Du 24 au 30 septembre, nuit & jour – presque – le Red Bull Music Festival Paris va sillonner la capitale avec, en point d’orgue, une soirée à la Station – Gare des Mines, bien nommée Hyperstation. L’occasion pour nous de discuter avec deux artistes programmés, Oko dj & Jita sensation.

Une certaine idée de la fête, aérienne, libre et éclatée : c’est celle qu’ont OKO DJJita Sensation – respectivement Marine et Aymard & Antonin. Tous trois DJs et amis au sein du collectif Bruits de la Passion, ils joueront sur les scènes de la Station samedi 30 en presque clôture du festival. Nous avons échangé quelques mots avec eux : Paris, la banlieue, leurs collections de disques, préparer ses sets et l’importance d’être à deux en voyage, tout y est passé.

Déjà comment ça va vous ? La saison des festivals vient de se terminer et j’imagine que vous avez plus de dates peut être qu’à l’accoutumée. Comment ça a été pour vous ?

Marine (OKO DJ) : Oui l’été s’est très bien passé, c’était bien rempli. C’était le premier été où cela s’est passé comme ça pour moi, tous les week-ends, un peu étalé sur l’Europe proche. C’était trop bien, plein de belles rencontres, de festivals dans lesquels je n’étais jamais allée aussi. Toujours la déception du Camp Cosmic évidemment, qui n’a pas eu lieu. On s’est tous retrouvé à Berlin les bras pendants ne sachant pas trop quoi faire. (rires)

Et là de Retour à Paris, ça se passe bien. Je pense qu’on est tous bien occupé et c’est cool de rentrer pour faire tous ces projets. 

Justement, c’était un peu la question suivante : comment se déroule le passage entre un été où vous bougez beaucoup et un retour à Paris, à un quotidien, une saison plus régulière ? 

Aymard : Est-ce que ce n’est pas un peu finalement des vacances, comme n’importe qui ? Avec Antonin, on ne joue pas tous les week-ends donc effectivement, on ne peut pas comparer totalement. Mais c’est un peu comme des vacances, les festivals ? Quand tu es bien reçu, c’est comme si tu étais chez tes potes … 

Antonin : À chaque fois on a eu le temps de profiter de l’endroit, avant ou après avoir joué. 

Aymard : Des fois, c’est même beaucoup plus intense l’année parce que, t’as un boulot la semaine, et le week-end tu as pas mal de choses à faire, voyager, etc. L’été est quand même plus détente.

Antonin : Mention spéciale pour le Baleapop où l’on s’est tous retrouvé là-bas et où l’on s’est bien amusé. 

Marine : Oui, c’est vrai ! 

Vous avez joué le même soir ? Ou vous vous êtes retrouvés le temps du week-end ? 

Antonin : Tu jouais le lendemain toi ? 

Marine : Moi j’ai joué le dimanche et eux le samedi. Et on est tous resté le week-end, c’était cool d’être tous ensemble. Souvent je suis toute seule, c’est cool hein, mais ça fait plaisir quand on peut croiser des potes. À la longue, tu passes beaucoup de temps seul. 

Aymard : D’ailleurs, les promoteurs te mettent souvent à l’aise j’imagine ?

Marine : Oui ils sont trop cools ! Je suis hyper avenante, j’adore aller parler aux gens, je suis très sociable. Être seule, ce n’est pas sur le moment de la fête ou même à partir du moment où tu arrives à l’aéroport. C’est plus dans l’avant, prendre le train, prendre l’avion, attendre toute seule, faire tous les transferts.

Mais j’aime bien être toute seule : tu parles directement avec tous les gens, ils sont assez attentionnés.

Aymard : C’est comme quand tu voyages tout seul dans un pays, t’as pas le choix.  

Comment vous le vivez globalement, cet à côté du mix ?

Aymard : On n’est pas seul, donc ça va (rires) (Aymard & Antonin jouent tous les deux sous le nom de Jita Sensation) 

Tu as déjà pensé à tourner avec quelqu’un ? 

