Il fête ses vingts ans cette année avec une cinquantième sortie en forme de compilation d’inédits : Neroli, label fondé par Volcov, fait appel à K15, Aybee, Ian O’Brien, Fred P ou encore Patrice Scott sur The First Circle. Une étourdissante collection de titres flirtant avec un ambient atmosphérique, intime et solaire.

Les anniversaires sont parfois difficile à fêter : que faire, pour qui, pourquoi et comment ? Souvent, les labels regardent alors leurs historiques et retrouvent dans des bacs ou des disques durs des chutes de morceaux, des sessions avortées et des projets pas tout à fait fini pour en faire une compilation d’inédits. Ce qui est toujours rafraichissant mais souvent redondant. Ici, Neroli déroule pour sa cinquantième un disque compilation, certes, mais rempli d’inédits bels et bien terminés qui vont dans une direction précise. Le titre, The First Circle, fait référence à la création du label : Neroli est en effet le nom d’un album de Brian Eno, une pièce instrumentale écrite en 1993 d’une heure, inspirée par la nature et dont il lui donna le nom de l’huile essentielle de la fleur d’oranger. « Donc, vingt années et cinquante sorties plus tard, le label a fait un tour complet, un full circle », nous dit Volcov. Un hommage à Eno dont les artistes présents sur la compilation reprennent les thèmes et les aspirations – une musique précise, calculée mais intuitivement organique, aérienne et mélodique.

L’ouverture, le très classique « Disillusioned » de K15 – qui signe son premier titre sur le label, tout comme LInkwood que l’on retrouve en clôture avec son « Citrus », condensé de house lo-fi atmosphérique – nous indique le chemin. Tout comme Eno dans des champs du Sud de l’Espagne, on se ballade dans une nature ensoleillée, douce, apaisante. Même lorsque le ton se « durcit » sur le « Untitled » de Patrice Scott, on ne part jamais très loin de la contemplation. Sommet de l’album, l’enchainement des titres de Ian O’Brien et Gerald Mitchell, « Music Comes From Within » et « Snow », dessine une dentelle mélodique, entre un piano déchirant porté par des cordes célestes, avant les boucles jazz qui finissent de nous convaincre.

The First Circle, de par le casting, le tracklisting, pensé comme un voyage à part entière et le timing – on n’a jamais eu autant besoin de telles musiques que maintenant – est un disque rare, beau et bienfaisant. Happy bday, Neroli ! 

V/A, The First Circle
Neroli