Apron Records a un rythme effréné de sorties, particulièrement depuis ces 10 derniers mois. Après Bastien Carrara, John T. Gast, Steven Julien, LMYE ou Adam Feingold, c’est au tour de Max Graef d’enrichir le catalogue.
Du haut de ses 24 ans, Max Graef a déjà conquis un vaste public, l’écart entre les amateurs de jazz et les diggers de house s’estompant progressivement. En témoigne ce nouvel EP signé sur Apron, le label de Funkineven, qui vient s’ajouter aux derniers disques sur lesquels le jeune berlinois a pu apposer sa patte, de Tartelet records à Ninja Tune, pour le propulser dans la stratosphère.

Le premier morceau pose ici clairement l’ambiance : batteries broken et distortions pour un “Purpurner Nurnwurz” de qualité où synthétiseurs décousus s’accordent progressivement sans crier gare. Même système pour “Winkelrose” qui vient enfoncer le clou avec des bruitages et des basses sourdes encore plus énervés. Max Graef aime decidément jouer avec nos nerfs : “Cheap Fusion Intro” ranime l’effet slap bass tant convoité justement par les bassistes de fusion d’une époque bien révolue. “BE” en comparaison semble plus sage, plus orienté dance floor mais toujours avec cette frénésie sortie des seventies, le “Disco Illusion” de Stephen Encinas n’est pas loin : bleep retro, basse funk et grille d’accord à l’harmonie subtile.

On pourrait croire que Max Graef n’a pas ou plus de limites, mais ce serait oublier que le jeune homme est pétri d’inspirations diverses : quand on l’écoute, au final, c’est tout un panel de la musique d’hier et d’aujourd’hui qui se libère à travers ses productions, à la fois restreintes et ouvertes vers l’inconnu.