Marine : Non, la raison pour laquelle je vais accepter de jouer avec quelqu’un ne sera jamais parce que je trouve ça chiant d’être seule ! (rires) Peut-être dans dix ans, quand je serai vieille fille avec tous mes chats chez moi. Il y a quelques personnes avec qui j’adore jouer en b2b et que je retrouve parfois sur des dates et c’est super cool. Il y a ce truc de tout partager, les trucs marrants que tu vis que tu voudras raconter à tes potes en rentrant – et bien là, tu as quelqu’un en direct avec toi. C’est drôle aussi, d’être avec quelqu’un que tu connais plus intimement que des personnes rencontrées à la fête. 

Aymard : Et peut être que parfois, être à deux est un piège. Parce que justement, tu as tendance à tout le temps blaguer avec ton pote. Non en fait, on a beaucoup de chance parce qu’à chaque fois qu’on a été invité hors de Paris, régulièrement, c’était des personnes que l’on connaissait qui nous invitaient. Donc finalement, ce sont des potes qui vont voir d’autres potes. 

Antonin : Et puis quand bien même ce n’était pas le cas, c’est cool aussi de ne pas rester dans son coin, à ne parler à personne.

Aymard : On a un très très bon niveau d’anglais (rires) On peut continuer le tout en anglais si vous voulez. 

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J’ai discuté par e-mail avec Guillaume Sorge, le programmateur de l’événement, et en discutant sur la soirée Hyperstation – sur laquelle vous jouez tous les trois – il m’a dit que pour une fois, sa liste idéale de programmation était remplie. Est-ce que vous avez jeté un oeil au line-up ? Comment vous vous sentez là-dessus ? 

Aymard : Il y a Front de Cadeaux, non ?

Marine : Oui il y a DJ Bus Replacement Service ! 

Antonin : Aurora Halal, Julianna.

Marine : C’est très cool ! Ce sont des gens que l’on n’a pas forcément l’occasion de croiser aux teufs sur lesquelles on joue, vous encore moins que moi, non ?

Aymard : Bah Front de Cadeaux, ça se rapproche un peu.

Marine : Oui j’allais dire que c’est le seul artiste que je peux rapprocher de vous – à part moi bien sûr, parce que l’on fait des projets ensemble. 

Antonin : Le plateau est intéressant et j’apprécie pas mal d’artistes proposés. Après, musicalement, on détonne peut-être un peu, ce qui est une bonne chose en fait ! 

>> Découvrez notre interview de Guillaume Sorge, Directeur Artistique de Red Bull Music Academy

Est-ce qu’une date comme celle-là se prépare plus qu’une autre ? Est-ce qu’on se dit qu’étant programmé sur un festival plus gros, on bosse plus la préparation ? 

Antonin : On joue régulièrement ensemble (avec Aymard), on a toujours pas mal d’habitudes. Pour certaines dates, on se donne des grandes lignes. C’est selon la durée des temps de jeu, de l’endroit où l’on joue où l’on sait par exemple que l’on aura plus de temps, que les gens seront peut être d’avantage réceptifs à ce que l’on peut faire.

Marine : Et là, vous allez préparer quelque chose en particulier ? Vous jouez à quelle heure ? 

Antonin : On joue au début. On va regarder un peu, j’en ai parlé avec Guillaume d’ailleurs au Baléapop. Je lui disais que c’était cool de faire le début et d’essayer de faire un truc pour chopper les gens dans notre univers.

Aymard : On va les câliner (rires) À tour de rôle, l’un joue et l’autre câline. Il y a un truc comme ça qui avait été très pratique : on avait été invité par La Mamie’s dans un lieu juste à côté de la Ferme du Bonheur qui s’appelle le Champ, non le Pré … Bon je ne sais plus. En tout cas, ils avaient une grande pataugeoire, une piscine en fait, et c’était fort pratique parce qu’effectivement quand l’un jouait, l’autre pouvait aller se baigner, donc c’était pas mal.

Marine : Moi je ne peux pas faire ça. 

