D’abord connu comme Nídia Minaj, la productrice et DJ est allée au plus simple : NÍDIA. C’est sous ce nom qu’elle a sorti, il y a déjà deux mois, Não Fales Nela Que A Mentes. Un court album ou long EP où elle déploie toute sa technique, sa production millimétrée et sa maîtrise rythmique au service d’une vision globale et décomplexée de la dance music. 

Il nous a fallu du temps. Non pas pour se décider quant au contenu de ce projet : quelques écoutes suffisent à ce que sa musique entre durablement dans nos oreilles, à la manière d’un ver. Un ver musical qui n’irait pas infester notre esprit juste pour sa survie, mais pour le plaisir. Creusant son chemin dans notre réseau neuronal, il s’y attarderait avec bonheur, déversant un contenu addictif : la musique du Não Fales Nela Que A Mentes, avant-dernier EP – ou dernier LP – en date de NÍDIA. 

Il nous a fallu du temps pour apprécier, écoute après écoute, la simple complexité de la pop transfusée à l’IDM, au hip-hop et au reggeaton de la Portugaise. Complexe, car sa musique se déploie sur plusieurs couches, plusieurs strates : des saltos breakés rencontrent des lignes de basses saccadées, vite reprisent par des accélérations synthétiques. Loin d’être inaudible pourtant, l’album de NÍDIA brille par un réalisme chaud, implacable car calculé. Un peu à la manière d’upsammy, dont le Zoom nous avait enchanté, pour quelques raisons différentes mais qui se rejoignent sur ce point : il ne s’agit pas de faire de la musique complexe pour la beauté du geste. L’auditeur et l’auditrice doivent y trouver leur compte. 

Du tubesque « Capacidades », brulot ghetto-house martial, au très minimaliste « Popo », en passant par le reggeaton « Tarraxo do Guetto », la productrice, passant par plusieurs styles et genres a priori inconnus les uns des autres, s’amuse à construire minutieusement des édifices électroniques lascifs, chauds, énergiques. Toujours courts – un track ne passe jamais la barre des 3 minutes et demie, aux ambiances parfois inquiétantes et cinématographiques (sur le « Rap Tentativa »), les beats glissent sous nos oreilles et rebondissent dans tous les sens, pour ne plus y sortir : le ver fait son nid, et nous voilà repartis pour un autre « play ». 

NÍDIA, Não Fales Nela Que A Mentes
Principe