celle du prochain EP et c'est lui qui s'occupe de l’affiche du Macki Festival.

Tu parlais de musiques de films ? Vous en avez fait ?

On en a tous un peu fait pour des courts-métrages, des pubs etc… C’est quelque chose qui caractérise notre musique dans un style assez rétro avec ce coté mélodieux et instrumental. On aimerait beaucoup diffuser des images, car il y a vraiment un lien avec la composition de musiques de films. Mais on veut continuer à faire des concerts, sans trop non plus s’enfermer, c'est souvent le risque avec la composition.

Si vous aviez un disque à prendre sur une île déserte lequel serait-il ?

Lucien : Darkside of the Moon, Pink Floyds

Augustin : Innervision, Stevie Wonder

Axel : Led Zeppelin, le premier album.

Hugo : Bring it of back Home, Dylan

Quelques mots sur ce prochain EP ?

Alors déjà, il y aurait plus de titres, un Ep qui se veut plus généreux, une espèce de « pré-album », un peu dans le style funk des années 80 où les mecs faisaient 6 titres d'une durée de 30 minutes où tout était dit. C’est un deuxième EP mais plus généreux, pour que les mecs puissent écouter Orchestra encore plus longtemps. Élément important, il y aura des voix sur cet EP, nous ne souhaitons pas forcément devenir un groupe classique avec un vrai chanteur, c'est plus dans une approche à la Pink Floyds en mode choeurs.