Aymard : Je ne sais pas s’il y aura ça au Red Bull, peut être une piscine de Red Bull quelque part ? 

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Et toi Marine, tu prépares tes sets ?

Marine : Hm, je prépare parfois. J’ai joué au Dekmantel cet été et j’étais un peu stressée, donc j’ai bien préparé. Disons que je ne prépare pas tous le temps, mais comme je le fais régulièrement, ça me tient pour quelques temps. J’ai joué à la Concrete super longtemps aussi, j’en ai profité pour checker tous les disques que j’avais depuis le premier disque acheté. Ça m’a fait un gros rafraîchissement de mémoire. Et de revoir plein de choses que je ne jouais plus du tout, parce qu’il y a des cycles et il faut que l’on arrive à l’épuisement d’un disque pour qu’enfin on puisse retrouver une partie intéressante dedans, on le ressort. Je pense que ces deux types de préparation sont bonnes. Je laisse quand même beaucoup d’aléatoire dans la sélection pour réagir en fonction. Je joue au début aussi, à 21h je crois.

Il y a comme vous l’avez dit des choses si différentes sur le line up. 

Marine : Mais c’est bien, c’est tant mieux ! Cela montre aux gens que la fête peut vivre avec plein de musiques différentes et que ça peut – ça va marcher. 

Aymard : Pour rebondir sur ce qu’elle dit, j’ai fait ça aussi récemment. J’ai ressorti tous les vieux disques d’il y a quatre, cinq ans – principalement de la house des 90’s et c’était hyper cool parce qu’en jouant assez lent, je me suis amusé à checker le 33+8 de tous les disques et il y a plein de choses qui sonnent hyper bien ! Ça permet de ressortir des choses, de ré-interpréter des disques. Ça plairait à Front de Cadeaux, c’est sûr. 

Je me souviens d’une soirée Bruits de la Passion d’il y a quelques années entre un open air au Jardin Villemin et le Soleil de la Butte, qui était ma première. Question bateau, mais comment s’est monté le collectif, comment vous êtes-vous rencontrés ? 

Aymard : Ça n’a rien à voir avec les bateaux, déjà. (rires) Tu veux dire tous les trois, avec Marine ? À la base, c’était une asso qui s’appelait ClubHouse que j’avais avec des amis – Quentin, Sammy, Jérémy – qui ne fait plus partie de la chose, Jérémy. C’est une asso avec laquelle on a organisé pas mal de fêtes dans un lieu qui s’appelle Aux Bons Amis, qui est un resto à couscous à Belleville. C’était hyper chaud, dans tous les sens du terme. Et on s’est rencontré à ce moment-là via Sammy. 

Marine : J’étais à Paris depuis pas très longtemps et je n’y jouais presque pas. J’avais joué au Zéro Zéro et Sammy était là, par hasard. Il était venu me parler à la fin en étant hyper enthousiaste : « On a une asso qui s’appelle ClubHouse, faut que tu nous rejoignes, ça va être cool ». On a discuté et OK, je suis carrément partante mais à une condition : il faut changer de nom. J’aimais pas trop ce nom-là et je pense que c’était à une période un peu charnière où il fallait le changer. 

Aymard : Oui, on voulait changer aussi. 

Marine : Certaines personnes ont quitté le projet, d’autres l’ont rejoint dont moi et rapidement après Antonin. Et ça s’est appelé Bruits de la Passion. 

Aymard : La rencontre avec Marine était assez cool d’ailleurs, c’était sur la Petite Ceinture. Des potes avaient organisé une teuf sauvage et on avait pu mixer là-bas, toi aussi. Et Antonin venait d’arriver à Paris, il bossait à la Java. Musicalement nos univers s’approchaient, il m’avait invité à jouer dans une résidence dans un bar et c’est comme ça qu’on s’est rencontré, on a matché rapidement. 

On a commencé à faire des fêtes : la première au Jazzy Jazz, très très cool, avec les Bassline Boys, Benjamin Vidal & Ygal. On a tout de suite posé un esprit, une vibe – qui était tout de même dans la continuité de ClubHouse mais musicalement plus novateur. Je trouvais que dès la première, en invitant les Bassline Boys qui, à l’époque, avaient un projet un peu spécial de new beat et aussi un truc un peu bâtard des fin 80’s-début 90’s, cela donnait une nouvelle direction artistique. Plus versatile. 

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Je vous associe beaucoup à cet esprit, que cela soit vos bookings ou vos soirées. Un son très 80’s-90’s, sans être daté mais plus ouvert, éclectique et aérien. 

Aymard : Oui je suis d’accord. Le truc, c’est qu’il y a eu beaucoup de gens qui ont eu tendance en s’intéressant à une période, par exemple les 90’s, à s’enfermer dans certains milieux – le Detroit ou Chicago underground, qui sont hyper intéressants bien sûr mais il y a certainement d’autres choses à voir. Les gens ont tendance à oublier que c’était des décennies qui ont vu de vraies révolutions dans la musique. Autant par la technologie avec les synthés FM que dans la pop, c’était des années fulgurantes. Je pense qu’on représente un peu ça, mais on essaye de ne pas se fermer. 

Marine : On est nombreux à s’investir artistiquement dans le projet, soit en jouant, soit en proposant des bookings. On est encore plus nombreux aujourd’hui qu’avant, de cinq-six à tout gérer, on a choisi d’intégrer tous les gens autour de nous qui nous aident depuis le début. Ils viennent aux réunions et discutent avec nous de tous les sujets. Ça apporte beaucoup de diversité. Et même avant ça. On peut par exemple jouer ensemble et on adore le faire, mais chacun est différent musicalement. Tout le monde trouve sa place naturellement et les univers infusent les uns les autres. C’est pour ça qu’on peut proposer autant de diversité, large et éclatée.

Aymard : Je suis assez d’accord là-dessus, le fait de ne pas s’être enfermés à jouer ensemble tout le temps. Je pense que c’est un peu la manie des collectifs et ça peut être hyper bien et amener une énergie de fou. Mais c’est aussi problématique de s’enfermer dans un univers et de plus difficilement en sortir. Si tu as quatre ou cinq DJ set différents, dans une même soirée et de la même asso, musicalement ça va être beaucoup plus large et intéressant. Je pense que c’est aussi une des raisons pour lesquelles on pense que Bruits de la Passion est très éclectique. 

Antonin : On n’a pas une vocation de promoteur avec une logique entrepreneuriale dans le monde de la nuit ou je ne sais quoi, c’est plutôt : une fois de temps en temps, on se réunit tous, on discute et on fait un line up de gens que l’on a envie d’inviter. On joue tous ensemble, ça crée des réunions spontanées. 

Cela vient aussi du fait que vous alternez les formats : à la Java, à Bobigny à Pantin ou votre Zone Disco Autonome. 

Aymard : Cette année, on a fait une fête totalement sauvage à Bobigny et on s’est fait virer de façon assez sauvage d’ailleurs par la marée-chaussée, et on a continué sur un parvis de béton géant à Pantin, sans aucun vis-à-vis à des kilomètres. Donc oui effectivement le format, c’est quelque chose qui peut changer du tout au tout, tout le temps.

Par contre, je pense qu’on ne va plus faire de clubs. On n’en faisait déjà plus l’année dernière. Tu parlais de la Java, on en a fait une ou deux qui étaient d’ailleurs hyper cools mais on essaye vraiment vraiment de sortir des clubs pour les teufs que l’on organise. Après en tant que DJ, c’est différent.

Marine : Comme on choisit absolument tous les paramètres qui font la fête, la seule façon de pouvoir le faire librement est de le faire tout seul, dans ton lieu. Sur tout : les boissons, le prix, la sécurité, …

Tous ces aspects-là, ces contraintes vous pèsent-ils en club ? 

Aymard : On veut avoir la mainmise sur tout. Une fête, il n’y a pas que la musique qui importe comme le dit Marine. Il y a ce que tu peux proposer au bar, l’équipe que tu engages avec toi au bar et à l’entrée – c’est hyper important d’avoir des gens qui font que tu puisses te sentir hyper à l’aise et que tu aies très envie rapidement de t’oublier. Dans le bon sens du terme, et ne pas te sentir oppressé par des éléments autour de toi.

Cette année est cool, on a trouvé pas mal de lieux et je pense que si l’on s’organise bien, on peut avoir de quoi faire un programme rapidement. Ça va être encore plus loin que d’habitude, j’espère que les gens vont suivre. (rires) 

Marine : On est réaliste entre notre notoriété et la distance à parcourir. Aujourd’hui, les gens viennent aux fêtes Bruits de la Passion parce qu’ils savent pourquoi. Ça fait partie du jeu d’aller un peu loin.  

Aymard : Je pense que nos fêtes ont été des réussites jusqu’ici mais il y a toujours plein de trucs sur lesquels tu peux progresser – la scénographie, la déco, les lumières … On va en faire un peu moins, mais mieux. 

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Est-ce que vous, qui faites partie du « monde de la nuit », vous sentez que la période actuelle est géniale ? Guillaume a appuyé là-dessus pendant l’interview. 

Marine : Je suis complètement d’accord mais je n’ai pas l’impression que ça tombe du ciel. On est un exemple parmi tant d’autres, on s’est démené pour tout faire nous-mêmes, proposer quelque chose de vraiment différent dans la teuf. Il y a plein d’autres gens qui ont fait ça également, ce qui fait que l’esprit maintenant est plus cool, avec plus de possibilités. C’est aussi plus détendu parce qu’avec plus de choix, tu peux te diriger vers ce dont tu as vraiment envie. Le public est ouvert – je ne dis pas qu’avant ça n’était pas le cas – mais les gens sont chauds de découvrir des choses. 

Aymard : Je pense que c’est une maturité.

Antonin : Selon moi, c’est un peu faux de penser que les gens s’amusaient moins avant. Si à un moment de ta vie, que ça soit maintenant, il y a dix ans, trente ans, tu as envie de t’amuser et de proposer quelque chose, tu pouvais le faire. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de propositions, de systèmes qui se mettent en place. Je pense à Red Bull, c’est vraiment le bon exemple, de prise en main ou de mécénat, de souhait de développement, avec plus de propositions et en étant plus accessible. 

Aymard : Il y a quand même une volonté de sortir du schéma classique d’une soirée, d’un club lambda et c’est pour ça qu’on peut dire que c’est différent.

Antonin : Ça dépend de quelle année on parle, c’est toujours relié à un environnement. On ne peut pas parler de club lambda quand ça venait d’être créé. Il y a eu une période où l’envie s’est essoufflée, c’est comme tout. Des creux et des moments plus forts.

Aymard : Je pense qu’on peut parler d’âge d’or.

Antonin : Pour moi il n’y a pas d’âge d’or, c’est fluctuant. On est dans une période où oui, il y a plus de propositions qu’à un autre moment mais ce n’est jamais quelque chose de figé.

Aymard : Mon sentiment est que, il y a eu des révolutions dans la fête, par exemple dans les 90’s avec les free et les raves. Ça a été un peu enterré avec toutes les questions et problèmes d’un point de vue légal mais j’ai le sentiment que ça ressort. Que l’on revit ce qu’il s’est passé il y a vingt ans mais d’une manière différente. Ce n’est plus une révolution ou une découverte parce que tout ça a déjà eu lieu, mais plutôt « comment faire comme avant mais différemment et mieux ». C’est pour ça que je trouve hyper intéressante l’époque que l’on vit, c’est comment prendre tout ce qui a été génial avant, tout en essayant de le changer. Je suis plus d’avis de dire que l’on vit une belle époque. 

Antonin : Musicalement en tout cas, il y a un réelle ébullition, au-delà du format de fêtes.

OKO DJ & Jita Sensation seront présents au Red Bull Music Festival Paris, le samedi 30 septembre à La Station. Ils ne seront pas seuls et nous vous conseillons de prendre vos places.